Bagarre, accusation de propos racistes : que s’est-il passé samedi soir lors du match de football à Réquista ?

Ce n’est pas la première fois qu’un match de football en Aveyron peut jouer les prolongations à la gendarmerie. Il n’en demeure pas moins que ce qu’il s’est passé samedi soir au stade de Réquista est totalement déplorable ; et cela même si les faits restent à établir avec certitude tant les versions des deux clubs sont contradictoires.

90e+8 : les Villefranchois, réduits à 10 depuis l’expulsion pour un deuxième carton jaune d’un des leurs juste avant la mi-temps, concèdent un coup franc bien placé. Le score est néanmoins de 2-0 en leur faveur. La tension a été palpable durant toute la partie, le grand nombre d’avertissements déjà dégainés par l’arbitre M. Pullès est d’ailleurs là pour en attester. Le mur défensif se place, un joueur tombe au sol. "Un pied écrasé" pour les uns et "un coup de poing assené" pour les autres font alors basculer la soirée dans une bataille rangée. Là, les deux versions s’accordent : les coups pleuvent. Au point que l’homme en noir décide d’exclure deux Réquistanais et trois Villefranchois. Sauf qu’à désormais seulement sept joueurs sur le terrain, les visiteurs ne peuvent pas reprendre la rencontre comme le règlement le stipule. Le match est alors arrêté et la commission de litiges du District devrait donner Réquista vainqueur.

Vers un dépôt de plaintes à la gendarmerie cette semaine

Sauf que les Villefranchois ne comptent pas "être encore les dindons de la farce", explique leur président Christian Lazuech. Des "singe" ou encore "retourne dans ton zoo" auraient été proférés par au moins un joueur réquistanais sur le terrain et depuis les tribunes à l’encontre de plusieurs joueurs villefranchois, selon les témoignages livrés notamment à leur coach Alexis Chambéry. " C’est un truc de fou. Je n’ai jamais vu ça. Je suis allé jouer en Corse, mais je n’ai jamais vu une telle agressivité", détaillait-il, le lendemain encore choqué, lui l’ancien éducateur professionnel au sein du Rodez Aveyron football. Son président de poursuivre : "Y en a marre. J’entends ça tous les week-ends. Maintenant, on va prendre nos responsabilités et faire bouger les choses." Ainsi, après une réunion globale au club ce dimanche soir, cette semaine, plusieurs joueurs compteraient bien se rendre à la gendarmerie de Villefranche pour porter plainte.

"C’est bidon complet, ce sont des conneries ", réagissait pour sa part, abasourdi, le président de l’US Réquista, Victor Lacan, également gardien de but. Réfutant avec force quelconque insulte raciste. " C’est inadmissible, ce sont des calomnies, avant de préciser : Et "sale petit blanc de paysan", c’est normal ça ? " "C’est grave d’avancer de telles accusations comme ça, c’est lamentable, je suis dégoûté", a-t-il encore précisé, soutenu par son coach Paulo Teixeira : " Je suis moi-même Portugais et je suis évidemment à 100 % contre ça (le racisme). Oui, il y a eu des tensions durant le match, mais je n’ai, moi (il était sur le terrain en tant qu’entraîneur-joueur), rien entendu. Et la bagarre ne part pas à cause de ça. S’ils ont été victimes (de propos racistes), pourquoi ne l’ont-ils pas signalé à l’arbitre pendant le match ?" "Mais, on l’a dit à l’arbitre de touche à la 70e ", précise Chambéry.