L’Aveyronnaise Audrey Dussutour envoie "son" blob en orbite

  • Audrey Dussutour et son blob.
    Audrey Dussutour et son blob. CNRS Photothèque Reproduction C - Reproduction Centre Presse
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Xavier Buisson

Quatre spécimens de la créature dont Audrey Dussutour, originaire de Fijaguet, est l’éminente spécialiste, prendront le départ pour la station spatiale internationale peu après la mi-avril. Le but : mener des expériences en parallèle entre la station et 2 000 classes françaises, elles aussi équipées de blob.

Le blob, "masse rampante" à mi-chemin entre l’animal et le végétal, occupe depuis plus de 10 ans le quotidien d’Audrey Dussutour, chercheuse de renom Centre de recherches sur la cognition animale du CNRS de Toulouse. Et dans quelques semaines, "sa" créature va découvrir de nouveaux horizons puisque quatre spécimens vont rejoindre l’ISS (station spatiale internationale) pour y être étudiées, en conditions d’apesanteur, par le spationaute Thomas Pesquet.

Ce ne sera cependant pas la première fois qu’un blob ira dans l’espace. "Cela a été fait dans les années quatre-vingt lors d’une mission entre Russes, Américains et Allemands. Mais il n’avait pas été étudié sur une si longue durée", explique Audrey Dussutour. Il était question de voir comment le flux qui circule à l’intérieur du blob pouvait être affecté par l’apesanteur.

Les astronautes arriveront sur la station spatiale le 22 avril. Ils y auront été précédés de quelques jours par les blobs, sur lesquels Thomas Pesquet mènera deux types d’expériences. "C’est une mission à visée éducative, c’est important de le préciser. On ne pourra pas tirer de conclusions de cette expérience. L’objectif est de motiver les élèves à faire des sciences, à s’intéresser au spatial… c’est l’objectif du CNES", poursuit la spécialiste.

Le but premier sera de comparer ce que va faire le blob dans l’ISS, et ce qu’il va faire dans les classes de, dont 2 000 à travers le pays seront retenues (inscriptions sur la page ElèvesTonBlog du site du CNES ou sur education.jeunesse@cnes.fr) pour participer de leur côté à l’aventure.

Chacune recevra un "kit blob" avec entre 3 et 5 spécimens et des arènes pour leur permettre d’évoluer… et d’être à cette occasion observés par les jeunes. Comme Thomas Pesquet, les enfants nourriront leur blob, le photographieront, surveilleront ses déplacements et noteront tout dans un cahier d’expérience.

"C’est de la science participative", se réjouit la chercheuse. Elle donnera quelques jours avant le lancement de l’expérience un visio-conférence à l’ensemble des classes retenues. Ce vendredi 26 mars, plus de 400 étaient déjà inscrites, dont "quelques classes dans l’Aveyron… je pense que ce sont des amis à moi pour être honnête !", souligne Audrey Dussutour. Les expériences sur les blobs, qu’ils soient sur terre ou dans l’espace, débuteront en septembre ou octobre, à la fin de la mission Alpha durant laquelle le Français Thomas Pesquet sera le commandant de la station spatiale.

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