La pause : Chez Marie à Grand-Vabre

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    Pierre, Marie et Thérèse ont plein de choses à vous raconter. Joel Born
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    Un village mobilisé pour sauver le pont de Coursavy. Joel Born
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    Loin de ses Pays-Bas natals, Jurian a repris la gérance de l’hôtel-restaurant Solomiac. Joel Born
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    La chapelle de l’ermite Dadon. Joel Born
  • Stell’Art, un nouvel espace de créations. Stell’Art, un nouvel espace de créations.
    Stell’Art, un nouvel espace de créations. Joel Born
Publié le
Joël Born

Marie Bier a repris le restaurant de ses parents. Quand elle n’est pas en cuisine, elle s’occupe de l’association Culture et Patrimoine.
 

Chez Marie, à Grand-Vabre, c’est presque une institution culinaire. L’une de ces bonnes tables familiales où l’on vient savourer ris d’agneau à la sauce aux cèpes, tête de veau, estofinado, aligot, chevreau à l’oseille et bien d’autres bonnes choses encore. Voilà plus de 30 ans, en 1988, que Marie-Claude Bier, épouse Manharic, a pris la suite de ses parents Thérèse et Gabriel, qui se trouvaient aux commandes de l’auberge depuis 1961. Lorsqu’elle n’est pas en cuisine, Marie s’occupe de l’association Culture et Patrimoine, dont le regretté Daniel Fabre fut l’un des initiateurs et dont elle est devenue présidente, aux côtés notamment de Pierre Madrières, son dévoué secrétaire, passionné d’histoire locale. Ce jour-là, Thérèse Bier, les a rejoints sur la terrasse de l’auberge.

Foires et guinguettes

Thérèse se souvient du temps, où le village vivait pratiquement en autarcie et lorsque, enfant, elle traversait le Lot sur un vieux pont en planches, dans une charrette tirée par un cheval et conduite par son père, la tête enfouie dans les genoux de sa mère, pour éviter d’avoir trop peur. « Tous les jours de foire, le 4 de chaque mois, il y avait un bal, raconte la nonagénaire. On tuait le veau, le cochon, le chevreau. Après-guerre, il y avait six cafés-restaurants dans le village et plusieurs guinguettes au bord de l’eau. Tous les gens qui produisaient du vin avaient un droit de buvette. » Le village comptait également plusieurs épiceries, une boulangerie, des charrons, un tonnelier, des forgerons, des modistes, des couturières… Le sabotier, Élie Cammas, qui fut l’un des derniers, sinon le dernier, de l’Aveyron, a fourni toutes les associations folkloriques de la région et de Paris. Il y a un peu plus d’un siècle, plusieurs enfants du village ont migré vers la Californie ou l’Argentine à la recherche d’un monde meilleur. Régulièrement d’ailleurs, des cousins d’Amérique viennent sur les bords du Dourdou, à la recherche de leurs racines, sur la terre de leurs ancêtres.

Terre d’accueil et de migration

Le village de Grand-Vabre a toujours été une terre d’accueil. Des familles venues de plusieurs autres pays s’y sont d’ailleurs installées. À l’image de Jurian, un sympathique Hollandais qui a repris la gérance de l’hôtel-restaurant Solomiac.
La maison des Amériques
Terre d’accueil, Grand-Vabre a aussi été une terre de migration, à la fin du XIXe siècle, vers la Californie, notamment, et la région de Pigüé, en Argentine. Afin de conserver cette mémoire, l’association envisage de créer un petit musée, la Maison des Amériques, dans l’ancienne mairie. Dans la chapelle Dadon, une plaque rappelle d’ailleurs que l’édifice a été restauré grâce à un don d’Artémon Soulié, né au Bac, à Grand-Vabre, en 1881, et mort à Castro-Valley, en Californie, en 1975.

Un village mobilisé pour sauver le pont de Coursavy

Le pont de Coursavy fut construit entre Aveyron et Cantal, en 1867. Afin de remplacer un vieux pont en bois, datant de 1859, qui s’était effondré quelques années auparavant. Ce pont, dont l’un des tabliers fut plastiqué par les Résistants en 1944, avant d’être reconstruit dès la fin de la guerre, menaçait, à son tour, de s’effondrer. Il fut remplacé, en 1992, par l’actuel pont des Cazelles. Promis à la démolition, après avoir été interdit à la circulation, le pont de Coursavy fut sauvé grâce à la mobilisation du village et de l’association Culture et patrimoine, qui fut créée à cette occasion. Depuis, on le traverse à pieds où en vélo.

La chapelle de l’ermite Dadon

Grand-Vabre compte de nombreuses chapelles, dont celle de l’ermite Dadon, qui trône au centre du bourg, à l’emplacement de l’ancienne église. Fondateur du monastère de Conques, ce célèbre ermite qui avait combattu les Sarrasins, était venu se retirer à Grand-Vabre, où il mourut et serait enterré. Cette chapelle, comprend une très belle statue polychrome de la Vierge à l’enfant. Le village compte également plusieurs autres chapelles de Saint-Roch, sur les hauteurs du Roucan, celle de Monédiès, qui aurait été édifiée sur les lieux d’un ermitage, ou celle de la Vinzelle, magnifique hameau surplombant la vallée du Lot. L’église Saint-Pierre de Grand-Vabre offre, elle, la particularité de posséder sur sa façade principale, l’inscription républicaine Liberté, Égalité, Fraternité. Elle renferme une très belle peinture sur bois, un triptyque, de 1625.

Stell’Art, un nouvel espace de créations

Stell’Art, un nouvel espace de créations vous attend au centre du village. On y retrouve la plasticienne Martine Boutet, la créatrice de bijoux Marie-Do Bourdon-Belin, la tapissière sellière Sylvie Nivelle, la céramiste Nathalie Nedelec ainsi que le forgeron coutelier Denys Bourdon. Du mardi au dimanche, de 10 h 30 à 19 h. Renseignements au 06 81 36 14 15.
 

Bon à savoir

- La commune de Grand-Vabre (400 habitants) fait désormais partie de la commune nouvelle Conques-en-Rouergue.
- Chez Marie, à Grand-Vabre, restaurant ouvert tous les jours, midi et soir, sauf le lundi midi. Renseignements au 05 65 69 84 55.
- Association Culture et Patrimoine, rue de l’Église. patrimoinegv@gmail.com
- De nombreux circuits de randonnée sont proposés au départ du village. Syndicat d’initiative : 06 08 90 53 74.

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