Rodez. Aveyron : le monde économique et mutualiste perd Denis Saules

  • Denis Saules avait 57 ans.
    Denis Saules avait 57 ans.
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Philippe Routhe

C’est un choc pour le monde mutualiste et le monde économique aveyronnais. Denis Saules, âgé de 57 ans, est décédé dans la nuit de lundi à mardi des suites de la Covid-19. Bâtisseur du réseau mutuel ViaSanté, parmi les plus importants de France, il était aussi de nombreuses causes avec toujours la solidarité et l’équité en toile de fond.

C’est une personnalité de la ville, du département et du monde économique et mutualiste qui s’en est allée ce mardi 24 novembre. Denis Saules est en effet décédé, dans la nuit de lundi à mardi, des suites de la Covid-19, à l’hôpital Jacques-Puel de Rodez. Il est décédé à l’âge de 57 ans, alors que le directeur général de ViaSanté qu’il était, réseau mutualiste parmi les plus importants de France, nourrissait encore et toujours la même ambition : "Faire de ViaSanté l’acteur incontournable de la santé pour ce pays". Une ambition qu’il ne nourrissait pas pour lui, mais bel et bien pour les mutualistes. Vous et moi en quelque sorte.

L’homme, avec ses petites rondeurs, était d’un naturel gentil. Parlait à tout le monde. N’aimait pas les lumières de la vie publique mais savourait de faire rire en privé. Il n’était pas rare, alors qu’il dirigeait l’Udsma, dans le quartier Saint-Amans de Rodez, de le voir casser la croûte dans ce bistrot voisin qui s’appelait "Chez Simone", sur la place du Bourg, et tailler une bavette avec l’agent de propreté de la ville, le retraité du coin, la patronne bien sûr… Avec tous ces gens pour lesquels, en somme, il a mené ses combats.

En créant ViaSanté, un vaste réseau mutuel au sein duquel se trouve l’Udsma, son objectif était le maintien "d’une relation de proximité avec ses protégés" avait-il lancé à la fin de l’année 2009. Ce qu’il parvint à réaliser en 2014 en faisant de ViaSanté, la branche mutuelle de l’assureur AG2R La Mondiale. Un million de personnes aujourd’hui adhèrent à cette mutuelle.

Valeurs humaines

Ces combats, c’est sur le front de l’égalité pour tous qu’il les a bâtis. "Il n’y a pas de gros, pas de petits… c’est une voix pour tous" avait-il l’habitude de dire pour décrire la philosophie de la démarche mutualiste telle qu’il la voyait. Une philosophie qui écartait la rémunération d’actionnaires au profit de l’écoute des adhérents mutualistes. "Pour nous, la santé exige des valeurs humaines" clamait-il.

Très attaché à son département, dont un de ses frères, Bernard, décédé en mars 2019, était élu, il n’hésitait pas à soutenir de nombreuses actions locales. Ruthénois, il en aimait ses paysages, mais aussi ces valeurs de travail qu’il véhicule. Il fut d’ailleurs un des premiers à soutenir l’envie de Centre Presse de parler de ces Aveyronnais qui se distinguent "ailleurs" dans le supplément baptisé "L’Aveyronnais", qui paraît le dimanche. Dernièrement, c’est à Toulouse, en soutenant la "Start-up" Pangee, qui favorise la location longue durée du vélo électrique, que ViaSanté, par son entremise, s’était mobilisée.

Mais c’est aussi toute une génération d’entrepreneurs aveyronnais et d’étudiants en commerce qui est touché par cette disparition. Fin stratège, impressionnant par la manière avec laquelle il parvenait à vulgariser l’analyse financière auprès des étudiants et des chefs d’entreprise, à qui ils conseillaient toujours d’avoir "une vue d’aigle", il fut pendant longtemps un pilier de la formation au sein de la CCI. Un pilier apprécié tout autant pour son charisme que par la bonne humeur avec laquelle il dispensait ses cours.

Denis Saules était également le président de l’association Soliha, anciennement PactArim, qui œuvre dans l’habitat solidaire. Le social, encore. Là, aussi, son ambition d’équité, de logements pour tous, dominait son ambition avec ce souhait d’une "insertion" par le logement sans stigmatisation. En 2018, il s’était réjoui de la réalisation d’une maison pour autistes à Sébazac. "Une réalisation pionnière qui doit essaimer", s’enthousiasmait-il.

Denis Saules avait sans nul doute encore beaucoup de beaux projets solidaires à soutenir. Mais il ambitionnait aussi de pouvoir profiter de la vie, en voyant poindre l’âge de la retraite, après une vie professionnelle consacrée à "protéger" et "guider" les autres…

À son épouse, ses enfants Yohan et Gaëlle, son frère Patrick et toute sa famille, Centre Presse présente toutes ses condoléances.

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