Covid-19 : à quoi s'attendre du "convoi de la liberté" contre les mesures sanitaires ?

Le "Freedom Convoy" est né au Canada et du refus du vaccin obligatoire de la part des camionneurs. Ces derniers ont alors emprunté plusieurs itinéraires à travers le pays jusqu'à rejoindre la colline du Parlement à Ottawa, le 29 janvier 2022, et réclamer la levée des restrictions sanitaires.

Il n'en fallait pas plus pour les opposants aux mesures sanitaires en France pour organiser le "Convoi de la liberté". Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à vouloir s'y engager, et des itinéraires menant à Paris se partagent sur Twitter et Facebook. La mobilisation devrait se tenir samedi 12 février pour arriver le lendemain dans la capitale, dans l'optique de protester contre le pass vaccinal.

Comme les gilets jaunes en 2018

Tout comme le mouvement des gilets jaunes en 2018, tout est parti des réseaux sociaux. Des pages Facebook ont été créées, l'une d'elles rassemble près de 300 000 membres. Des appels à la mobilisation régionaux et nationaux fusent alors depuis quelques jours.

Impossible de savoir si le mouvement sera massivement suivi ou non pour l'instant. Mais des groupes de contestataires pourraient se faire entendre un peu partout en France, alors qu'une carte des itinéraires circule de plus en plus.

Depuis l'Occitanie, les opposants au pass vaccinal prévoient de partir de Tarbes (Hautes-Pyrénées), Foix (Ariège) et Perpignan (Pyrénées-Orientales) avant de se rejoindre à Toulouse et remonter le pays en passant par Cahors (Lot) jusqu'à Limoges (Haute-Vienne), puis jusqu'à Orléans (Loiret) et enfin aller à Paris. On constate déjà des départs ce mercredi 9 février 2022.

Aucun passage par Rodez ou l'Aveyron ne semble envisagé.

? Convoi de la liberté : une carte interactive avec tous les points de départ et les itinéraires a été crée.

Lien : https://t.co/KEctuQd3cf pic.twitter.com/VnQHPIU5O1

— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) February 8, 2022

Ce ne sera pas un "mouvement de camions"

Contrairement au Canada, les chauffeurs routiers ne devraient pas être les principaux acteurs du mouvement. Le média gilet jaune Vécu a donné la parole à un routier militant originaire de Rhône-Alpes, et qui a affirmé que ce corps de métier sera "minoritaire sur le convoi. Ce n'est pas un mouvement de camions".

On peut alors s'attendre une manifestation un peu différente qu'au Canada, où les camions bloquent encore actuellement la ville d'Ottawa avec des barrages et à coups de klaxons. Une situation "de siège" et "hors de contrôle" pour le maire Jim Watson, qui a décidé de déclarer l'état d'urgence.

Des moyens déployés pour éviter les blocages

Pour l'heure, aucune action précise n'a été planifiée à Paris. Dans le communiqué qui circule sur les réseaux sociaux, les organisateurs appellent cependant :

• à respecter les règles de sécurité routière
• à ne pas user de violence, ne pas avoir de propos haineux, ne pas appeler au désordre
• à respecter les autres et la liberté de chacun

2/7#ConvoiFrance2022 #NePlusSubir pic.twitter.com/0XL8NmFz10

— 1 GJ à la fenêtre φ = 1 NON / Je Vote JL MELENCHON (@GJ_a_la_fenetre) February 1, 2022

Les manifestants pourraient ne pas s'éterniser comme au Canada, car des appels sont d'ores et déjà lancés pour reprendre la route en direction du Parlement européen de Bruxelles lundi 14 février 2022.

Sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué dans tous les cas que "des moyens importants" seront déployés pour éviter des situations de blocage comme celles observées au Canada.