Football : prison ferme après avoir mordu un arbitre sur le terrain

  • L'affaire était jugée ce mardi 9 février.
    L'affaire était jugée ce mardi 9 février. Centre Presse Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Le dossier était jugé ce mardi 9 février, devant le tribunal judiciaire de Rodez et l'incident s'était produit le 16 février 2020. Un joueur de l'équipe de Foissac était accusé d'avoir mordu un arbitre.

L'affaire avait eu lieu le 16 février 2020 et à l'époque, elle avait fait grand bruit. 

En fin de match, alors que Foissac est mené (0-4) sur sa pelouse par Penchot-Livinhac, l'arbitre se dirige vers le gardien local pour lui adresser un premier carton jaune, pour contestation.

Que s'est-il passé ensuite ? Selon plusieurs témoins entendus par les gendarmes, le joueur se jette sur l'arbitre pour lui asséner un coup de tête, avant de le mordre à l'oreille gauche. 

Les deux hommes sont séparés par plusieurs joueurs. L'arbitre décide d'arrêter le match, renvoyant les deux équipes au vestiaire. Le lendemain des faits, il porte plainte à la gendarmerie. Suite à cet incident, l'auteur des faits avait été suspendu pour une durée de sept ans par la fédération de football.

Ce mardi 9 février, le volet correctionnel de l'affaire était évoqué, devant le tribunal judiciaire de Rodez. L'arbitre victime de l'agression y est entendu pour évoquer " cet épisode particulièrement traumatisant ". " Je suis rapidement allé voir un médecin généraliste qui a rédigé un certificat médical constatant une morsure humaine à l'oreille gauche ", explique la victime.

Crainte de représailles

" Après les faits, j'ai passé plusieurs nuits blanches, se remémore l'arbitre. Mais depuis j'ai repris l'arbitrage des matches, cela se passe bien. Même si cet épisode a été un traumatisme. " 

L'agresseur, déjà condamné et en liberté conditionnelle au moment des faits, a " changé de versions au fil des auditions réalisées par les gendarmes ", souligne la présidente de l'audience. 

Pour l'avocate de la victime, affilée à l'Union nationale des arbitres de football (Unaf), cette agression est " malheureusement très banale. Elles ont tendance à se généraliser sur les terrains de sport. Pourtant, les arbitres sont là pour assurer une mission de service public et donc, il s'agit de violences aggravées ". 

" Mon client a hésité avant de déposer plainte car la crainte de représailles était forte, rajoute son conseil. L'agresseur a cherché à minimiser les faits, n'a pas répondu aux convocations de la justice. "

De son côté, la représentante du ministère public juge ces violences " sérieuses à l'encontre d'une personne en charge d'une mission de service public ". " L'agresseur s'en est pris physiquement à lui, rajoute-t-elle. Le choc émotionnel a été important. De plus, l'auteur des faits était en liberté conditionnelle. Visiblement, il n'a pas intégré les règles de vie en société". Et la magistrate de réclamer un an de prison ferme. 

Après avoir délibéré, le tribunal a condamné l'agresseur de l'arbitre à 1 an de prison, dont six mois avec sursis. Une peine assortie d'une obligation de soins, d'une interdiction d'entrer en contact avec la victime, de 210 € de préjudice moral et d'une amende de 800 €.

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