Aveyron : La Selves, rivière expérimentale pour EDF à Campouriez

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  • Une pêche non létale qui a permis de réaliser un inventaire rassurant des espèces aquatiques à Campouriez.
    Une pêche non létale qui a permis de réaliser un inventaire rassurant des espèces aquatiques à Campouriez.
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Olivier Courtil

Depuis 2016, cette rivière du Nord-Aveyron fait l’objet de "lâchers morphogènes" qui améliorent la reproduction des poissons.

Au cœur de l’été, experts, pêcheurs bénévoles, élus, représentants de la société civile, ont participé à une pêche électrique sur la rivière La Selves, au niveau du camping Le Lauradiol, commune de Campouriez.

Une pratique annuelle depuis 2016 qui fait suite à des lâchers morphogènes. Derrière ce mot barbare, EDF procède à des crues artificielles de 5 à 15 m3 qui permettent ensuite, via cette pêche électrique, de réaliser un inventaire de la biodiversité, mieux connaître le milieu pour en assurer une meilleure gestion. Et le résultat est plus que prometteur. Significatif. " On constate beaucoup plus de reproductions, de frayères qui sont les lieux d’habitations des poissons ", dit en ce sens Jean-Philippe Delavaud, directeur du bureau d’études Lotois I.D.Eaux, prenant la mesure et effectuant le comptage des poissons prélevés. Truites, écrevisses, vairons, lamproies, chabots – " une espèce emblématique du secteur " – sortent des sceaux après avoir été tétanisés et avant d’être remis dans l’eau. Une satisfaction évidemment pour les pêcheurs comme se félicite Henry Mouret, responsable de l’association de pêche d’Argences-en-Aubrac. " Les truites menacées de disparition, se sont multipliées. " L’impact sur la qualité de l’eau s’avère aussi une réussite.

Cette opération a été exceptionnellement prolongée cette année suite à la crue naturelle tout aussi exceptionnelle subie par la rivière cet hiver de 30 m3 soit le double des crues morphogènes provoquées par EDF. "La rivière est vivante et demande à mettre à jour une cartographie ", conclut Arnaud Mahut, responsable du cabinet d’études aveyronnais Ayga.

Trois rivières et une thèse

La rivière aveyronnaise figure parmi les trois cours d’eau retenus par cette expérimentation en France avec la Durance et l’Isère. Cette expérimentation émane de Rémi Loire, ingénieur EDF, réalisant une thèse sur l’impact des débits morphogènes sachant que 77 % des cours d’eau du tiers nord de la planète sont concernés par la présence de ces ouvrages. Cette méthode s’avère probante mais demande à être adaptée à son lieu naturel.
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