Aveyron : le réseau Entreprendre en approche pour "créer de l’emploi"

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  • Biennale du réseau Entreprendre qui s’est tenueen 2021 à Strasbourg.
    Biennale du réseau Entreprendre qui s’est tenueen 2021 à Strasbourg. Repro CP
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Xavier Buisson

Présente dans 10 pays, la structure fédère 15 000 chefs d’entreprise bénévoles qui ont accompagné vers le succès des marques comme Michel et Augustin, ManoMano ou encore Home Exchange. La soirée de lancement de l’antenne aveyronnaise, ouverte à tous les entrepreneurs et porteurs de projets, aura lieu ce jeudi à Onet-le-Château, en présence du président national Olivier de la Chevasnerie. Entretien.
 

Quelle est l’histoire du réseau Entreprendre ?
Olivier de la Chevasnerie : Tout a débuté en 1985 dans le Nord, du côté de Roubaix, en pleine crise textile. Le président de Phildar, André Mulliez, est confronté à un plan social qui concerne près de 600 personnes. Il comprend qu’il ne pourra pas trouver du travail à tout le monde et il lance cette idée qui, 36 ans après, est toujours aussi moderne : "Pour créer des emplois, on va créer des employeurs". Aujourd’hui, nous sommes un réseau de chefs d’entreprises bénévoles qui en accompagne d’autres au démarrage de leurs projets pour les aider à créer de l’emploi sur le territoire.

Votre réseau propose un accompagnement personnalisé ?
Oui. Tout d’abord, il y a un accompagnement de la personne, le chef d’entreprise. Quand on a décidé de l’accompagner, on lui alloue un chef d’entreprise qui le soutient pendant deux ans. Ils se voient une fois par mois, évoquent difficultés, projets, questionnements… Qui mieux qu’un chef d’entreprise pour accompagner un autre chef d’entreprise ? Cet accompagnant n’est jamais spécialiste du métier de la personne qu’il accompagne. Si on a un créateur d’entreprise qui est un vrai ingénieur recherche et développement, on va lui mettre un accompagnateur avec un profil plutôt commercial. Si c’est plutôt un financier, on va lui mettre quelqu’un dans le marketing ou le commercial. C’est un accompagnement par le complémentaire, sur des sujets où le chef d’entreprise n’est pas très compétent.

Quelles autres formes peut prendre le soutien du réseau Entreprendre ?
L’accompagnement est aussi collectif : on crée des promotions de chefs d’entreprise, on crée un club, et, une fois par mois, le chef d’entreprise va en rencontrer d’autres qui en sont au même stade que lui, dans les toutes premières années de leur projet. Ils se posent les mêmes questions au même moment : RH, juridique, finance… On les forme, avec l’intervention d’experts.
Notre accompagnement est également financier : on prête aux projets qu’on accompagne en moyenne 30 000 €. Cette somme a en moyenne un effet multiplicateur auprès des banques, de l’ordre de 10 à 15, ce qui fait qu’un entrepreneur accompagné par réseau Entreprendre reçoit entre 300 000 et 450 000 euros des banques qu’il sollicite, du fait que notre accompagnement est reconnu comme très efficace.

Quel est le portrait type du bénéficiaire du réseau Entreprendre ?
Nous accueillons des porteurs de projet, création ou reprise avec un potentiel de création de 5 emplois à 3 ans. Start-up, recherche, bâtiment, services… Tous les projets de créations d’emplois nous intéressent. On se rend compte qu’en 5 ans, elles ont plutôt créé une vingtaine d’emplois en moyenne… On a accompagné par exemple Michel et Augustin, ManoMano ou Home Exchange, qui sont devenues de très belles entreprises. L’une de nos valeurs est la réciprocité : lorsque les entreprises sont lancées, on demande à leurs dirigeants de devenir membre et d’accompagner à leur tour.

Le réseau Entreprendre arrive donc dans l’Aveyron…
On se lance ! Nous sommes là pour créer de l’emploi sur le territoire. Nos amis d’Entreprendre Tarn ont décidé de s’implanter en Aveyron en novembre 2021. Une antenne se monte dans l’Aveyron. On a cherché des chefs d’entreprise, un noyau dur d’une dizaine, et chacun en a ramené d’autres… Jeudi 10 mars aura lieu notre soirée de lancement à la concession Peugeot du 126 rue du pôle automobile, à Onet-le-Château. Près de 80 personnes sont attendues. Nous allons présenter Entreprendre à l’écosystème aveyronnais.

Plusieurs structures d’aide à la création ou reprise d’entreprises existent par ailleurs. Quelle est votre spécificité ?
Première différence : nous sommes un réseau de chefs d’entreprise bénévoles. Tous les gens qui sont accompagnés chez nous le sont par un chef d’entreprise. Autre différence : nous sommes à 90 % privés. C’est la singularité qu’on a : tous bénévoles, tout est gratuit et nous sommes suivis à 90 % par des banques privées. Chaque association a son propre fonds de prêt monté avec les banques régionales.

Olivier de la Chevasnerie, président du réseau national depuis 2018

Olivier de la Chevasnie, 56 ans, est originaire de l’ouest de la France et a "une culture professionnelle d’ingénieur". Après avoir travaillé dans plusieurs grands groupes du domaine de la construction, il fonde en 2004 l’entreprise Sygmatel, qui travaille dans les services et travaux liés aux métiers de l’énergie. La société emploie aujourd’hui près de 400 personnes sur 12 sites. Son investissement dans l’emploi local commence au Centre des jeunes dirigeants, puis il rejoint le réseau Entreprendre en 2008. Il sera tour à tour président de réseau Entreprendre Atlantique à Nantes, membre du bureau national pendant trois ans et président du réseau national depuis 2018.

 

En chiffres

  • 15 000 chefs d’entreprise membres du réseau, qui compte 130 antennes dans 10 pays.
  • 1 239 entreprises accompagnées en 2021, un chiffre en hausse de 25 % par rapport à 2020.
  • 20 emplois sont créés en moyenne dans les entreprises accompagnées alors que le "contrat initial" en exige 5.
  • Le réseau accompagne chaque année la création de 30 000 emplois directs et de 20 000 emplois indirects.
  • 430 emplois créés dans le Tarn au bout d’une dizaine d’années d’existence.
  • 90 % des entreprises accompagnées par Entreprendre restent viables 5 ans après leur lancement, contre 55 % de celles dont le porteur de projet s’est lancé seul.
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