Aveyron : promenade dans un vignoble d’épicuriens dans le vallon de Marcillac

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    Marcillac : promenade dans un vignoble d’épicuriens
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Centre Presse

Clairvaux, Bruéjouls… Il est conseillé de se perdre dans les vignes, pour mieux les connaître au détour d’un vigneron passionné.

Le Vallon, ou Rougier de Marcillac, se caractérise par un climat doux, favorisant la culture de la vigne et des arbres fruitiers. Le grès rouge omniprésent illumine paysages et villages.

Les puechs (puèges), ou points hauts (Cayla, Kaymard, Panat), les chapelles perchées (Saint-Jean-le-Froid, Servières) et les corniches du causse offrent de superbes panoramas sur le Rougier. Au Moyen-Âge, l’abbaye de Conques avait des possessions viticoles dans le Vallon de Marcillac. Son vin a été très vite réputé en Rouergue, en Auvergne et bien au-delà. Aujourd’hui AOP, il connaît un franc succès et s’exporte au-delà des mers. De charmants manoirs ou maisons de vigne des nobles et bourgeois de Rodez ponctuent, entre autres, les vallées de Grand Combe ou du Cruou.

Direction le Domaine du Cros, près de Clairvaux. Sur le chemin, nous admirons les paysages préservés et les pentes abruptes sur lesquelles sont plantées les vignes. De la terre aux murs des maisons, la couleur rouge incandescente est omniprésente. On ressent l’inspiration et le goût pour un art de vivre où authenticité et convivialité font bon ménage.

Nous faisons une pause dans le village médiéval de Clairvaux, habillé de pierres rouges. Avec curiosité, nous passons la porte fortifiée tel des chevaliers, les ruelles serpentent entre les maisons et nous guident jusqu’à la petite église romane Saint-Blaise. À l’intérieur, les chapiteaux nous rappellent ceux de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, non loin. Le charme du lieu, le calme qui y règne, le moment est propice à la détente. Clairvaux est le départ idéal d’une balade sur les hauteurs.

En passant à Bruéjouls, le plus grand tassou du monde nous salue, trônant dignement sur la place de l’église. Nous montons ensuite par la forêt, les arbres nous offrent l’ombre et la fraîcheur tant attendues. Arrivés sur le causse, c’est l’éblouissement, nous embrassons d’un regard l’ensemble de la vallée, ses coteaux plantés de vignes, ses villages accrochés en corniche. En redescendant, nous passons au village de Panat, fièrement dominé par son château. D’ici, nous avons une vue panoramique sur le vignoble et sa mosaïque de couleurs : rouge, vert, ocre. Plus bas, Clairvaux règne paisiblement sur ces paysages grandioses.

Un peu d’histoire avant de boire !

La petite route de campagne nous conduit à travers les vignes jusque chez Philippe, vigneron de Marcillac. Le cadre est spectaculaire. La maison familiale et le caveau veillent sur la vallée depuis ce perchoir. En contrebas, les maisons de grès rouge de Clairvaux s’alanguissent au soleil ; face à nous, le village en corniche de Panat. Plantées en terrasses, les vignes nous évoquent un petit air de rizière chinoise. Dépaysement garanti !

Ici, on cultive essentiellement un cépage, le mansois, ou fer servadou. "Au fil du temps, c’est le plant qui a le mieux résisté et qui est le plus adapté à ce terroir", nous confie Philippe. Ses anecdotes nous plongent dans l’histoire de ce vignoble. Avec passion, il nous explique de son accent chantant, que sa famille, vigneronne depuis quatre générations, a participé à la renaissance du vignoble et à l’évolution de ses vins.

La culture de la vigne serait apparue dans le Vallon de Marcillac à l’époque gallo-romaine. Les moines de Conques auraient ensuite contribué au développement de la vigne dans les environs de l’abbaye. Plusieurs mentions de possessions ou de donations viticoles depuis le IXe siècle sont relatées dans le cartulaire de l’abbaye de Conques et le livre des miracles de sainte Foy.

C’est au XIXe siècle que le vignoble atteint son apogée. La plupart de la production s’écoule localement, notamment chez les ouvriers des mines du bassin Decazevillois, tout proche. Le vignoble compte près de 4 000 hectares de vignes vers 1880, mais l’apparition de maladies cryptogamiques le décime largement.

À l’aube du XXe siècle, avec la fermeture des mines, de nouvelles perturbations climatiques et des maladies, le vignoble diminue considérablement. Après les deux grands conflits mondiaux, le vignoble ne compte plus qu’à peine 1 500 hectares de vignes. Les viticulteurs prennent conscience de la nécessité d’opérer un changement. Une poignée de vignerons décide de reprendre le vignoble et un travail de qualification du vin est engagé : structuration en cave coopérative (la Cave des vignerons du Vallon voit le jour en 1962), obtention du label Vin de qualité trois ans plus tard et des démarches sont entamées pour l’obtention de l’Appellation d’origine contrôlée. Dans les années 70, la reconquête qualitative passe par la réinstallation du vignoble dans les pentes et la création de terrasses mécanisables qui, depuis, caractérisent le vignoble de Marcillac. L’obtention de l’appellation viendra, en 1990, couronner le travail des vignerons.

Captivés, nous buvons ses paroles avant de déguster ce vin pour lequel il s’est battu avec une poignée d’hommes. C’est avec empressement que nous portons le verre à nos lèvres. Fruits rouges, poivron mûr, épices, c’est une explosion en bouche. Surprise ! D’un verre à l’autre, les vins sont très différents.

Les vins rouges AOP Marcillac

Ils présentent une couleur rouge intense avec des reflets violets. Le nez est de fruits rouges et de notes épicées. En bouche, c’est un vin gourmand, riche et structuré avec des arômes allant de la groseille à la mûre, souvent dominés par le cassis avec des notes d’épices poivrées. Les vins jeunes permettent de révéler les atouts du cépage mansois. D’autres cuvées sont conçues pour présenter des vins plus structurés, aptes à un vieillissement de plus de dix ans. Ils vont alors acquérir des arômes plus complexes rappelant la réglisse ou le cacao.

Les vins rosés AOP Marcillac

Ce sont des vins amples, à boire jeunes, d’une belle couleur brillante. Le nez est de fruits frais : fraise des bois, framboise. En bouche, ils révèlent un joli volume. Certains à boire rapidement, d’autres qui se bonifieront avec le temps. Tous nos sens sont en éveil, notre palais se fait fin gourmet. Philippe nous glisse que ses vins se retrouvent sur de grandes tables gastronomiques. Notre choix est fait. Ce sera une cuvée Vieilles Vignes que nous boirons lors d’une grande occasion accompagnée d’un morceau de la pâtisserie locale : le Soleil de Marcillac !

Une foire aux vins exceptionnelle,vendredi 13 août, à partir de 16 heures

Office de tourisme Conques-Marcillac : contact@tourime-conques.fr, 05 65 72 85 00, 2 rue Bénazech, à Conques ; www.tourisme-conques.frBureau de Marcillac au 05 65 71 13 18 oudeveloppement@tourisme-conques.fr
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