Aveyron : une saison sous le signe d’un optimisme… prudent

  • Touristes à Rodez l’été dernier. Les professionnels sont confiants sur leur retour.
    Touristes à Rodez l’été dernier. Les professionnels sont confiants sur leur retour. J.A.T.
  • Jean-Luc Calmelly. Jean-Luc Calmelly.
    Jean-Luc Calmelly. Centre Presse - Christophe Cathala
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Christophe Cathala

Réaliser une saison comparable à celle de l’été dernier, supérieure à 2019, alimente tous les espoirs des professionnels qui conservent toutefois des craintes liées à l’évolution de la situation sanitaire. Entretien avec le président de l’ADT, Jean-Luc Calmelly.

L’effet est, sinon mécanique du moins naturel, en matière de tourisme : l’étau des contraintes sanitaires se desserre, les taux de réservations montent en flèche. C’est le cas un peu partout en France, l’Aveyron ne devrait pas faire exception à la règle, les professionnels gardant espoir de mener une saison comparable à celle de l’an dernier, dopée par une campagne de communication qui a fait mouche.

La saison, justement, débute désormais avec le long week-end de l’Ascension qui donne le coup d’envoi des réjouissances et qui s’insère officiellement dans le calendrier des libertés (progressivement) retrouvées, établi par le gouvernement.

Dans ce contexte, quel est l’état d’esprit des professionnels du tourisme ? La réponse est apportée par Jean-Luc Calmelly, président de l’ADT, Agence de développement touristique de l’Aveyron.

Alors que le virus circule toujours, comment se présente la saison en Aveyron ?

J’espère qu’elle va prendre le bon virage. Les signaux, très positifs vont dans ce sens. On aura un premier baromètre en juin sur les chiffres de la fréquentation mais, pour l’heure, tous les professionnels qui attendaient ces annonces du gouvernement nous font part de leur optimisme, c’est ce qui ressort du conseil d’administration de l’ADT fin avril.

Existe-t-il des secteurs qui devraient s’en sortir mieux que d’autres ?

Tous sont concernés. L’hôtellerie de plein air bien sûr, même si elle reste tributaire plus que d’autres de la météo, mais aussi les gîtes, univers de vacances privatisées très recherché, les réservations en attestent. D’ailleurs, les offices de tourisme sont, dès à présent, submergés de demandes, certains augmentent même leur capacité d’accueil pour pouvoir répondre au téléphone.

Pourtant, les perspectives d’avenir concernant la situation sanitaire demeurent incertaines…

Il est vrai que si les professionnels sont optimistes, ils avancent avec prudence. Car de nombreuses informations qui leur parviennent restent contradictoires : pourvu que la distanciation ne se maintienne pas et que la situation sanitaire ne se dégrade pas. Mais aussi que la clientèle étrangère puisse revenir… Et puis, avec une jauge de 35 %, qu’elle peut-être la rentabilité d’une terrasse ? Les bars et restaurants vont-ils, économiquement, pouvoir rouvrir ? C’est très important pour nous car les touristes ne viendront vraiment que si les restaurants restent ouverts. C’est un donc un optimisme prudent qui prédomine.

Ce sentiment n’est-il pas comparable finalement à celui de l’été dernier ?

Ce sont précisément les résultats enregistrés au cours de l’été 2020 qui incitent à cet optimisme, avec des résultats supérieurs à ceux de l’été 2019 : la fréquentation a été supérieure de 17 % en juillet et 9 % en août par rapport à 2019. Mais tout s’est effondré après…

L’arrière-saison est une force pour le tourisme aveyronnais. Vous nourrissez des craintes à ce sujet ?

Toujours car l’enjeu est d’importance. Déjà pour juin, mais aussi pour septembre et octobre avec une forte présence de groupes, de voyages organisés. On aimerait déclencher des séjours jusqu’à la Toussaint. Ce sont toutefois des craintes liées encore une fois au contexte sanitaire car on sent bien que l’Aveyron répond aux attentes des touristes, notamment sur la thématique de la proximité. À telle enseigne que de nombreuses agences de voyages sont en train de transformer leur métier pour devenir des agences réceptives et travailler à recevoir une clientèle extérieure et non plus seulement à faire voyager les Aveyronnais. On demeure portés par l’image très positive dont bénéficie notre département comme Centre Presse l’a souligné à travers un article sur les cadres parisiens qui veulent vivre en Aveyron (édition du 6 mai, NDLR). Cette image est celle du cadre de vie et le travail que nous faisons contribue lui aussi à relever un défi démographique toujours bien présent.

Une nouvelle communication "pour aller plus loin et plus fort"

Dès après le premier confinement, fin mai 2020, l’Agence de développement touristique dévoilait une nouvelle campagne de communication, fruit de la réflexion du comité de pilotage départemental associant tous les représentants des professionnels du tourisme. "L’ailleurs est si proche" était la dominante de cette campagne mettant en valeur des sites, des activités, des hébergements en Aveyron sous la forme d’une comparaison audacieuse avec ce que l’on peut trouver, bien plus loin de chez nous.

"Nous sommes convaincus que cette entreprise de séduction a connu beaucoup de succès : on a eu beaucoup de monde", confirme Jean-Luc Calmelly qui annonce que la campagne sera relancée à la mi-mai. "On a décidé d’aller plus loin et plus fort cette année. On a eu douze mois pour peaufiner cette campagne, avec de nouveaux visuels. C’est toujours le même comité de pilotage, où tout le monde est représenté, qui est à la manœuvre. Et avec Toulouse, Montpellier et Clermont, ce sont Bordeaux et Lyon qui s’ajoutent aux cibles que nous voulons toucher". Et Jean-Luc Calmelly d’ajouter : "Nous irons aussi plus loin en aidant les communautés de communes à mener des opérations dans ce cadre. On va ainsi démultiplier les actions…"

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