Villefranche-de-Rouergue : les profs du lycée Savignac mobilisés contre la baisse de dotation

Chaque année, le couperet tombe. Alors que la rentrée de septembre 2022 se prépare, les différents établissements scolaires découvrent à quelle sauce ils pourraient être mangés l’an prochain. Et pour certains professeurs du lycée Savignac, il n’est pas question d’attendre que le repas soit servi pour se faire entendre alors qu’une nouvelle baisse de la dotation horaire des professeurs pourrait entraîner des suppressions de poste.

"Au niveau de la filière professionnelle, ce sont 26 heures en moins pour l’an prochain qui sont prévues, précise Jean-François Hébrard, professeur et représentant du Syndicat de l’enseignement professionnel public (Snuep) au sein de la FSU. Cela va probablement entraîner une suppression de poste en économie gestion et des compléments de service faits dans d’autres établissements en lettres espagnols et en maths sciences. Au niveau de la filière générale, ce sont deux postes supprimés (un départ à la retraite non remplacé notamment) en mathématiques et en écogestion. Cette baisse de dotation fait suite à des baisses successives les années précédentes qui ont entraîné, à la rentrée 2021, une suppression de poste en lettres histoire-géographie et des compléments de service faits dans d’autres établissements en lettres-anglais et en art appliqués."

Une baisse d’année en année

Ce n’est toutefois pas le seul volet sur lequel des changements sont prévus pour la rentrée. "Une autre proposition pour la rentrée 2022 du rectorat est de regrouper en enseignement général les classes de commerce de 24 élèves avec des classes de gestions administration de 12 élèves, poursuit le professeur. C’est fait en dépit du bon sens puisqu’en parallèle l’enseignement général se fera auprès de 12 élèves dans la filière boucherie-charcuterie traiteur. Le seul but de la manœuvre est l’économie budgétaire."

Au final, les professeurs qui étaient présents symboliquement devant le lycée Savignac, ce mardi midi, tentent surtout de renverser une tendance. "De plus en plus, on va vers une suppression de postes ou alors des obligations pour les professeurs de faire cours sur plusieurs établissements alors que dans l’ensemble, le nombre de classes reste le même. Il n’y a pas de miracles. Les postes supprimés d’un côté sont faits pour en créer d’autres ailleurs. Le secteur est de plus en plus abandonné et chaque année on perd de plus en plus." Afin de défendre la qualité de l’enseignement et les postes, les différents professeurs présents souhaitent notamment la création d’un collectif aveyronnais. "Quand on voit ce qui se passe du côté d’Aubin, on remarque bien que ce ne sont pas des cas isolés. C’est ensemble qu’il faut défendre l’enseignement et les postes."

Il faudra encore attendre un peu pour que les établissements et les professeurs soient pleinement fixés sur leur sort à la rentrée de septembre 2022. En attendant, à Savignac, ils ne comptent toutefois rien lâchés. "Ce n’est que le début", précise Jean-François Hébrard.