Espalion. Le vieux château de Bessuéjouls va-t-il renaître ?

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  • Un édifice avec une histoire passionnante.
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CORRESPONDANT

Dans son ouvrage "Châteaux et personnages de l’Espalionnais", Gérard Astorg nous éclaire sur l’histoire de cet édifice.

Outre sa belle église romane à Saint-Pierre, Bessuéjouls possède son château, ou du moins ce qu’il en reste.

Sans doute bâti au Xe ou XIe siècle, à l’époque où les seigneurs locaux se livraient à des guerres incessantes et désastreuses pour la population. À défaut de bien connaître ses origines, un plan du château du XVIIIe siècle conservé aux Archives départementales montre un corps de logis pourvu d’une petite enceinte munie de deux tours. Cette enceinte a aujourd’hui disparu mais il en subsiste une des tours et son escalier à vis. Un modeste pigeonnier rappelle que la détention de ces volatiles était un privilège noble. Ici et là, une archère canonnière, une fenêtre à arc évoquent le XVe siècle. Mais depuis cette période, les travaux réalisés s’apparentent plus à de la sauvegarde qu’à de la restauration. L’impression est que le château de Bessuéjouls a toujours été plus ou moins en ruine. En 1794, au moment de sa saisie et de sa vente comme bien de la Nation, il est qualifié "d’antique". Pourtant il sera encore habité jusqu’au XVe siècle.

Grandeur et déboires d’une noble famille

Les Bessuéjouls jouaient incontestablement un rôle local important. Cette famille, comme il se devait pour des personnes de leur rang, dotera généreusement les abbayes chaque fois que leurs moyens le permettaient.

Ses membres chevaliers mettront vaillamment leur épée au service du roi, tel Rotang de Bessuéjouls qui se range en 1248 sous la bannière de Saint-Louis en partance pour la croisade. Au château de Versailles, on peut encore admirer l’écusson des Bessuéjouls, dans la salle dite "des croisades".

Mais si le métier des armes peut apporter la gloire, il offre rarement la fortune. En 1328, Nize de Bessuéjouls doit compter sur un bel élan de solidarité de quelques gentilshommes de ses amis pour apporter une dot à la hauteur de ses prétentions à sa sœur Delphine. Au milieu du XVIe siècle la situation financière de Gaspard de Bessuéjouls est également délicate au point de devoir vendre sa belle métairie de Maroquiès près de Gabriac.

En 1592, le mariage de Bernardin de Bessuéjouls avec Isabeu de Roquelaure va changer le destin des deux familles. Isabeu va recevoir l’entier et conséquent héritage de son frère Guion mort prématurément.

De son côté, en 1611, Bernardin est nommé "gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi". Leur fils Louis de Bessuéjouls va fonder la famille Bessuéjouls-Roquelaure, proche du pouvoir royal et à la tête d’importantes possessions.

Un château délaissé

Le choix d’une résidence entre le beau château de Roquelaure et le piètre castel de Bessuéjouls a dû être vite fait. En 1655, le premier bénéficie de travaux de rénovation et de confort alors que Bessuéjouls doit faire face à l’inexorable usure du temps.

À la Révolution, déjà fort endommagé mais encore habitable il sera adjugé à Joseph-Antoine Brassat qui sera maire de la commune entre 1822 et 1871.

Aujourd’hui un acheteur suisse a dit son intérêt pour cet édifice. Avec l’espoir de le voir ainsi retrouver une nouvelle vie.

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