Rodez. Aveyron : les étudiants en difficulté avec l’enseignement à distance

Durant de longues semaines, les étudiants n’ont eu d’autre choix que de suivre les cours derrière leur écran d’ordinateur, enfermés dans leur chambre. Le lien social s’est considérablement distendu. Une situation qui a entraîné chez les étudiants les plus fragiles un décrochage, notamment pour ceux de première année.

Pour l’heure, la reprise des cours en présentiel n’est envisagée qu’à partir du 18 janvier, si les conditions sanitaires le permettent. Depuis la rentrée, les établissements d’enseignement supérieur ont la possibilité d’accueillir des étudiants sur le site, mais uniquement certains groupes de dix étudiants maximum, formés des élèves fragiles sur le plan pédagogique.

"Détresse"

D’ailleurs, récemment, Bernard Ferrand, vice-président de Rodez agglomération en charge de l’enseignement supérieur et lui-même ancien enseignant d’université, a mis en garde " face à la détresse qui s’installe chez les étudiants". "Cette crise a creusé les écarts entre les étudiants. Certains avaient besoin d’un petit boulot pour payer leur loyer", complète l’élu.

Rencontrés devant leur établissement, certains d’entre eux désespèrent de pouvoir reprendre les cours normalement. "Cette situation va encore durer un petit moment", croit savoir Lucas, étudiant en Staps. Tandis que beaucoup d’entre eux sont retournés chez leurs parents, d’autres sont restés à Rodez, à l’étroit dans leur appartement. Pour Sophie, étudiante en langues, cette situation est "très inconfortable". "C’est difficile de suivre les cours depuis chez soi car tout se faisait à distance, sauf pour les travaux pratiques. À la maison, on a vite tendance à s’éparpiller. Mais, certains de mes amis arrivent à s’en sortir", glisse-t-elle. La tenue récente de partiels, où les étudiants avaient la possibilité de se rendre en amphithéâtre a été une bouffée d’oxygène. En attendant de se retrouver dans les travées.

Tout récemment, les résultats d’une étude comparative réalisée auprès des étudiants de la région Occitanie et de ses différentes universités ont été rendus.

Sur plus de 103 000 étudiants, près de 14 000 ont ainsi répondu à cette enquête. Une part significative donc qui permet de comparer les réponses entre les étudiants des différents campus et de diagnostiquer les besoins.

à Rodez, ces derniers étaient 3 % à exprimer le besoin d’un hébergement en urgence. "Nous étions dans la période avant la crise sanitaire. On peut supposer que cela n’a fait qu’augmenter ces derniers mois", explique l’élu de Rodez Agglomération, Bernard Ferrand.

Surtout, il y a quelques mois, 5,3 % des étudiants se disaient dans une situation financière très faible et 12,1 % possèdent peu de ressources. "Les deux épisodes de confinement ont très certainement aggravé cet état", déplore l’élu ruthénois.

Pour l’ensemble de la région uniquement Midi-Pyrénées, 13,5 % des étudiants ont déclaré avoir de faibles ressources. "Nous suivons la situation de ces étudiants et surtout nous sommes attentifs à leurs besoins", explique l’élu ruthénois Bernard Ferrand.