Espalion. Pour Étienne Dols, "le sol est un trésor"

Dans les vastes jardins de la Tour de Masse Étienne Dols cultive quantité de légumes avec une stricte application des critères de l’agroécologie. Après être passé par les facultés de médecine et de biologie, Étienne Dols est devenu infirmier. Une profession qu’il a exercée plusieurs années dans une association d’aide à domicile espalionnaise avant de faire de sa passion son nouveau métier : jardinier.

Mais cette reconversion, mûrement réfléchie et préparée, ne s’est pas faite en un jour, car le jardinage, devenu au fil du temps une véritable passion, occupait depuis fort longtemps les moments de disponibilité de l’infirmier. Avant de rejoindre Carbonelle sur les hauteurs d’Espalion, Étienne Dols faisait déjà pousser ses plantes sur le balcon de son appartement et le contact avec ses patients n’a fait que confirmer cette passion : "Je me suis dit que pour être en bonne santé il fallait manger de bons produits issus d’un sol qu’on devait respecter et préserver au fil des cultures", déclare l’ex-soignant. Depuis, ses connaissances et ses pratiques en matière de jardinage n’ont cessé de s’enrichir.

Un autodidacte assumé

Par le biais de l’association "Biodiva" Étienne s’est d’abord passionné pour les bourses d’échange de graines et de plants tout en effectuant des visites, sources de judicieux conseils, dans de nombreux jardins.

En 2014, la découverte de la ferme ardéchoise de Pierre Rabhy, figure représentative de l’agroécologie en France, lui permet d’intégrer certaines techniques comme le paillage des sols, l’utilisation des purins et des décoctions ou encore le bon compagnonnage des plantes pour leur protection mutuelle.

Désireux de partager ces découvertes avec le plus grand nombre, Étienne va créer, cette même année à Espalion, l’association "Riz’home" avec la mise en place du jardin partagé. Des animations avec les enfants et des conférences sont également organisées par Riz’home.

Des critères strics

Pour le jardinier de la Tour de Masse le sol est un trésor qu’il est nécessaire de préserver en le conservant vivant pour garantir à tous de vivre durablement mieux. Seule l’agroécologie, ou permaculture, pour laquelle Étienne milite et qu’il met en place sur ses parcelles, permet de conserver les ressources de la terre tout en produisant de bons légumes. On comprendra aisément que les herbicides et engrais chimiques ou autres produits phytosanitaires soient bannis de la panoplie de ce jardinier.

À la Tour de Masse, place au désherbage manuel, au paillage, au bâchage, aux engrais verts, à la production de matière organique pour augmenter le stock d’humus… "J’essaie tout cela à mon niveau, mais aujourd’hui de nombreux agriculteurs pionniers appliquent sur de grandes surfaces les trois critères de base de l’agroécologie que l’on peut résumer par des sols jamais profondément travaillés, une terre toujours couverte d’un mulch organique et avec en permanence une plante vivante dedans", affirme Étienne qui s’est d’ailleurs rapproché de l’association "Pour une agriculture du vivant". Une association impliquant tous les acteurs de la chaîne : agriculteurs, restaurateurs, coopératives et industriels de l’agroalimentaire.

Étienne Dols commercialise actuellement les légumes de sa production au magasin "Localement bon", à Espalion, ainsi qu’à celui de fruits et légumes de Saint-Côme-d’Olt.

Des légumes que l’on retrouve également dans les menus des restaurants "Le Méjane" et "Le Belvédère".