Rodez : Emmaüs en quête d’un local… et de bénévoles

  • À 80 ans, Georgette, bénévole, est toujours pleine d’entrain.
    À 80 ans, Georgette, bénévole, est toujours pleine d’entrain. repro cpa
Publié le
R.B.

Les deux magasins du tour de ville ne sont pas adaptés au contexte sanitaire actuel et l’association manque de bénévoles pour assurer ses missions envers les plus démunis.

Elle en a vu d’autres, Georgette, du haut de ses 80 ans. Pourtant, hier matin, en découvrant que les deux boutiques Emmaüs du boulevard de Belle-Ile avaient été inondées, on pouvait sentir poindre en elle un sentiment de dépit mêlé d’incompréhension. De l’eau partout sur le sol, des dizaines de cartons débordants de linges, de chaussures et de vêtements en tout genre imprégnés d’eau. Sans oublier la moisissure sur une grande partie des habits exposés à la vente. C’est donc une grande partie du stock qui va prendre la direction de la benne (déchetterie), plutôt que celle de l’entrepôt de l’association Urartu qui vient en aide aux populations démunies d’Arménie, comme c’était initialement prévu.

30 000 € annuels

Il semblerait que les violents orages des dernières semaines seraient à l’origine du sinistre. Mais au fond, peu importe, car même si les locaux étaient assurés, on sait très bien chez Emmaüs qu’il ne faudra pas compter sur un éventuel remboursement. "Bien entendu que j’ai appelé pour faire une déclaration. Mais on m’a répondu : Ces vêtements ne vous ont rien coûté (ce sont des dons) par conséquent, vous n’avez pas de factures à présenter pour chiffrer les pertes. Difficile donc de les rembourser", explique un brin dépitée Véronique Magnaux la responsable d’Emmaüs Rodez.

"Sauf que ces deux boutiques nous rapportaient bon an mal an 30 000 €, précise-t-elle sans détour. Une somme vitale pour nous qui fonctionnons sans aucune subvention d’État. Alors bien sûr que le sinistre n’a rien à voir avec la fermeture des locaux et la perte d’exploitation, mais quand même…", pointe encore celle qui s’emploie à redonner de l’élan à l’association, depuis sa prise de fonction en 2019.

Pour mémoire, les deux boutiques du tour de ville sont fermées depuis le début de la pandémie, en mars. À l’heure où les autres magasins ruthénois rouvraient leurs portes après le confinement, ces deux points de vente Emmaüs du tour de ville n’avaient quant à eux, pas rouvert.

Des locaux inadaptés

"Les locaux ne sont pas du tout adaptés à la mise en place des règles sanitaires désormais en vigueur", avance la responsable.

"Enfin, Georgette était la plus jeune des bénévoles à se relayer sur place pour faire tourner le commerce. Aussi, en ces temps d’incertitude sanitaire et après cette longue période d’inactivité, nombre de ces bénévoles plus qu’octogénaires ont fait savoir qu’il ne fallait désormais plus trop compter sur eux. C’est normal, je les comprends", déclare-t-elle en adressant un large sourire à une Georgette pressée de se remettre au déménagement et au nettoyage de la boutique.

De toute façon, avant de rouvrir un espace de vente Emmaüs en centre-ville, il faudra d’abord le dénicher. Véronique Magnaux lance donc un appel aux éventuels propriétaires d’un tel bien. Un appel vite suivi d’un autre, en direction des bénévoles cette fois. "Pour prendre le relais à la boutique mais pas seulement. Toutes les compétences sont les bienvenues, il y a tellement à faire, rejoignez-nous", conclut-elle avec conviction.

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