Aveyron : des squelettes du néolithique de la grotte de Foissac intéressent les chercheurs
Au fond de la grotte de Foissac, plusieurs squelettes sont toujours conservés depuis 5 000 ans. Une équipe de chercheurs du CNRS réalise des relevés pour en savoir plus sur leur mode de vie.
Armés de lampes torches puissantes et de matériels scientifiques, l’équipe s’enfonce dans les boyaux de la grotte de Foissac. Une scène qui semble tirée d’un vieux film d’Indiana Jones. Les protagonistes partent à la découverte des secrets de la population néolithique, qui vivait il y a près de 5 000 ans dans ces cavernes.
Dans le cadre du projet scientifique Link, financé par l’Agence nationale de la recherche, ces chercheurs étudient les pratiques funéraires du néolithique et du début de l’âge du bronze, entre 3 500 et 1 500 avant JC. « L’un des objectifs est d’effectuer des travaux en ADN ancien, à partir de squelettes retrouvés entre l’Atlantique et la Méditerranée », détaille Vincent Ard, chargé de recherche CNRS à l’université de Toulouse.
"Frigo préhistorique"
La grotte de Foissac est l’endroit idéal pour ces investigations. Découverte dans les années 1970, elle est restée dans le même état depuis. « On compte une soixantaine de sépultures qui datent d’environ – 2 500 ans avant JC », appuie Sébastien du Fayet de la Tour, le gérant du site. « Il y a des traces d’animaux comme des ours et des lions. C’est un frigo préhistorique. Les conditions climatiques à l’intérieur sont parfaites pour la conservation des os. Les squelettes n’ont jamais été déplacés de leur sépulture d’origine. C’est une mine d’or pour la recherche. On travaille main dans la main avec les scientifiques. »
Relevés photo et ADN
Les scientifiques espèrent pouvoir récolter le maximum d’informations. Lors des crues, l’eau de la grotte peut lessiver une partie des squelettes et l’ADN n’est plus conservé. L’opération se déroule en deux étapes. La première, effectuée ce mardi, consiste à numériser les sépultures. Aidés par de grosses lampes Led, avec une lumière blanche qui n’agresse pas les ossements, les chercheurs éclairent le fond de la grotte ténébreuse. Ils réalisent ensuite plusieurs prises de vues photographiques, pour modéliser en 3D les squelettes. « Grâce à ces données, on reviendra dans les prochains mois pour faire des prélèvements ADN extrêmement fins sur certaines parties identifiées des squelettes, notamment au niveau du crâne », ajoute Vincent Ard.
Comprendre leur mode de vie
L’ADN va permettre d’avoir de nouvelles données précises sur ces populations. « On pourra déterminer leur origine géographique et leurs routes de migrations », détaille le chercheur. « À l’échelle du site, cela permet de tracer des lignages familiaux, certaines maladies, le sexe des individus qu’on n’a pas pu déterminer par l’étude des ossements. On peut aller très loin, comme le permet l’ADN moderne. On aura une meilleure photographie de l’époque et de leur mode de vie. »
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