Le château d’Estaing à la croisée des destins

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Centre Presse

En partenariat avec l’ADT12, la Fondation du patrimoine met en avant un territoire du département. Aujourd’hui, suivez les pas de l’office de tourisme Terre d’Aveyron pour partir à la découverte d’Estaing.

On le voit trônant sur Estaing en arrivant par la route qui serpente le long du Lot ou en amorçant la descente depuis le Causse. Il est là, majestueux, intriguant, le château d’Estaing.

La cité tout entière vaut le détour pour déambuler dans ses ruelles médiévales, pour son pont gothique sur le Lot, pour son église, mais le château, c’est la cerise sur le gâteau !

Traversez plusieurs périodes de l’histoire de France en découvrant les pièces du château et comprenez mieux le lieu et ses différents usages : Moyen Âge, renaissance, XVIIIe siècle et arrivée au XXe avec la présentation du propriétaire des lieux : Valéry Giscard d’Estaing.

D’abord, il faut passer une lourde porte en bois et pénétrer dans une première cour, entourée de hauts murs à meurtrières… C’est comme un sas de décompression, d’un monde à l’autre. Ici, on se sent protégé, prêt pour l’épopée qui va suivre et qui nous transporte dans une autre dimension. En somme, la visite de cette forteresse classée aux Monuments historiques propulse dans le passé. Retour vers le futur, vous voyez ?

Vous vous rappelez cette frise chronologique à l’école primaire pour se repérer dans le temps ? Trois rebonds vers trois époques ! C’est ce que propose le château d’Estaing ! Je pars en visite libre ; cette année, les visites guidées ne peuvent pas être assurées en raison des contraintes sanitaires et des restrictions imposées aux lieux recevant du public. Qu’à cela ne tienne, j’ai le descriptif de visite ultra complet pour me guider !

Arbre généalogique dans le salon de l’amiral Estaing

Le premier bond s’effectue à l’époque des Seigneurs du Rouergue et plus particulièrement de la famille des Seigneurs d’Estaing. La tribu étant relativement nombreuse, je ne saurais trop vous conseiller de vous reporter à l’arbre généalogique savamment dessiné sur une arche dans le salon de l’amiral d’Estaing. Avant cela, passage par l’ancienne cuisine, séparée des bâtiments plus "nobles" pour éviter que les désagréments ne viennent troubler la vie de ces messires… En suivant, la salle basse (la salle à manger). Là, des décors peints, dénichés puis restaurés donnent toute sa superbe à la cheminée. En levant les yeux au plafond, les décors fleuris retrouvés sous de multiples couches de peintures laissent imaginer le plafond d’époque… Ici sont aussi jalousement gardés les costumes de la saint Fleuret. Il faut regarder les détails : tissu de velours, plume sur les chapeaux, un régal pour les yeux.

Atterrissage au pied de la tour de style Renaissance datant du XVe siècle, sur la terrasse. Elle en impose, la contre-plongée fait tordre le cou ! C’est par là que les étages sont desservis de chaque côté… accessible en visite guidée seulement, il faudra donc revenir en 2021 !

Congrégation de religieuses Saint-Joseph

Deuxième bond dans le temps. Ce château, après avoir été pendant plus de huit siècles, propriété des seigneurs d’Estaing accueille à partir du XIXe siècle la congrégation de religieuses Saint-Joseph d’Estaing qui mettent en œuvre de multiples travaux – d’où les nombreuses couches de peinture sur les murs pour cacher les décors médiévaux jugés trop anciens à ce moment-là – pour rendre la demeure habitable et pratique pour leur usage de "pensionnat".

Vous ne voyez, pendant la visite libre, qu’une petite partie de l’iceberg. La visite guidée dévoile tellement d’autres secrets sur la vie qu’ont pu mener ces religieuses ici. Elles ont sauvé le château d’une ruine certaine et ont permis à sa majestuosité de perdurer.

Dernier bond dans le temps. Direction la salle des armoiries et plus loin l’univers dédié à l’ancien président de la république Valéry Giscard d’Estaing. C’est un plongeon dans le passé proche. La campagne et le septennat sont revus dans le détail. Les multiples clins d’œil à la modernisation du pays sont l’occasion de repartir une trentaine d’années plus tôt et c’est assez pour se remémorer que j’ai consulté mes résultats du baccalauréat sur le minitel !

Pour ceux qui sont nés après VGE comme moi et pas méga branchés histoire et géopolitique, cette exposition retrace, entre autres, les choix faits en matière énergétique pour la France et les avancées qui ont eu lieu notamment sur les droits des femmes, cela mérite bien de s’y appesantir un peu.

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