Millau. "Nous touchons deux pans essentiels de l’humanité"

Depuis 2019, sa mission est de fédérer les acteurs de la filière ganterie, de recueillir les mémoires, d’organiser des colloques pour obtenir, dans un premier temps, l’inscription au patrimoine immatériel national. Une première porte absolument indispensable pour prétendre ensuite à celle de l’Unesco. En cela, Nadia Bédar bénéficie des contacts et des clés pour accélérer et optimiser l’avancée administrative du dossier. Pour la directrice en charge de la candidature, celle du Pays de Millau présente plusieurs attraits.

"Ses atouts sont très nombreux. Nous travaillons beaucoup pour cela, mais il est impossible de tous les citer, explique-t-elle. Tout d’abord, en ayant fait le choix de défendre la famille au complet (éleveurs, experts des matières naturelles, transformateur du cuir, de la soie, de la laine, couturières, maîtres gantiers), forgeant l’identité du Pays millavois, cela fait légitiment du monde, nous touchons de fait deux pans essentiels de l’humanité : se nourrir et se vêtir".

Dans le même registre, le PCI défendu par l’association favorise l’activité des pays dits émergents, tels que l’Éthiopie pour le recours à ses peaux ou encore le Sénégal, "ce qui constitue un élément très loi n d’être négligeable aux yeux des membres de l’Unesco".

Autre atout de poids, primordial dans ce type de dossier, Nadia Bedar et Olivier Fabre ont su "convaincre et réunir toutes les forces vives liées aux métiers de l’agropastoralisme, de la peau et du gant à échelle territoriale, nationale ou internationale de se rallier au projet."

Enfin, grand atout de poids, la qualité et originalité des quinze mesures de sauvegarde telles que la création d’une première École supérieure des métiers de la peau et du gant du Pays de Millau, la première Chaire universitaire Unesco sur la bientraitance animale visant à démultiplier le recours aux matières premières naturelles locales.