Aveyron : Dominique et Charlie, couple de brasseurs belges enracine sa "Najacoise"

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Dominique et Charlie Staquet, un couple de brasseurs belges installé à Najac, peaufinent leur concept de brasserie de première ligne autour de leur création : la bière "La Najacoise".

Un peu partout dans le département, de même que dans la région Occitanie, fleurissent des initiatives d’impulsion de microbrasseries, le plus souvent en mode de proximité et de circuits courts, depuis quelques années.

Autour d’un entrepôt refait à neuf de la commune de La Fouillade, Dominique et Charlie Staquet font plus que tirer des plans sur la comète.

Après un long temps de recherche, ils ont fini par trouver, à trois pas de Najac, là où avec leurs enfants ils ont fait le choix de vivre, non pas le Graal, mais bien cet espace où d’ici plusieurs mois, leur brasserie s’implantera, dans le prolongement de leur espace administratif et de leur vrai lieu de stockage.

L’alchimiste de l’assemblage des arômes

Car le couple de parents géniteurs et nourriciers de la bière "La Najacoise", brassée pour l’instant dans leur Belgique natale, entend bien donner plus de sens encore à leur démarche, jumelée à un choix de vie. Avec patience, sur fond de crise Covid-19 en particulier, ils ont enjambé les obstacles pour enfin toucher au but.

Leur société "La Brasserie du Rouergue" sur les rails, leur business plan calé, ils voguent désormais, contre vents et marées, vers un mode de fonctionnement raisonné où l’esprit commercial fait montre d’originalité. "Notre priorité, avant toute chose, était de pouvoir proposer aux consommateurs, un panel d’une demi-douzaine de bières différentes sous la marque la Najacoise", assure Charlie. Ravie que ce cap soit franchi, elle pousse la capsule plus loin en défendant : "Nous avons beaucoup travaillé aussi en amont sur la démarche commerciale sur le segment de la vente directe."

Les nouveaux "bootleggers"

Une aubaine que permet le droit du travail français pour elle, comme pour son époux Dominique, l’alchimiste de l’assemblage des arômes. Leur idée étant, à travers cette démarche de proposer des compléments d’emplois, en particulier à de jeunes mamans désireuses d’articuler vie familiale et professionnelle. Mais pas que… Pour l’heure, et le nombre grandit tous les jours, les vendeurs à domicile indépendants s’approchent des cent quarante et couvrent la totalité du territoire hexagonal.

Regroupé sous l’appellation "Bootleggers club", comme un clin d’œil aux transporteurs d’alcool pendant la prohibition aux États-Unis, chacun bénéficie d’une couverture sociale, d’une formation maison à la vente, d’un coaching quasi quotidien afin de sensibiliser le plus grand nombre à l’esprit managérial, mais également et, surtout, à la connaissance du produit, comme l’approche de la zythologie, équivalent pour la bière de l’œnologie pour le vin.

"Le processus de fabrication de la bière est encore plus complexe que celui du vin", tranche Dominique, en faiseur de nectars assuré. Son épouse opinant : "Notre philosophie étant de les former à notre métier afin que sur le terrain ils puissent relayer au mieux nos produits auprès des consommateurs, en proposant éventuellement des ateliers de démonstration-dégustation à des cavistes ou à d’autres professionnels ne connaissant que sommairement le monde de la bière."

Mais, au bout du bout pour les Staquet, la promotion de "La Najacoise" sera toujours associée à celle du village de Najac, avec un lien indissociable entre économie et tourisme. "Ainsi tout le monde sera gagnant", insiste le couple.

Site www.najacoise.com

Asseoir la diversification avec les producteurs

« Dans l’attente de pouvoir fabriquer notre bière ici en Aveyron, on continue en Belgique, mais nous voulons y arriver progressivement et le plus tôt possible », explique Dominique Staquet. Manière d’abord d’offrir cette traçabilité nécessaire, mais également pour simplifier bien des démarches administratives et douanières.
L’objectif des brasseurs étant bien de rester dans l’esprit d’une entreprise familiale « en ne dépassant pas un certain quota de fabrication et en restant sur une qualité constante », qu’en maître brasseur qu’il est, Dominique revendique. La diversification est l’autre maître-mot du couple.
« Nous avons la chance de vivre sur un territoire où les producteurs locaux font un excellent travail, aux côtés de nos bières en créant le réseau Cocorico terroir et tradition, nous voulons travailler avec eux autour de recettes spécifiques comme des pâtés à la bière, des box apéros ou petits-déjeuners…, car nous pouvons l’associer à beaucoup d’autres choses », détaille Charlie, en commerciale avertie. D’ailleurs la marque « La Najacoise » et sa déclinaison de bières fait la part belle aux noms ou aux références du pays : « La Triple najacoise », « La Pause » (quartier de Najac), « 1307 » en référence aux Templiers et à la forteresse, « La Saint-Blaise » (pont du Moyen-Âge enjambant l’Aveyron), « La Blanche brume » qui, certains matins, enveloppe la forteresse, cohabitent avec « Les antivirus », et « XO » dernière création commercialisée ce printemps, une bière aux parfums de poire-cognac. « D’autres sont à venir car mon but est bien de créer », appuie le brasseur.

Le Hard seltzer

Nouvelle coqueluche de la jeunesse, le Hard seltzer est une boisson peu alcoolisée (4 à 5° maximum), pétillante et aromatisé ayant pour base une eau pétillante fermenté. Lancée aux États-Unis depuis moins de cinq ans, les grands groupes s’en sont emparés afin d’assurer de gros volumes de production. L’idée des Staquet étant, toujours de manière artisanale, de s’engouffrer dans ce marché. « L’eau pétillante fermentée, je sais faire », défend Dominique. Son idée est de lancer cette boisson d’été sous la marque « La Najacoise » tout en gardant la ligne de conduite qui est la sienne à partir d’un procédé technique bannissant l’adjonction de sucre, avec une livraison en bouteilles et non pas en cannettes.


 

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