Spectaculaire saisie de cannabis sur le Viaduc de Millau : les deux chauffeurs placés en détention

  • La drogue a été retrouvée dans le faux plafond d'un poids lourd espagnol.
    La drogue a été retrouvée dans le faux plafond d'un poids lourd espagnol. Archives Centre Presse - José A. Torres
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Les douanes ont estimé à près de 2,5 millions d'euros la valeur marchande des 606 kg de cannabis saisis. Présentés devant le tribunal de Rodez ce lundi, les deux chauffeurs ont demandé un délai pour préparer leur défense. Ils seront jugés le 18 octobre prochain. 

C'est une "belle prise", comme on dit dans le jargon. Mercredi 29 septembre, peu avant 17 heures, les douaniers aveyronnais ont mis la main sur 606 kg de pollen de cannabis, lors d'un contrôle effectué au péage du viaduc de Millau. Ce qui en fait la quatrième plus belle saisie de ces dernières années, après plus d'une tonne et demie interceptée en 2011, 991 kilos dans un camion frigorifique en 2016 et 929 kilos en avril dernier dans un poids lourd arrivant d'Espagne... C'est de nouveau un poids lourd arrivant de l'autre côté des Pyrénées et roulant vers la Belgique qui a attiré l'attention des douaniers.

À l’intérieur, une cargaison "anormalement vide" avec seulement quelques palettes de capsules vides destinées aux machines automatiques à café. Surtout, les douaniers ont rapidement détecté un "faux plafond". Ce dernier s'affaissait et c'est à l'intérieur que la drogue était dissimulée. Les deux chauffeurs, un Polonais âgé de 40 ans et un Espagnol âgé de 37 ans, ont été placés en garde à vue à la division territoriale de la police judiciaire de Montpellier. Ils étaient présentés en comparution immédiate ce lundi devant le tribunal de Rodez mais tous deux ont réclamé un délai pour préparer leur défense. Ils comparaîtront de nouveau le 18 octobre, à 14 heures.

"On ne savait rien de la présence de drogue"

En attendant le jugement, le tribunal a ordonné leur placement en détention provisoire, en raison notamment de leurs nationalités étrangères et des garanties de représentation "trop faibles", comme souligné par la substitut du procureur, Esther Paillette. Celle-ci a également indiqué qu'ils "ne pouvaient ignorer la présence de drogue, comme toutes personnes inscrites dans un réseau de trafic de stupéfiants". Si le fond du dossier n'a pas davantage été abordé, les deux prévenus ont assuré pour leur part qu'ils "ne savaient rien" de cette cargaison. "Nous sommes prêts à collaborer", ont-ils avancé, indiquant qu'ils avaient été embauchés il y a quelques semaines seulement par la société de transport espagnole. Avant cela, l'un était à la tête d'une épicerie de fruits et légumes près de Tolède et l'autre effectuait des transports "nationaux", au sein de la péninsule ibère.

Le tribunal, présidé par Emeline Gardes, s'est interrogé sur leur santé financière et notamment la présence de dettes auprès du fisc espagnol. "Tout est réglé", a assuré le ressortissant ibère, présenté comme "dépressif". Les deux chauffeurs ont ensuite été escortés vers la maison d'arrêt de Druelle. Ils devront davantage s'expliquer sur leur trajet le 18 octobre prochain, même s'ils apparaissent selon les premiers éléments comme de simples "mules". Les enquêteurs s'interrogent néanmoins sur trois autres trajets "suspects", opérés par cette même société durant le mois de septembre.

Les douanes ont estimé la valeur marchande de ces 606 kg de pollen de cannabis à près de 2,5 millions d'euros. Les deux chauffeurs encourent jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.

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