Saint-Affrique. Rallye - L'Aveyronnais Loïc Minaudier, 7e du Dakar : "C’est quand même fou"

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  • Loïc Minaudier (à gauche) et Mathieu Serradori ont réussi leur plus belle performance.
    Loïc Minaudier (à gauche) et Mathieu Serradori ont réussi leur plus belle performance. DR
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Serge Carrière

7e du dernier Dakar (1er-14 janvier) en tant que copilote de Mathieu Serradori sur le buggy CR6 du Serradori Racing Team, le Saint-Affricain Loïc Minaudier revient sur cette prouesse.

Tout d’abord, comment se sent-on lorsqu’on franchit la ligne d’arrivée en 7e position du plus prestigieux des rallyes-raid ?

C’est incroyable. C’était de la magie et il faut savourer ces moments-là. C’est vraiment quelque chose d’exceptionnel qui vient récompenser tout le travail effectué en amont, notamment durant les courses de préparation. Des courses moins médiatisées que le Dakar, mais qui permettent de bien se préparer. C’est également le résultat d’une parfaite fusion entre le pilote et le copilote ainsi que toute l’équipe. Lorsque l’on monte sur le podium, on est rempli d’émotions et de rêves. Il y a également beaucoup de fierté d’avoir pu jouer dans la cour des caïds.

C’était votre 7e arrivée en 7 participations (5 en moto et 2 en auto). Laquelle est pour vous la plus savoureuse ?

La première restera toujours plus chargée en émotion car terminer le Dakar, c’est quelque chose. Par contre, d’arriver avec un si beau résultat face à toutes ces usines, c’est quand même fou. Ça nous fait du bien et on se dit qu’on a réussi notre challenge. On a même enlevé le classement deux roues motrices, tout en terminant meilleur représentant français. C’est assez exceptionnel, d’autant que c’est le meilleur classement du SRT. Les usines parlent de nous et même si l’année prochaine, on va toujours être le petit poucet, on n’aura pas peur d’aller se bagarrer avec les cadors.

Après ce bon résultat dans la première manche du championnat du monde des rallyes tout terrain, allez-vous participer aux quatre autres (Abou Dhabi, Kazakhstan, Andalousie et Maroc) ?

Pour le moment, on regarde avec les partenaires comment mettre en place la suite car il y a des coûts financiers importants. On doit trouver les budgets car nous ne sommes pas une usine. Pour le moment, on va participer au Abou Dhabi Desert Challenge. Le matériel part d’ailleurs directement là-bas depuis l’Arabie Saoudite. Ensuite, peut-être qu’on fera le Maroc, mais aller au Kazakhstan et en Andalousie après Abou Dhabi, ce sera difficile. Le SRT est une équipe privée qui n’a pas les moyens des usines.

Vous avez signé avec le SRT récemment, comment s’est déroulée votre arrivée au sein du team ?

Avec Mathieu, ça a matché tout de suite. Tout le monde a pu s’apercevoir que l’alchimie était là et que nous nous faisions confiance mutuellement. Nous avons été en osmose totale. En plus, nous avons été entourés par une équipe qui a toujours cru en nous et qui a tout donné pour qu’on y arrive. Les mécaniciens ont bossé comme des fous. C’est tout ce qui nous a permis de faire un si bon résultat. C’est vraiment le rêve.

Quel est votre meilleur souvenir, mais aussi le plus mauvais de ce Dakar ?

Le plus mauvais, c’est par rapport à la politique générale du haut niveau. Quand il y a des petits problèmes au niveau des règlements et autres, ce qui est décevant, c’est que nous, les petits, ne sommes pas écoutés par les organisateurs. On sent qu’il n’y a pas vraiment d’égalité entre les caïds et les petits. C’est décevant.

Le meilleur, en dehors de l’arrivée, c’est le jour où on a fini 4e de la spéciale. On savait qu’on était dans le coup. On a doublé Sébastien Loeb, on s’est tiré la bourre avec Peterhansel et compagnie... C’est quand même incroyable.

Même s’il ne fait pas l’intégralité du championnat du monde, le SRT sera-t-il au départ du prochain Dakar ?

Oui.

Et sur le plan personnel, allez-vous continuer la moto cette saison ?

Oui, comme en 2021, je vais participer au championnat d’Europe des rallyes tout terrain moto (que le Saint-Affricain a remporté en 2021). Après, je ne sais pas s’il y aura d’autres courses. Peut-être des épreuves que je n’ai encore jamais faites. On verra au fur et à mesure.

 

Les autres Aveyronnais

Jean-Rémy Bergounhe, 26e : "Ça s’est globalement bien passé car quand je suis arrivé là-bas, j’ai découvert la voiture, le copilote, l’équipe… Il a fallu un petit temps d’adaptation pendant le prologue et les premières étapes, mais ensuite, nous avons navigué à ce qui était notre place vu le gros plateau qu’il y avait cette année. Pour la prochaine édition, il faudra mieux se préparer pour qu’on soit bon d’entrée."

Lionel Costes, 10e en T3 : "Nous étions partis pour rouler plaisir et nous nous sommes rapidement retrouvés aux avant-postes en faisant des podiums et des tops 10 derrière l’équipe Red Bull. Quelques soucis techniques nous ont fait rétrograder, mais nous sommes satisfaits. Nous avons marqué les premiers points en championnat du monde pour PH Sport. Le team a tellement été satisfait qu’il nous a proposé de nous engager pour le championnat. Une proposition gratifiante que je n’ai pas pu accepter car professionnellement, je ne peux pas me le permettre. On verra peut-être pour le Maroc."

Florent Vayssade et Nicolas Rey, 21es en T4 : "Paradoxalement, il faut faire plus de mécanique qu’à moto. Pas le soir car il y a l’assistance, mais sur la course car il y a toujours quelques bricoles. Ce n’est pas comme à moto. En comparaison, la sécurité est plus importante en voiture qu’à moto. Par contre, il y a moins de fun, d’autant qu’en T4, on est limité à 125 km/h alors qu’à moto, on va plus vite, mais on prend beaucoup plus de risques."

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