Arvieu. Un château… et pourquoi Saint-Louis ?

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  • Croix de chevalier de Saint-Louis. Croix de chevalier de Saint-Louis.
    Croix de chevalier de Saint-Louis.
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CORRESPONDANT

Avant la Révolution, en 1787, Léonard Bonnefous faisait construire au mas de Montfranc une grande bâtisse à laquelle il aurait voulu ajouter deux tours. Mais ce privilège moyenâgeux était réservé à la noblesse dont il ne faisait pas partie. De Vigouroux, seigneur du lieu, s’y opposa, obtint satisfaction. Montfranc est donc une maison bourgeoise, non un château.

En 1830, Hyppolite Bonnefous, fils de Léonard, fit construire la maison qui abrite aujourd’hui la mairie d’Arvieu, maison à l’intérieur sans fioritures et pas doté d’un meilleur "confort" que celui des autres maisons du village. Il put cependant flanquer cette dernière de deux tourelles, la Révolution ayant aboli les privilèges. L’orgueil était sauf, le bâtiment prit alors le vocable de château, château Saint-Louis.

Mais pourquoi Saint-Louis ? Probablement parce qu’un des oncles d’Hippolyte Bonnefous, Jean-Henri de Méjanès, qui résidait avec lui dans le nouveau pseudo-château, avait été décoré de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. Cette distinction honorifique créée par Louis XIV en 1693, était initialement destinée aux officiers nobles, valeureux, ayant au moins 10 ans de présence au sein des régiments du royaume et, condition sine qua non, catholiques.

En 1750, Louis XV édicta qu’un chevalier roturier pouvait être anobli dès lors qu’il comptait deux ascendants en ligne directe déjà décorés.

L’ordre de Saint-Louis fut ensuite supprimé en 1793 par un arrêté de la Convention puis rétabli en 1814 par Louis XVIII, à peu près tel qu’il était à l’époque de sa suppression, mais quelles que soient ses conditions de naissance. Ainsi pendant la Restauration, 2 000 chevaliers ont été nommés tel Étienne de Méjanès, en 1816, lieutenant au régiment de Brie, capitaine en retraite.

Lors de la décoration le chevalier jurait de vivre et mourir dans la religion catholique et de rester fidèle au roi et à la Couronne.

L’insigne qui lui était remis était une croix blanche avec quatre fleurs de lys dont l’image centrale est Saint-Louis. L’image était entourée de l’inscription : Lud. Mag. Ins. 1693 (Ludovica Magnus Instituit 1693) qui rappelait l’origine de l’Ordre. Les chevaliers la portaient attachée à la boutonnière de leur habit par un petit ruban rouge feu.

Cette décoration s’accompagnait d’une pension

Depuis la révolution de Juillet 1830, l’ordre ne se confère plus : Louis-Philippe fit chevalier de la légion d’honneur les chevaliers de Saint-Louis afin de les inciter à ne plus porter la croix de Saint-Louis.

Nous noterons qu’Étienne de Méjanes, mort à Arvieu en 1843, ne fut pas le seul chevalier de Saint-Louis de l’histoire d’Arvieu. Avant lui, Étienne de Vigouroux, frère d’Amans Charles seigneur d’Arvieu, brigadier des gardes du corps, était pensionné de cet Ordre. Fait prisonnier sur la place du village d’Arvieu en 1793, lors de l’événement connu sous "l’affaire d’Arvieu", il mourut en prison, victime de mauvais traitements.

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