Villefranche-de-Rouergue. Sus à un envahisseur sur les plans d’eau

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  • La plante invasive est arrachée du plan d’eau.
    La plante invasive est arrachée du plan d’eau.
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GDM

Une nouvelle plante envahissante, le myriophylle du Brésil, a été découverte sur le plan d’eau du moulin de Ricard à Saint-Rémy. Le syndicat de rivière Aveyron amont a engagé la lutte pour l’éradiquer.

Le myriophylle du Brésil. Un nom un peu barbare. En tout cas, cette plante originaire d’Amérique du Sud, n’est pas la bienvenue chez nous. C’est même un envahisseur, qui doit être combattu.

"Le myriophylle du Brésil a été introduit en France pour l’aquariophilie. C’est une plante qui apprécie les milieux chauds et les courants lents", explique Emmanuel Gilhodes. Ce jeune naturaliste, travaillant à l’Adasea d’Oc, a découvert un foyer de myriophylle du Brésil sur le plan d’eau du Moulin de Ricard à Saint-Rémy. Et aussitôt l’alerte a été donnée. Car il y a danger. "Cette plante colonise les milieux d’eaux stagnantes à une vitesse impressionnante, par allongement des tiges et/ou bouturage. Sa capacité de recouvrement est considérable, empêchant tout accès à la lumière pour les autres plantes. À terme, les plans d’eau se colmatent plus vite, et leur usage (agricole, loisirs, en est compromis", souligne Emamnuel Gilhodes.

Danger pour Villefranche

Une menace prise très au sérieux par le syndicat de rivière Aveyron amont, le SMBV2A. Sa directrice, Marion Sudres, et son directeur adjoint, Vincent Lavergne, présentent les enjeux. "Il faut empêcher que le myriophylle du Brésil migre sur l’Algouze, puis sur l’Alzou et l’Aveyron, car il coloniserait toute la traversée de Villefranche, interdisant toute activité sur la rivière."

Aussi, pour éradiquer le foyer, le deuxième en Aveyron après Golinhac, le syndicat a, en liaison avec le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, élaboré un protocole de lutte. Il a ainsi mis en œuvre tous ses moyens (humains et matériels), avec ceux de la commune de Saint-Rémy, sur le plan d’eau du Moulin de Ricard.

Cette semaine, il a été procédé à un arrachage de la plante invasive, avec son stockage en milieu sec, sur une aire préparée et bâchée afin d’exclure toute création de nouveaux foyers.

Dans une deuxième phase, cet hiver, le plan d’eau sera mis à sec, pour permettre d’éradiquer les plantules qui subsisteraient.

Mais pour cela, il faut que les températures descendent en dessous de moins 5 degrés pendant plusieurs jours. "Le myriophylle du Brésil craint le gel", savent les techniciens. Mais ces derniers hivers, ces conditions de froid ont été très peu présentes.

Le développement de cette plante est d’ailleurs un signe de plus du réchauffement climatique.

Un aquarium vidé

Mais comment le myriophylle du Brésil est-il arrivé dans le plan d’eau du Moulin de Ricard ? Pour les techniciens, il n’y a guère de doutes. "Par la main de l’homme, de manière non intentionnelle". Ils s’en expliquent : "C’est un aquarium vidé dans la mare qui en est à l’origine. Des poissons rouges ont été aperçus dans l’eau."

Les responsables du syndicat restent en alerte sur d’éventuels nouveaux foyers sur le bassin-versant. "Comme pour toutes les autres invasives présentes sur le territoire (notamment la renouée du Japon, la jussie…), il est important de limiter sa dispersion et de réagir rapidement en cas d’existence d’autres foyers", insistent-ils.

Aujourd’hui, le myriophylle du Brésil est interdit à la vente dans les jardineries.

Mais le mal n’est-il déjà pas fait ? Il faut combattre l’envahisseur.

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