Sur l'Aubrac, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon dissipe le "malentendu" avec les élus ruraux

  • Emmanuelle Wargon était en déplacement à Saint-Chély-d'Aubrac vendredi matin. 
    Emmanuelle Wargon était en déplacement à Saint-Chély-d'Aubrac vendredi matin.  Centre Presse
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La ministre était en déplacement à Saint-Chély-d'Aubrac vendredi matin. 

Être à l'écoute des problématiques de la ruralité sur la question du logement. C'était l'enjeu, vendredi matin, du déplacement d'Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, à Saint-Chély-d'Aubrac. Invitée par le député de la première circonscription, Stéphane Mazars, elle a rencontré les maires de la communauté Aubrac, Carladez et Viadène et certains présidents d'autres intercollectivités rurales du département qui avaient répondu à l'appel. 

Au programme, une discussion sur la  loi Climat et résilience, votée cet été et qui prévoit de réduire par deux, à l'échelle nationale, pour les dix prochaines années, l'artificialisation des sols par rapport à la décennie écoulée. Pour cela, des quotas régionaux seront mis en place et les territoires ruraux, en difficulté pour attirer la population, s'inquiètent de ne plus pouvoir construire de nouveaux logements et donc de ne plus être attractifs. En marge du déplacement, Emmanuelle Wargon s'est confiée à Centre Presse sur ce sujet.

Vous avez souligné la nécessité de venir à la rencontre des élus ruraux. Pourquoi ?

Il y a un enjeu porté nationalement d’essayer de limiter l’étalement urbain et de protéger les terres agricoles et naturelles en luttant contre l’artificialisation des sols. Mais cela a pu être perçu par les élus ruraux comme une menace ou un refus du national de leur permettre de continuer à se développer alors qu’ils le souhaitent et qu’ils sont en demande. La volonté de l’État est de permettre à chaque territoire de se développer et d’économiser la terre naturelle et agricole quand c’est possible. Quand il y a un malentendu qui s’installe entre des élus de la ruralité et des membres du gouvernement, c’est utile d’avoir cette discussion en direct. Je pense que c’est un sujet suffisamment important dans la vie quotidienne des élus pour que ce soit nécessaire de venir à leur contact afin de bien comprendre leur demande.

Qu'est-il ressorti de cet échange ?

On peut avoir l’impression que les points de vue sont caricaturaux de part et d’autre, mais ce n’est pas le cas. Eux reconnaissent qu’ils ne veulent pas faire des lotissements à l’ancienne des années 1960-1970, loin de tout. Ils veulent pouvoir construire au bord des villages et au bord des centres-bourgs. Ils ne veulent pas opposer la construction en dehors et la rénovation de l’ancien. C’est seulement que la rénovation est souvent compliquée et pas forcément toujours adapté aux besoins de ceux qui veulent s'installer. On a un sujet sur la transformation des bâtiments agricoles mais également avec les propriétaires qui sont en indivision sur des biens qu’ils ne veulent pas vendre, et dont ils ne s’occupent pas. Sur ce point, il y a une demande de la part des élus d’être plus coercitifs avec plus de contraintes sur les propriétaires. Je repars d'ici avec une liste de sujets sur lesquels il faut qu’on voie si, très concrètement, on peut les aider à avoir des outils qui marchent mieux.

Vous avez insisté sur la nécessité de mener rapidement un travail à l'échelle des communautés de communes. Pourquoi ?

Parce que je pense que cela peut être très utile. L'inquiétude des élus c'est que les territoires ruraux soient les laissés pour compte d’un travail qui va se faire à l’échelle régionale et qui forcément servira d’abord les très grandes agglomérations et les métropoles car il y a des besoins de construction forts. Ils craignent que quand on en arrivera aux départements ruraux, ils soient moins défendus et que les quotas d'artificialisation soient épuisés. Il faut trouver un système dans lequel la voix des départements ruraux portera aussi. S’ils travaillent en amont, ils définiront leurs besoins et ces besoins pourront être pris en compte dans un grand ensemble régional. On va lancer ce travail dans les semaines qui viennent.