Sam à Viviez : usine totalement bloquée et manif ce jeudi à Rodez

  • C’est la grève : production et livraisons sont à l’arrêt. Une manif aura lieu à 14 h 30 devant la préfecture à Rodez. / Photo BHSP.
    C’est la grève : production et livraisons sont à l’arrêt. Une manif aura lieu à 14 h 30 devant la préfecture à Rodez. / Photo BHSP. DDM
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Faute "d’être entendus", salariés et syndicat ont décidé de passer à la vitesse supérieure en se mettant en grève et appelant à une nouvelle manif.

"Nous n’avons pas d’autre choix que de durcir le mouvement", indiquent Ghislaine Gistau, Sébastien Lallier et David Gistau, représentants CGT du personnel de la fonderie Sam de Viviez, fournisseur de pièces automobiles pour le constructeur Renault.

Réunis en assemblée générale hier, les salariés qui avaient voté jeudi dernier pour le blocage des livraisons à Renault, mais la poursuite de la production, ont voté cette fois pour le blocage total de l’usine (production et livraisons) à compter de ce jeudi 15 avril à partir de 5 heures.

Par ailleurs, ils se sont prononcés pour une manifestation ce jeudi 15 avril à 14 h 30 devant la préfecture de Rodez, afin d’être reçus par la préfète Valérie Michel-Moreaux.

Placée en redressement judiciaire depuis fin 2019, la Sam est en quête d’un repreneur. Un seul candidat s’est fait connaître : le groupe espagnol CIE Automotive, dont le projet de reprise fait état de 150 salariés (sur 365) repris sur la base de 30 millions de chiffres d’affaires octroyés par Renault.

Les mobilisations successives (plus de 3 000 personnes dans la rue les 21 février et 21 mars) ont conduit à des tables rondes débouchant sur l’octroi par Renault de 10 millions d’euros supplémentaires de chiffre d’affaires et donc de reprendre théoriquement 50 salariés supplémentaires.

Mais CIE a fait la sourde oreille lors des négociations : les 10 millions supplémentaires ne sont pas identifiés et ne se traduiraient tout au plus que par 25 salariés supplémentaires repris et non 50. Par ailleurs, CIE ne veut pas garder à Sam les 8 millions de chiffre d’affaires actuels liés à la production de petites pièces ; ne veut pas entendre parler des 800 000 € d’aides de l’État dans le cadre du plan de relance ; ni des centaines de milliers d’euros d’accompagnement de la région Occitanie ; ni des aides à la formation permettant le maintien d’employés dans l’usine sans être à la charge du repreneur.

Lors d’une information publique via internet, lundi 12 avril en soirée, déjà vue par plus de 22 300 spectateurs, l’expert-comptable du comité d’entreprise soulignait le manque d’informations fournies par CIE quant au business plan. Pour sa part, l’avocat du comité d’entreprise mettait l’accent sur les clauses suspensives dans l’offre de CIE, pour certaines illégales telles que l’exigence préalable de l’aval des salariés au projet de reprise ; ou sur le reclassement des salariés.

Le 8 avril, CIE a fait savoir qu’il ne prorogeait pas son offre, mais restait à la disposition des salariés pour poursuivre les négociations sur la base de son projet initial (30 millions de chiffre d’affaires et 150 salariés repris). Les salariés de Sam ont voté pour demander à l’État et Renault de plancher sur un plan B (proposition également évoquée par Carole Delga, présidente de région) pour chercher un autre repreneur, sur la base de 250 salariés minimum repris. Ce mercredi 14 avril en matinée, Renault aurait donné son aval pour la recherche d’un autre repreneur, mais selon les représentants du personnel aurait posé pour condition qu’il s’agisse d’un grand groupe et non d’une PME. Les salariés plaident pour une reprise sur la base des données nouvelles : 30 millions de chiffre d’affaires plus 10 millions supplémentaires accordés par Renault, plus 8 millions des petites pièces, 800 000 € du plan de relance, les aides de la Région, et les aides de l’État à la formation.

Le Tous Ensemble demande une entrevue au plus haut niveau ministériel

"Les administrateurs judiciaires vont mandater un cabinet pour chercher un repreneur, mais on sait que Renault dira non au repreneur si ce n’est pas un grand groupe. Cela signifie que l’État, qui pourrait contraindre Renault puisqu’il est actionnaire à hauteur de 15 % du groupe et a donné 5 milliards d’euros à Renault dans le cadre du plan de relance, et les administrateurs judiciaires sont les marionnettes de Renault, qui a le droit de vie ou de mort économique de régions entières dont le Bassin decazevillois dont la Sam est le poumon économique", martèlent les représentants du personnel.

Pour sa part, le collectif Tous Ensemble pour le Bassin decazevillois va demander une entrevue au plus haut niveau ministériel, via la présidente de région et non par le biais de la députée Anne Blanc qui n’a plus la confiance des salariés de Sam, ni d’élus locaux ou de citoyens, décrédibilisée depuis son texto à des élus du Bassin pour demander d’influencer les représentants du personnel afin d’accepter l’offre de CIE automotive.

Les salariés de Sam envisagent d’autres actions dont des occupations de giratoires, tant que leurs attentes d’une véritable recherche d’un repreneur, d’engagements de Renault sur des volumes de commandes ne seront pas satisfaites.

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 3 années Le 15/04/2021 à 07:29

Bon courage aux salariés de SAM .S'ils doivent compter sur la CGT qui ne fait que râler et DELGA qui ne connaît rien au secteur privé. Ils ne sont pas sortis de l'auberge.