Sam à Viviez : "On n’a jamais fermé la porte des discussions à qui que ce soit", dit la CGT

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  • Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier, délégués CGT de Sam
    Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier, délégués CGT de Sam Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour
Propos recueillis par Mathieu Roualdés

Entretien avec Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier, délégués CGT de Sam.
 

Au lendemain de la manifestation de jeudi à Rodez, le ministère chargé de l’Industrie a condamné et dénoncé l’intrusion de manifestants dans les locaux de l’administrateur judiciaire, évoquant même « un saccage ». Comprenez-vous cela ?

Il n’y a pas eu de saccage, c’est un exercice de communication de la part de l’État pour détourner le problème et trouver un repreneur sérieux pour Sam. On ne nous fera pas passer de victimes à coupables. Dans la situation actuelle, on ferait mieux de parler du drame que peut représenter la perte de nos emplois plutôt que de s’attacher à ce genre de faits et vouloir nous enfermer là-dedans. L’État ferait mieux de mettre toute son énergie à trouver un repreneur crédible et se mettre à la place des salariés un peu !

La colère semble néanmoins s’accroître chez les salariés et notamment vis-à-vis de l’État…
Oui, car en tant que citoyens français, nous trouvons inacceptables qu’un gouvernement offre cinq milliards d’euros d’argent public à un constructeur sans lui demander en contrepartie de trouver un repreneur crédible pour notre usine. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on entende du gouvernement sa stratégie de réindustrialisation, de relocalisation et pourtant on se demande bien où elle est et qui dirige qui ? Car, dans notre cas, on a un constructeur qui a la mainmise sur certains conseillers du gouvernement qui sont des amateurs.

Le seul repreneur potentiel CIE Automotive a récemment décidé de ne pas déposer son offre de reprise, tout en se disant prêt à revenir dans les discussions. L’êtes-vous également ?

On n’a jamais fermé la porte des négociations à qui que ce soit !  Dire que notre syndicat bloque les choses et qu’il est sur une posture, c’est faux et insultant. Toutes nos décisions sont prises en bonne démocratie avec l’ensemble des salariés et on essaie aujourd’hui de nous faire porter un chapeau bien trop grand pour nous. Si demain, CIE Automotive est en capacité de discuter d’un projet industriel et social qui tient la route, on assistera à toutes les réunions.

Qu’est-ce qui pourrait faire que les discussions s’engagent de nouveau ?

Aujourd’hui, la réalité c’est que CIE Automotive n’a jamais souhaité revoir son offre initiale de reprise de 150 salariés sur les 365 actuels et il n’a présenté aucun projet industriel crédible. Quel avenir a notre usine là-dedans ? De notre côté, on a fait de nombreux efforts : après avoir fixé la base de négociations à 300 emplois, elle est aujourd’hui de 250. Ce sont les salariés, eux-mêmes, qui ont actés ce sacrifice de plus d’une centaine de familles. C’est déjà énorme car dans notre territoire, il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver du boulot !

L’État semble néanmoins pessimiste quant aux résultats de cette recherche de plan B…

Aujourd’hui, tout le monde dit qu’il faut activer ce plan B à commencer par la présidente de Région, Carole Delga, le président du Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional), Jean-Louis Chauzy, les élus locaux, etc.

Jusqu’à quand l’entreprise peut-elle tenir sans repreneur ?

Comme toutes les fonderies aujourd’hui, on subit des fluctuations au niveau des commandes. En attendant, le calendrier judiciaire a été fixé : le 7 mai, il y a la présentation des offres potentielles devant le juge-commissaire et le 21 mai, il y a une audience pour acter une reprise ou pas.

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