En Aveyron, moins d’élèves mais autant d’enseignants

  • Armelle Fellahi dans son bureau, prépare ses visites de rentrée. Ce matin à La Primaube (école Jean-Boudou), puis à l’école de Lavernhe à Manhac et l’après-midi à Rodez (école François-Mitterrand). Elle sera au collège Jean-Moulin de Rodez vendredi matin, et l’après-midi au collège Marcel-Aymard de Millau.
    Armelle Fellahi dans son bureau, prépare ses visites de rentrée. Ce matin à La Primaube (école Jean-Boudou), puis à l’école de Lavernhe à Manhac et l’après-midi à Rodez (école François-Mitterrand). Elle sera au collège Jean-Moulin de Rodez vendredi matin, et l’après-midi au collège Marcel-Aymard de Millau. José A. Torres
Publié le
Christophe Cathala

L’Aveyron ne perd pas de postes malgré une nouvelle baisse des effectifs attendue à cette rentrée. Pour l’inspectrice d’académie, c’est une "situation confortable" dont bénéficie encore l’Aveyron, dans le sillage des priorités du ministère.

Retour sur les bancs de l’école ce matin pour les élèves du premier degré, mais aussi les collégiens de sixième et de cinquième, pour tous les autres la rentrée s’étageant jusqu’à vendredi matin. Ils seront au total 41 892 jeunes Aveyronnais pour cette rentrée, 539 de moins qu’en septembre 2020 dont 400 pour les seuls élèves de classes maternelles et élémentaires. Une nouvelle fois, l’Aveyron perd des effectifs. Et une nouvelle fois, le département ne devrait, dans le premier degré notamment, ne pas perdre de postes. Explications avec Armelle Fellahi, Directrice académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) qui aborde cette nouvelle saison éducative "avec sérénité".

Selon les statistiques, le nombre d’élèves devrait diminuer jusqu’en 2024 : quelles en sont les conséquences ?

Malgré cette baisse continue, on ne rend, cette année encore, aucun poste à l’académie. Ce qui veut dire que le taux d’encadrement augmente un peu plus encore chaque année. Ainsi à cette rentrée en Aveyron, toutes les classes de grande section maternelle seront dédoublées. Et hors Réseau d’éducation prioritaire, les classes de grande section, mais aussi de CP et de CE1 ont les moyens de ne pas dépasser 24 élèves. On a atteint des objectifs qui étaient fixés pour 2022. Autant dire que l’on est dans une situation confortable.

Pourtant cette baisse d’effectifs se répercute sur le second degré et inquiète le syndicat Snes-FSU notamment, qui pointe la suppression de 35 postes en collèges et lycées…

Ce ne sont pas des postes mais 35 équivalents temps plein. On baisse le nombre d’heures. Les enseignants en collèges et lycées ont différents services horaires et des postes ont été ouverts dans certaines zones quand d’autres ont été fermées quand des classes l’ont été en regard de cette baisse démographique. Et il faut dire que le département avait bénéficié jusqu’alors de moyens importants par rapport à ceux accordés à l’académie : la dotation était surévaluée, on a fait un rééquilibrage… Et rendu 35 équivalents temps plein sans supprimer des postes d’enseignants.

Et l’on conserve 30 élèves maximum par classe au collège, 36 au lycée.

La question de la ressource humaine est pour nous un enjeu très important dans ce contexte démographique. On travaille finement de façon à ce que les enseignants n’aient pas trop de temps de déplacement à accomplir entre deux établissements où ils ont des heures à effectuer dans le cadre de services partagés.

Le contexte démographique a-t-il été à l’ordre du jour des rencontres que vous avez initiées au début de l’été avec les élus ?

J’ai organisé en effet en juin et juillet, huit réunions avec pour chacune d’elles des maires de communes de moins de 5 000 habitants. Ce n’est pas tant la démographie que l’avenir que nous avons abordé : on a des moyens pour l’école d’aujourd’hui, c’est bien de réfléchir à l’école de demain. Nous étions pour une fois dans le cadre d’échanges hors de la carte scolaire, et plutôt sur le réseau scolaire, dans un département où la moitié des écoles ont une, deux ou trois classes.

Nous avons ainsi beaucoup échangé sur la scolarisation obligatoire des enfants de trois ans, ce qui nous a amenés à conduire une étude portant notamment sur un bâtimentaire adapté à la vie, tout au long de la journée, des tout-petits.

On a engagé une réflexion sur leur accueil, en mêlant notre expérience à celle des maires qui conduisent des projets en ce sens. Nous pouvons ainsi avoir une vision globale avec la Jeunesse et Sports, qui s’occupe du périscolaire et qui relève désormais de l’Éducation nationale. Ces échanges ont été très positifs, les maires ont jugé que c’était intéressant de travailler ensemble, pour le bien des enfants, en mettant plusieurs communes autour de la table.

De toute façon, il est toujours plus intéressant de défendre un projet que d’attendre que le ciel nous tombe sur la tête. Et d’être sur une dynamique de construction avec pourquoi pas des alliances éducatives, intergénérationnelles avec les aînés, par exemple.

Revenons au présent : la rentrée 2020-2021 était placée sous le signe de l’adaptation, celle liée aux contraintes sanitaires face à l’épidémie. Qu’en est-il cette année ?

On a beaucoup appris de l’année passée. Mais avec le variant delta, l’épidémie est toujours là et nous sommes donc toujours dans les gestes barrière et la limitation des brassages d’élèves, en respectant le protocole de niveau 2 déterminé par le ministère.

Tous les chefs d’établissements et directeurs d’école sont prêts, ils ont fait le travail en s’appuyant sur les expériences passées.

Repères

255 écoles primaires (enseignement public) pour un total de 16 100 élèves.

63 écoles primaires privées sous contrat avec l’État pour un total de 5 510 élèves.

41 collèges dont 21 publics (7 620 élèves) et 20 privés sous contrat avec l’État (4 326 élèves).

5 SEGPA (Sections d’enseignement général et professionnel adapté) pour élèves présentant des difficultés scolaires graves et persistantes auxquelles n’ont pu remédier les actions de prévention, d’aide et de soutien. Quatre d’entre elles sont publiques, une seule est privée sous contrat.

20 lycées généraux et technologiques et professionnels (9 publics avec 4 892 élèves et 11 privés avec 2 670 élèves).

1 EREA, Établissement régional d’enseignement adapté, à Laurière (Villefranche-de-Rouergue) qui rassemble 113 élèves. Les chiffres du nombre d’élèves sont prévisionnels pour cette rentrée 2021-2022. Ils ne seront définitifs que dans quelques jours.

L’Aveyron perd toujours des élèves…

À chaque rentrée désormais, le département doit revoir ses effectifs scolaires à la baisse. En septembre 2020, cette baisse du nombre d’élèves dans le premier degré de l’enseignement public s’appréciait ainsi à près de 600. Cette année, ce sont à nouveau près de 400 élèves (-2,4 %, plus forte baisse de Midi-Pyrénées) qui devraient faire défaut dans les écoles publiques et 104 dans les écoles privées (-2 %)… Et dans les établissements du second degré, par effet mécanique de lissage par tranches d’âge. Ce qui n’est évidemment pas sans conséquences quant au maintien des classes et des postes d’enseignants. Au final, ce sont 539 élèves en moins qui, selon les prévisions qui doivent être affinées quelques jours après la rentrée, devraient être comptabilisés en ce mois de septembre. Ainsi, le syndicat Snes-FSU alertait en février dernier sur une perspective de suppression de 35 postes d’enseignants du second degré à cette rentrée, pour un total (enseignements public et privé) de 20 282 élèves.
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