Villefranche-de-Rouergue : une politique d’acquisitions ambitieuse de la municipalité

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  • Arcades Saint-Martial, cette maisonnette sera démolie afin de dégager l’emblématique collégiale.
    Arcades Saint-Martial, cette maisonnette sera démolie afin de dégager l’emblématique collégiale.
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GDM

De nombreuses acquisitions immobilières, étudiées ou par opportunité, ont été votées dans le but de redynamiser et redorer l’image du centre-ville.

En l’absence du maire, Jean-Sébastien Orcibal, retenu pour des raisons personnelles, son premier adjoint, Jean-Claude Carrié, a dirigé les débats du conseil municipal qui s’est déroulé, lundi soir, comme habituellement en ces temps de pandémie, à la salle des fêtes de la Madeleine. Mais des débats, il n’y en eut point ou si peu… Même si la séance a duré près de trois heures, les échanges ont principalement eu lieu entre Jean-Claude Carrié et François Mandrou-Taoubi, élue de l’opposition, qui reprenait point par point chaque délibération et demandait des explications très détaillées pour chacune.

"Opération tiroir"

Outre le vote du rapport d’orientations budgétaires les nombreuses acquisitions immobilières ont alimenté la séance. Dans le sillage de la visite préfectorale de la semaine dernière, durant laquelle le maire avait présenté à Valérie Michel-Moreaux le projet Action cœur de ville, les conseillers municipaux (même si certains étaient absents le quorum était atteint) ont voté l’achat de nombreux bâtis. Exemple avec une maisonnette, qualifiée de "verrue" (photo ci-contre) par l’adjoint en charge de la politique de la ville, Jean-Michel Bouyssié, collée à la collégiale, arcades Saint-Martial, et dont la démolition laissera apparaître l’édifice dans toute sa splendeur. Une démarche qui a reçu l’aval de l’Architecte des bâtiments de France, Patrice Gintrand. "La collégiale et la place Notre-Dame sont au cœur de la réflexion municipale pour faire évoluer l’image du centre-ville", soulignait Jean-Michel Bouyssié.

Démarche identique pour un immeuble rue Prestat qui, lui, abritera en rez-de-chaussée le siège des Espaces culturels villefranchois sur un axe appelé à renouer avec sa prestance d’antan, c’est-à-dire redevenir le royaume de la culture avec des associations qui auront pignon sur rue et pourront ainsi mieux interagir entre elles. "Une opération tiroir pour que la rue vive". C’est en tout cas le but que s’est fixé Sylvie Bouchaud, adjointe à la culture.

Entre "verrues" et "épines"

L’achat, en vue d’une démolition de l’ancienne CPAM, allées Aristide-Briand, permettra à la municipalité d’élargir la place André-Lescure et pourquoi pas d’y organiser des spectacles, selon le souhait qu’a formulé Arnaud Gonzalez, adjoint en charge de l’animation. Cet espace devrait aussi être dévolu à de nouveaux stationnements, à une liaison avec le marché sur ces mêmes allées ainsi qu’à mettre l’école Pendariès davantage en valeur. "Rien n’est fait, on prend rang" a temporisé le premier adjoint. Mais cette acquisition a fait fortement "tiquer" Françoise Mandrou-Taoubi. "Vous allez faire acheter aux Villefranchois quelque chose qui leur appartient", s’est-elle offusquée, s’abstenant lors du vote. Cette acquisition, décriée par cette dernière, fait partie des "Fonds-friches" - comme celle de l’ancien site d’Enedis, quai du Temple, destiné à devenir un parking pour drainer les personnes vers la rue de la République en déshérence et en faire un nouveau lieu de passage- qui visent à lutter contre l’artificialisation des sols (substances polluantes comme de l’amiante pour Enedis) en permettant de recycler du bâti et du foncier existant. "Je ne pense pas qu’un nouveau parking redynamisera la rue de République", reprenait Françoise Mandrou-Taoubi avant de lâcher : "Le Pôle culturel sera plus structurant".

"Oiseau de mauvais augure"

Voilà, le mot était lâché. Celui qui fâche. "Pôle culturel", le cauchemar de la nouvelle municipalité. Plus qu’une "verrue", l’édifice en construction est une "épine" pour l’équipe de Jean-Sébastien Orcibal. "Malheureusement, nous allons de surprises en déconvenues. Le chantier a peu avancé de par l’arrêt complet des travaux durant le premier confinement mais aussi parce que des difficultés structurelles ont nécessité des études complémentaires Les travaux sont engagés, il faudra les finir. On ne le remet pas en cause mais ça a un coût, 4 millions d’euros. Je ne veux pas être un oiseau de mauvais augure mais je pense qu’il faudra en rajouter", déclarait Jean-Claude Carrié auquel l’élue de l’opposition rappelait que ce projet avait, en son temps, été "voté à l’unanimité". Quoi qu’il en soit, l’équipe municipale actuelle réalise une politique d’acquisitions immobilières ambitieuse, pour un montant total de 1 700 000 euros.

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