Clément Berlioz, un violon qui tient bien son rang à l’Opéra bastille et Garnier !

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  • Né en 1986, formé à l’école de musique de l’Aveyron à Rodez, créée en 1988 par son père Jean-Pierre et devenue depuis  le Conservatoire, Clément Berlioz est violoniste professionnel. Après avoir goûté à diverses expériences, dont le quatuor à cordes de l’Armée de terre à Versailles, il est aujourd’hui violon du rang à l’Opéra Bastille et Garnier à Paris.	Rui Dos Santos
    Né en 1986, formé à l’école de musique de l’Aveyron à Rodez, créée en 1988 par son père Jean-Pierre et devenue depuis le Conservatoire, Clément Berlioz est violoniste professionnel. Après avoir goûté à diverses expériences, dont le quatuor à cordes de l’Armée de terre à Versailles, il est aujourd’hui violon du rang à l’Opéra Bastille et Garnier à Paris. Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Originaire de Sébazac-Concourès, formé à l’école de musique de l’Aveyron (devenue le Conservatoire), créée en 1988 par son père Jean-Pierre, cet artiste, né en 1986, a donc intégré "cette très belle maison" à Paris. Il a toujours voulu revêtir la tenue de musicien professionnel et a beaucoup travaillé, notamment avec Larissa Kolos ou encore José Alvarez. Son objectif est de "devenir soliste"...

Un arrière-grand-père chef d’orchestre, un grand-père compositeur, un père directeur de Conservatoire et joueur de basson, une sœur, Claire, violoncelliste à l’orchestre de Bordeaux, un frère, Benjamin, contrebassiste à l’orchestre de Radio France à Paris, un autre frère, Antoine, altiste à l’orchestre philarmonique de Marseille.

Oui, Clément Berlioz aurait pu être plombier, médecin, garagiste, architecte ou encore bûcheron. Mais voilà, il a vu le jour dans une grande famille de musiciens. Et, même ceux et celles qui ne jouent pas d’un instrument ont l’oreille musicale... Comme sa mère ou bien sa grand-mère paternelle.

S’il est né, en 1986, à Mont-de-Marsan, le chef-lieu des Landes figure seulement sur sa carte d’identité car il se sent "100% aveyronnais". Il a ainsi grandi à Concourès, commune de Sébazac, où son père Jean-Pierre s’est installé quand il a été nommé en Aveyron. Celui-ci a créé l’école de musique (devenue plus tard le Conservatoire) et c’est là que le jeune Clément a fait ses gammes, notamment avec Christophe Petit.

S’il s’est un peu cherché sur le plan scolaire (1re S, puis Terminale L), son passage au lycée Foch à Rodez a été marqué par la rencontre qualifiée de "très enrichissante" avec Pascal Rabatti. Son bac en poche, il a fait ses valises et, son violon sous le bras, il a pris la direction de Paris, pour intégrer le CNR (Conservatoire national de région) qu’il a fréquenté durant trois ans. "Mon objectif était de devenir professionnel et j’étais un parmi tant d’autres, se souvient-il. Il y avait là de l’émulation et tout ce qu’il fallait pour augmenter mon niveau". Il a ainsi travaillé, en particulier, avec la Biélorusse Larissa Kolos. Il n’a pas oublié !

Quatuor à cordes de l’Armée de terre

Et il a alors quitté le CNR pour pousser la porte du prestigieux CNSM (Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris), qu’il a tenté "pour me tester" et dont il a pourtant réussi le concours à la première tentative, y passant quatre années, de 2006 à 2010. "J’ai travaillé, c’était très gratifiant, mais "la vraie rigueur", je l’ai acquise plus tard, reconnaît-il. En revanche, pour l’ego, ça remet à sa place. J’ai survécu... Il faut accepter de redescendre l’escalier pour aller plus haut après !".

Il a ensuite passé des concours d’orchestre, une douzaine d’auditions, à Paris, à Nice, à Metz. "Un parcours lourd, très contraignant", admet l’intéressé. Avant d’être pris au sein du quatuor à cordes de... l’Armée de terre à Versailles. "Je suis devenu militaire, j’ai fait mes classes, mon lit au carré, nettoyé les sanitaires à 6 heures du matin". Il assure avoir vécu "une expérience unique pour un musicien", de 2013 à 2016. Dans la foulée, après plusieurs remplacements et deux finales, la troisième tentative a été la bonne. Le Sébazacois a ainsi rejoint les quelque 40 violonistes de l’Opéra Bastille et Garnier à Paris. "C’est une belle maison et deux beaux théâtres, se réjouit-il. Avec des répertoires variés".

Clément Berlioz ne manque pas d’objectifs. Si le fait de composer ne figure pas, "pour l’instant", sur ses partitions, il aimerait bien "goûter à l’enseignement", ne serait-ce que pour la notion de "transmission". "Ce serait important pour moi de rendre un peu de tout de ce que j’ai reçu", confirme-t-il volontiers. à titre plus personnel, au niveau de sa carrière professionnelle, il aspire à "devenir soliste dans un orchestre". En attendant, il continue à nourrir le lien avec l’Aveyron car il n’a pas coupé le cordon.

Même s’il rentre moins souvent, il fait en sorte de revenir à Noël et pour les vacances d’été. Mais également pour jouer avec Gaïa, le quatuor à cordes qu’il a créé voilà trois ans et avec lequel il donne une série de concerts. Comme c’était le cas, jeudi soir, en l’église Saint-Pie X de Bozouls avec son frère Antoine (alto), Laura Castegnaro (violoncelle) et Nathan Mierdl (violon), interprétrant un répertoire de Beethoven et Dvorak, au profit de l’association Jamais sans toit.

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