Soulages-Bonneval : les Capou, collectionneurs de père en fils

  • Les Capou, collectionneurs de père en fils
    Les Capou, collectionneurs de père en fils Centre Presse - Emmanuel Pons
  • Sous le regard  bienveillant (du portrait)  de son grand-père, Paul-Émile  Capoulade, 20 ans, perpétue  la tradition du Grenier de Capou.
    Sous le regard bienveillant (du portrait) de son grand-père, Paul-Émile Capoulade, 20 ans, perpétue la tradition du Grenier de Capou. Centre Presse - Emmanuel Pons
  • "Un grenier,  pas un musée.  Salles-la-Source  est un vrai musée  (des Arts et métiers traditionnels, NDLR).  Ici, c’est un grenier !",  insiste Capou.
    "Un grenier, pas un musée. Salles-la-Source est un vrai musée (des Arts et métiers traditionnels, NDLR). Ici, c’est un grenier !", insiste Capou. Centre Presse - Emmanuel Pons
  • Les Capou, collectionneurs de père en fils.
    Les Capou, collectionneurs de père en fils. Centre Presse - Emmanuel Pons
  • Les Capou, collectionneurs de père en fils
    Les Capou, collectionneurs de père en fils Centre Presse - Emmanuel Pons
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    Les Capou, collectionneurs de père en fils Centre Presse - Emmanuel Pons
Publié le , mis à jour
Emmanuel Pons

Cela fait plus de 60 ans que Raymond Capoulade récupère de vieux objets, témoins de la vie des femmes et des hommes qui les ont utilisés, voire fabriqués de leurs mains. Des objets présentés dans le Grenier de Capou, à Soulages-Bonneval, où trois générations accueillent les touristes et les curieux pour une visite instructive et pédagogique, teintée d’humour et parfois d’une certaine nostalgie…

Un original ? Un personnage folklorique ? Un passionné ? Raymond Capoulade, 78 ans, plus connu sous le nom de Capou, est tout à la fois.

Original, c’est ce qu’ont dû penser les nombreuses personnes chez lesquelles il a commencé à récupérer de vieux objets promis à la poubelle, il y a plus de 60 ans.

Les Capou, collectionneurs de père en fils
Les Capou, collectionneurs de père en fils Centre Presse - Emmanuel Pons

Folklorique, avec sa tenue de bougnat (large chemise blanche, gilet noir, foulard rouge, pantalon noir de toile épaisse, petites lunettes cerclées de métal et grand chapeau), il avoue en jouer pour mieux rentrer dans la peau de son personnage, trait d’union entre un passé pas si lointain où les anciens conservaient plusieurs dizaines d’années les objets et outils du quotidien – "il ne faut pas jeter, ça peut toujours servir !" – et même fabriquaient des ustensiles adaptés à leurs besoins, et le présent et la modernité qui nous promettent de faire mieux et plus vite avec des objets dont la durée de vie ne dépasse pas une poignée d’années !

"Je cherche l'introuvable"

Passionné – et authentique – sans aucun doute : "Je suis toujours curieux de savoir à quoi servent les objets, avoue-t-il. Je cherche l’introuvable. Ce qui me plaît le plus, c’est de dénicher un objet dont j’ignore l’utilisation." Des objets fabriqués artisanalement, pensés par des esprits ingénieux et plein de bon sens, et surtout faits pour durer. "Ces choses anciennes qui n’ont plus de valeurs sont en train de disparaître à une vitesse vertigineuse. Et quand on perd l’objet, on perd aussi le geste des anciens", martèle-t-il. "Aller de l’avant, c’est bien ! Mais en sachant d’où l’on vient !"

Pourtant, " je n’aurais jamais imaginé créer ce grenier ", affirme Capou, paysan et fils de paysan, né à la ferme, même s’il pense qu’il y a des "gènes de collectionneurs" dans la famille. "Mon arrière-grand-père Roger récupérait déjà de vieux objets et restaurait des meubles en bois", se rappelle-t-il.

Un bric-à-brac organisé

"Ma passion de collectionner ce petit patrimoine qui a fait la vie de nos régions était devenue un peu envahissante, se rappelle Capou. Heureusement, j’ai eu la chance que mon épouse accepte." Nous sommes en 1990. La famille Capoulade décide alors de construire un hangar agricole. Mais pas de bottes de foin, de tracteurs modernes ou de bêtes à l’intérieur. Tous les trésors amassés par Capou prennent alors place, rangés par thème dans une mise en scène qui, si elle peut ressembler à un joyeux bric-à-brac, n’en est pas moins pensée pour donner vie à ce glorieux passé dont certains se souviennent encore et que les plus jeunes découvrent souvent ébahis.

Ne dites plus Capou mais Capous

Les groupes sont accueillis tous les jours, le plus souvent par Capou en personne qui, après un discours de bienvenue plein d’humour et de clins d’œil, laisse souvent son fils Xavier, 48 ans, et son petit-fils Paul-Émile, 20 ans, assurer la visite, agrémentée de nombreux commentaires éclairés et d’anecdotes souvent étonnantes. Ici Paul-Émile, qui étudie le commerce à Clermont-Ferrand, présente un objet en métal : l’ancêtre de notre aspirateur. Qui fonctionne encore, un demi-siècle après être sorti de l’usine. "Vous pensez vraiment que le vôtre marchera encore dans 50 ans ?", interpelle-t-il avec malice. Là, Xavier montre une roue en bois qui équipait les vélos avant que le pneu ne soit inventé par Michelin…

Il faut voir aussi la classe d’école des années 1950, reconstituée : on s’y croirait. Ou encore l’atelier du sabotier. "Aucune visite ne ressemble à une autre, souligne Paul-Émile. On s’adapte aux demandes et aux envies des gens. Et on apprend même des choses lors de nos échanges."

Une heure est passée (très – trop – vite) et le tour du Grenier s’achève autour d’un ratafia, au rythme de l’accordéon joué par Capou en personne. Les plus jeunes en ont pris plein les yeux, les anciens ont retrouvé leur jeunesse…

Tous ont découvert ou retrouvé ces trésors parmi les milliers d’objets que recèle le Grenier de Capou, que ce dernier prend toujours plaisir à faire vivre, à partager avec les nombreux visiteurs qui ne manquent pas de faire le détour par Soulages-Bonneval.

En pratique

Le Grenier de Capou est ouvert tous les jours à partir de 17 heures ou sur réservation pour les groupes. 6 € et 3 €.
La Crestilie, 12210 Soulages-Bonneval.
Quand on vient d’Espalion, en sortant du village après le panneau Soulages, à droite.
Tél. : 05 65 44 31 63 ou 07 86 80 53 35

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