Decazeville. Le retour du "syndrome decazevillois" des années après ?

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  • Lors d’une récente manifestation en soutien des salariés de Sam.
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  • Le retour du "syndrome decazevillois" des années après ?
    Le retour du "syndrome decazevillois" des années après ?
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Correspondant

Après le rassemblement de dimanche dernier devant le site ou la manifestation surprise à Villefranche, mardi dernier, les salariés diversifient leurs actions comme ce matin sur le marché de Decazeville. Une nouvelle initiative pour réaffirmer leur attachement à leur usine et à leur territoire.

Outre les graves conséquences qu’engendrerait la fermeture de l’usine Sam (cela porterait un coup à l’économie locale et aux services publics, notamment à l’hôpital, sans parler des familles directement impactées), cette nouvelle crise met en lumière des notions d’attachement à un pays (ici le Bassin ou le Pays decazevillois comme on l’appelle désormais) et de vivre correctement dans un département rural.

On avait déjà vu ce phénomène lors de la grande grève des mineurs pour sauver la mine de fond, au début des années 1960. "Nous ne demandons pas la lune, juste le droit de vivre et travailler au pays", a-t-on entendu lors des manifestations pour Sam avec un soutien important de la population.

Le dernier rassemblement de dimanche a réuni environ 3 500 personnes. Des témoignages émouvants de salariés ont mis en relief des parcours de personnes qui ont gravi les échelons, qui se sont impliquées au sein de l’entreprise, qui aiment leur métier et l’endroit où ils vivent. Qui ne connaît pas quelqu’un qui a travaillé ou qui travaille à la Sam ?

Vivre et travailler dans un département rural, est-ce une tare ? Voir partir un savoir-faire industriel patiemment accumulé et amélioré, n’est-ce pas rageant ? Demeurer dans un pays où l’on a grandi et où l’on aimerait voir nos enfants grandir est-ce mal penser ? Qui plus est, une région en déclin économique, qui a déjà beaucoup souffert, ne pourrait pas être sujette à beaucoup plus d’attention, en lien avec un aménagement du territoire plus harmonieux ? Des questions de simple bon sens qui restent sans réponses, dont les échos se perdent dans le tintement de la finance internationale.

Le Bassin va-t-il donc être à nouveau sacrifié, après 1961 et 1987, cette fois-ci sur l’autel d’une mondialisation parfois excessive et destructrice ? On ne peut que se souvenir des mots de Lionel Jospin, alors Premier ministre, qui devant une situation déjà compliquée (menaces sur la maternité et autres services publics de la ville), avait alors parlé de "syndrome decazevillois"

Les salariés de l’usine sur le marché aujourd’hui

Ce matin, les salariés de la SAM tiendront un stand sur le marché de Decazeville pour expliquer leur lutte et inviter le public à signer la pétition intitulée "Je suis SAM, je veux rester fondeur !"

Une pétition mise en ligne sur le site change.org. Ils en profiteront, également, pour présenter le film qu’ils viennent de réaliser dans le but de favoriser l’arrivée d’un repreneur crédible et sérieux porteur d’un projet industriel et social. Il s’agit d’une visite virtuelle de l’entreprise à découvrir sur la page Facebook "Les échos de la Découverte". À noter également qu’à l’occasion de la célébration de la Fête du travail, ce samedi 1er mai, plusieurs rassemblements sont organisés sur le département à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Pour le Bassin decazevillois, le rendez-vous est donné à partir de 11 h 30, devant la Sam, à Viviez.

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