Millau. Dans le Sud-Aveyron, pour le bien-être animal, l’Avem a misé sur un suivi global des troupeaux

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    Les troupeaux sont suivis tout au long de l'année. Archives ML
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RICHAUD Guilhem

Depuis plus de 40 ans, les agriculteurs membres de l’Avem, dans le Sud-Aveyron, ont choisi de salarier des vétérinaires afin d’assurer un suivi global de la santé des troupeaux et mener un travail de fond sur la question du bien-être animal.
 

Le sujet n’est pas nouveau. Depuis toujours, les agriculteurs aiment leurs animaux et veillent au quotidien à leur bien-être. Et les quelques cas médiatiques de maltraitance ne sont que des exceptions. Pour autant, le sujet de la bonne santé des troupeaux, à l’aune d’une demande de transparence de plus en plus importante de la part de la société, reste capital.

Dans le Sud-Aveyron, une association planche sur le sujet depuis plus de 40 ans maintenant. L’Avem (Association vétérinaires éleveurs du Millavois), regroupe 180 élevages, principalement de brebis lait, et emploie trois vétérinaires ainsi qu’une agronome pour assurer le suivi zootechnique des troupeaux. " Le principe de toujours est celui de la prévention, détaille Olivier Patout, l’un des vétérinaires de l’association. Tout est parti d’un principe fondamental : si l’animal est bien logé, bien nourri et bien soigné, il a plus de chance d’être en bonne santé. " Et pour cela, l’association mise sur une approche plus globale que le fonctionnement vétérinaire "classique".

Prévention

En effet, en salariant les soignants, les éleveurs mettent fin à la tarification au coup par coup, préférant payer une cotisation annuelle. Plusieurs fois par an, les vétérinaires visitent les troupeaux et échangent avec les agriculteurs sur la situation des bêtes. Et s’il reste évidemment toujours quelques urgences, cela permet de bien connaître les élevages et de prévenir beaucoup de choses.

Depuis quelques années, la démarche a même été élargie, avec l’arrivée d’une agronome, pour mener une réflexion sur l’ensemble du fonctionnement de l’exploitation, ce qui permet de cerner l’ensemble des problématiques.

Cinq critères à surveiller régulièrement

Mais depuis quelques années, les membres de l’association sont allés encore plus loin dans leur réflexion sur le bien-être des troupeaux.

La venue d’un étudiant vétérinaire thésard, en 2019, a permis de lancer une étude assez poussée. Elle est aussi le fruit des échanges avec Papillon, qui achète le lait de nombreux adhérents. "Au départ, il y a forcément une réaction des éleveurs qui se disent que ce qu’ils font est suffisant, qu’ils savent comment s’occuper des troupeaux et qu’ils n’ont pas besoin de leçon, reprend Olivier Patout. C’est naturel, mais il y a aussi une attente sociétale qui impose de montrer ce qu’on fait et qu’on le fait bien." En matière de bien-être animal, les choses sont désormais très normées, et il s’agit de travailler sur le logement, l’alimentation, la santé, le stress et le comportement des animaux.

Réflexion et transmission

L’Avem a donc monté une grille pour contrôler ces points. "Cette démarche est une coconstruction entre les éleveurs, les techniciens de la laiterie et les vétérinaires. On a également eu l’intervention d’une professeure en zootechnie." La réflexion s’est faite en deux phases. L’étudiant thésard a fait un état des lieux de la bibliographie en la matière puis des stagiaires du lycée La Cazotte de Saint-Affrique ont sélectionné un certain nombre de critères pour bien appréhender le bien-être des brebis dans les cinq critères fixés.

Depuis, les choses se sont rapidement mises en place, puisque l’outil d’évaluation que les élèves ont mis en place a déjà été testé dans 80 élevages. "Ce qui est évident, c’est qu’au niveau de l’alimentation, on est très bien (depuis des années, un travail est mené en la matière pour que l’alimentation principale des troupeaux soit de l’herbe à partir de la flore variée locale, sans rajout, NDLR), reprend le vétérinaire. On a encore une marge de progression sur la taille des onglons et surtout la boiterie."

Le travail de fond continue pour les vétérinaires de l’Avem, qui ont aussi une mission de formation auprès des agriculteurs, qui sont, de par l’esprit même de l’association, créée par les éleveurs, plutôt motivés pour participer et échanger sur ces sujets. Une démarche indispensable dans la logique qui les occupe en permanence : avoir des troupeaux en bonne santé, pour que les produits alimentaires tirés de leurs exploitations soient bons pour la santé des consommateurs.

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