Decazeville : l’eau, cet ennemi sournois du mineur de fond

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  • Une Pompe à bras d’exhaure telle qu’utilisée à l’époque, visible au musée de l’Aspibd.
    Une Pompe à bras d’exhaure telle qu’utilisée à l’époque, visible au musée de l’Aspibd. Repro CP
  • Elie Delagnes en 1955 à la station de pompage de la mine du Fraysse (Cransac). /Photo collec. Aspibd. Elie Delagnes en 1955 à la station de pompage de la mine du Fraysse (Cransac). /Photo collec. Aspibd.
    Elie Delagnes en 1955 à la station de pompage de la mine du Fraysse (Cransac). /Photo collec. Aspibd. Repro CP
  • Le chevalement du puits central et le lac de la découverte. Photo office de tourisme.
    Le chevalement du puits central et le lac de la découverte. Photo office de tourisme. Repro CP
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Didier Latapie

Les galeries pouvaient se révéler piégeuses quand elles se retrouvaient noyées suite à des accidents d’exploitation.

Le mineur de fond était parfois confronté à des situations difficiles. Il devait ainsi se jouer en marin afin de colmater les brèches et écoper l’eau qui envahissait les galeries, tout en surveillant les endroits critiques, telle la coque d’un bateau fragilisée. Il existait divers procédés pour pomper l’eau et la remonter en surface, des procédés qui se montrèrent efficaces avec l’avènement des machines à vapeur.

Les mines du Bassin decazevillois n’ont pas déploré de grandes catastrophes liées à l’eau. À l’inverse, dans le sud de la France, on se souvient de l’inondation de la mine de Lalle, à Bessèges (Gard), en 1861, provoqua la mort de 106 mineurs, tous noyés.

Néanmoins, des employés des Houillères du territoire connurent de grosses frayeurs. Dans les années 1950, le fils d’un mineur de Saint-Michel, rapporta que son père et ses compagnons de travail furent surpris par une montée soudaine d’eau, qui s’arrêta au niveau de la ceinture de leur pantalon.

Un ancien mineur a transmis un autre témoignage sur la mine de la Bouyssonie, dans le secteur de Combes, qui a vu jaillir de l’aqua simplex en grande quantité, en 1957 : "Le flot fut si important que des wagonnets ont été emportés. Mais les gars eurent le temps de se mettre à l’abri ".

De telles scènes se produisaient quand les mineurs perçaient une poche d’eau naturelle dont ils ignoraient la présence ou en amplifiant les infiltrations d’un cours d’eau. Lorsque les fissures et l’écoulement étaient peu importants, on se servait de diverses petites pompes d’exhaure, d’abord à bras, avant d’être hydrauliques ou électriques. Le musée du patrimoine industriel et minier de l’Aspibd en possède quelques exemplaires. Par ailleurs, percer des puits de mine et des galeries n’était pas sans conséquence sur la circulation des eaux souterraines, modifiant le schéma des sources comme à Cransac.

La cité thermale fut obligée de stopper ses activités liées à ses eaux bienfaisantes pendant plusieurs décennies avant de renouer avec son passé. Elle se sert désormais des gaz chauds sans avoir pu récupérer toutefois l’eau des sources.

Cette histoire d’eau s’arrête au puits central de Bourran (Lacaze), qui joua un rôle majeur à la fin de l’aventure minière sur le Bassin decazevillois. La station de pompage se situait au niveau 88, équipée de trois pompes Râteau d’une capacité unitaire de 130 m3/heure.

Elles refoulaient l’eau en surface depuis un réservoir de collecte et de décantation qui se remplissait grâce à un ingénieux système de rigoles et de pompes auxiliaires. Après la fermeture du puits central, en 1966, ce dernier servit à évacuer l’eau qui s’accumulait au fond du chantier de la Découverte jusqu’en 2002.

Depuis, le lac qui s’est formé garde la côte 195, le trop-plein se déverse au Riou Mort.

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