Ouverture de la chasse : pour Jean-Pierre Authier, président de la fédération de l'Aveyron, "elle mérite d’être vulgarisée"

  • La chasse au sanglier est ouverte depuis le 15 août.
    La chasse au sanglier est ouverte depuis le 15 août. CP - Archives
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Recueillis par C. I.

L’ouverture générale de la chasse a lieu ce dimanche 12 septembre. Rencontre avec Jean-Pierre Authier, le président de la fédération aveyronnaise.
 

Qu’en est-il du petit gibier sur le département ?

"Les premiers retours que nous avons par les chasseurs et les équipes techniques font apparaître une très bonne situation du lièvre sur l’ensemble du département. Les comptages de printemps qui ont pu être faits nous montrent que la population est là. De ce point de vue, on peut espérer une bonne ouverture ce dimanche. On connaît malheureusement des situations plus compliquées concernant le lapin. Il est peu présent sur le département hormis sur certains secteurs très particuliers. Pour le gibier à plumes, nous avons aussi quelques difficultés mais la fédération s’investit pour en remonter la population notamment depuis deux ans sur le perdreau avec une opération pilote menée sur le Causse – Comtal. Concernant les migrateurs, il est encore trop tôt pour en parler bien qu’on a pu observer une grosse population de cailles vers la mi-août."

Où en est la population de grand gibier ?

"La situation du grand gibier est plutôt bonne. Que ce soit pour les grands et les petits cervidés. Les populations sont en augmentation pour le chevreuil et stables pour les grands cervidés notamment sur le nord Aveyron. On observe de plus en plus de grands cervidés dans le sud du département et à la frontière du Tarn. Pour ce qui concerne le sanglier, il a pris ses quartiers sur l’ensemble du département alors qu’il était avant plus concentré sur le sud de l’Aveyron. Aujourd’hui, le sanglier est présent partout avec les problématiques que l’on peut connaître au niveau des dégâts. On doit donc encore essayer, cette année, de tenir la population à un seuil acceptable pour limiter les dégâts chez les agriculteurs. Il n’est pas tolérable de voir les dégâts des sangliers explosés comme ce fut le cas il y a trois ans. Aujourd’hui, nous avons réussi à les baisser par deux ou par trois selon les secteurs. On est sur une base de 130 000 euros sur l’année écoulée. Ce sont de bons chiffres. Il est hors de question que l’on revoie ces chiffres exploser. Il faut donc rester attentif."

Qu’est-il fait pour augmenter la sécurité de la chasse ?

"On a lancé le processus du plan décennal pour la sécurité depuis quelques mois. On s’est attaché à former les chasseurs qui venaient pour des formations. Malgré le covid, on a déjà formé près de 600 chasseurs. Dans les années à venir, nous devrons tous avoir passé cette formation qui vise à rendre la chasse plus sûre. La sécurité est l’un des objectifs prioritaires pour cette saison de chasse. Malgré nos bons résultats depuis vingt ans, où l’on constate une baisse générale des accidents, aujourd’hui nous ne pouvons plus tolérer le moindre accident. La sécurité doit donc être la priorité. Les règles doivent être respectées et les autres usagers de la nature doivent être respectés. Tout est mis en œuvre dans ce sens."

La fédération organise de nombreux ateliers, sont-ils ouverts à tous ?

"Nos ateliers sont bien entendu ouverts à tous. D’ailleurs comme les chasses. Des gens peuvent se renseigner auprès de chasseur pour les accompagner. La chasse mérite d’être vulgarisée et d’être connue. Trop souvent, nous sommes critiqués sans savoir exactement ce que nous faisons. Et concernant les ateliers, on a un peu de tout. Chaque année on essaie d’apporter une pierre nouvelle à l’édifice. On travaille avec des partenaires, la chambre des métiers par exemple, pour des formations avec eux. Nous en avons notamment avec un atelier découpe afin de mettre la viande de gibier en valeur. Nous avons également une filière venaison. Nous sommes parmi les premiers à lancer cela. On a trouvé un abattoir à Laguiole. On assure une partie de la collecte. Il faut que la synergie se mette en place mais nous travaillons dans ce sens."

Et au niveau environnemental ?

"Nous agissons tout au long de l’année pour l’entretien des chemins. C’est assuré par nos adhérents et par les sociétés de chasse locales. C’est un travail du quotidien pour entretenir des chemins parfois inutilisés hormis par les chasseurs et quelques randonneurs. Nous travaillons depuis quelques années, notamment sur le Causse comtal, sur l’ouverture des milieux. On a dû mettre dedans plus d’un million d’euros depuis plus de dix ans pour rouvrir ce milieu et permettre aux troupeaux d’y aller car tout était à débroussailler, etc. On a des projets assez lourds sur les zones humides, qu’on essaie de conserver. Nous en achetons certaines pour éviter qu’elles disparaissent. La chasse, c’est aussi la préservation des milieux."

Une première manifestation le 18 septembre pour la défense des chasses traditionnelles

Bien que le département ne soit pas particulièrement touché par des actions anti-chasse, qui restent "sporadiques" et "à l’initiative de quelques individus isolés", les chasseurs aveyronnais se mobilisent le 18 septembre. "On se retrouve à Mont-de-Marsan le 18 septembre pour une manifestation. Aujourd’hui, ce sont les chasses traditionnelles qui sont attaquées. On se sent sans doute moins concerné que d’autres car ce ne sont pas forcément des chasses que l’on pratique par ici. Mais il faut savoir que derrière ces chasses traditionnelles, c’est toute la chasse qui est menacée. C’est toute la chasse au chien courant qui peut-être remise en question. Le 5 mars, il y aura une grande manifestation nationale à Paris. C’est une date importante à retenir pour le monde de la chasse. Il faut donc se mobiliser."

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