Villefranche-de-Rouergue : Noémie Honiat et le rêve du Bocuse d’or

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  • Noémie Honiat (au premier plan) et sa commis Ludmila.
    Noémie Honiat (au premier plan) et sa commis Ludmila. C.I.
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Camil Ioos

Le 23 novembre, à Reims, la Villefranchoise d’adoption Noémie Honiat affrontera cinq autres chefs pour avoir le privilège de représenter la France au concours culinaire international du Bocuse d’or.

À 32 ans, Noémie Honiat pourrait presque être considérée comme une "accro" aux concours. Révélée sur Top Chef (saison 5), la chef basée à Saint-Igest a déjà remporté des prix de renom comme la médaille d’or aux Toques d’or ou encore la médaille d’argent au concours Cuillière d’or en cuisine et pâtisserie. Mais cette fois, la jeune femme s’attaque à "un rêve d’enfant" : le Bocuse d’or. Avant de participer le 23 novembre à la sélection français à Reims, où elle devra cuisiner en 4 heures un plateau gastronomique pour douze personnes à base de brochet et de deux garnitures, une à base d’oignon et une autre à base de cœur de laitue, elle nous explique ce qui la motive, à nouveau, à se lancer dans un tel concours.

"Aucune femme n’a représenté la France"

"Ce que j’aime dans ce concours, dans le Bocuse d’or, c’est que l’on va au plus haut de sa réflexion dans la cuisine, détaille Noémie Honiat, en plein entraînement. On recherche l’aboutissement de la recette, on se creuse la tête techniquement et on essaie de tout peaufiner. On apprend dix fois plus vite en préparant un concours. On est dans le perfectionnisme et pour moi, le Bocuse d’or, c’est un peu de la cuisine de pâtissier. Il faut tout peser au gramme près, au degré près pour la cuisson, tout préparer à la minute près. C’est ce qui me plaît. La cuisine du Bocuse d’or, on ne peut pas la faire dans la vie réelle. Ce n’est pas rentable. Ce n’est pas possible de passer quatre heures pour faire douze couverts. La motivation que j’ai vient également du fait que c’est un rêve. J’étais étudiante en BTS en art culinaire que je rêvais déjà de ce concours. Maintenant, il y a une chance sur six d’y arriver (six chefs concourent pour représenter la France, NDLR). On va donc se bouger pour réussir. Mais en plus de cette motivation, il y a aussi le fait qu’en 35 ans de Bocuse d’or, aucune femme n’a représenté la France jusqu’à présent. Cela a toujours été des hommes. De toute l’histoire du Bocuse d’or dans le monde, il n’y a qu’une femme qui l’a remporté, lors de la deuxième édition (pour le Luxembourg, NDLR), en 1989. C’est l’année de ma naissance. J’aimerais bien être la première femme à représenter la France. J’ai envie de montrer qu’on peut être une femme, mesurer 1 m 50 et faire quelque chose de ses dix doigts tout en conciliant sa vie de famille car je suis également maman de deux enfants de 4 et 5 ans. On peut y arriver quand on se donne la peine. Ce n’est pas toujours maman à la maison et d’ailleurs c’est davantage mon mari qui met ses projets de côté actuellement pour être proche des enfants. C’est un petit défi supplémentaire. Mon but n’est pas d’écraser les autres mais de sortir ce que j’ai prévu en évitant les problèmes. Je ne veux pas avoir de regrets et partir la tête haute. Après, c’est évident que l’on ne fait pas un concours simplement pour participer. Je vais tout donner."

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