Rodez. Avec le touroulis, voyage entre le Causse Comtal et le Larzac

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  • Un périple qui démarre de Salles-la-Source jusqu’aux gorges de la Vis.
    Un périple qui démarre de Salles-la-Source jusqu’aux gorges de la Vis.
  • Le touroulis, oiseau très furtif et extrêmement méfiant.
    Le touroulis, oiseau très furtif et extrêmement méfiant.
  • Le sabot de Vénus, la plus grosse fleur d’orchidée occidentale.
    Le sabot de Vénus, la plus grosse fleur d’orchidée occidentale.
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Centre Presse Aveyron

Programmé mardi 29 mars au cinéma CGR, à Rodez, le dernier film de Denis Poracchia et Stéphane Sichi, "Touroulis", explore à nouveau les richesses du territoire aveyronnais, en particulier ses causses, où se cachent de véritables trésors.

Un moment envisagé, l’idée de donner une suite à leur précédent film "D’eau et de lumière" (2019), a rapidement été abandonnée. "Nous pouvions en effet poursuivre l’épopée de nos deux jeunes héros, avec un scénario qui aurait concerné cette fois la partie aval de la rivière Lot. Puis notre intérêt s’est porté sur un oiseau très original et peu connu, le touroulis, qui migre sur le Causse Comtal et ceux du Larzac. Grâce aux connaissances de Jean-Luc Laures et de Christian Cordelier, tous deux agents de l’office français de la biodiversité, nous avons découvert une grande richesse faunistique et géologique sur ces secteurs. De quoi tirer un matériau formidable pour ce film, dont le touroulis est devenu tout naturellement le fil conducteur", explique Stéphane Sichi.

Après deux ans de tournage, parfois rocambolesque, les spectateurs découvriront un film plein de poésie, où la contemplation prend le pas sur une approche naturaliste pure et dure. Comme le précisent les réalisateurs, dans ce film tout public, c’est de l’écologie soft qui est proposée. En montrant des merveilles parfois toutes proches, à quelques pas de chez soi, l’envie de les préserver devient presque un réflexe.

"Moteur" !

Pendant deux printemps et deux étés, en 2020 et 2021, l’équipe de tournage a beaucoup travaillé. Au total, plus de 12 heures d’images à trier puis à monter, pour à la fin obtenir un film d’environ 1h20. Dans ce périple qui démarre de Salles-la-Source jusqu’aux gorges de la Vis, que d’aventures ! À commencer par les difficultés rencontrées pour s’approcher du fameux touroulis, un oiseau vraiment impossible (lire ci-dessous).

Mardi, les spectateurs devraient être ravis de découvrir d’autres petits trésors. Certains accessibles et relativement connus comme une doline du Causse Comtal ou cette lavogne perchée sur un causse du Sud-Aveyron. D’autres très rares, comme le fameux sabot de Vénus, la plus grosse fleur d’orchidée occidentale, qui doit parfois attendre dix ans avant de voir le jour, provoquent une réelle émotion…

Sous les causses, sous terre ensuite, les yeux continuent de pétiller en compagnie des spéléologues, plongés dans les entrailles de la terre. La résurgence de Gourneyras, où naît la Vis, magnifique rivière aux eaux cristallines est un véritable bijou. L’empuse pennée, sosie de la mante religieuse, et le vautour également rappellent encore la vie intense qui règne dans le monde animal… Au cours de ce tournage, toute l’équipe, et en particulier Denis Poracchia, a parfois connu, avant le public, son lot d’émotions…

Les cauchemars de Denis

Un film dans le film ou des bonus auraient en effet pu être tirés de situations pas vraiment ordinaires. Quand, par exemple, il a fallu descendre et remonter à la force des bras le Tindoul de la Vayssière. "À 66 ans, faire ce genre de baptême de l’air n’est pas évident, mais le plus terrible était à venir, poursuit Denis Poracchia. Quand nous avons filmé les sources de la Vis, j’ai été accompagné de spéléologues évidemment confirmés, ce que je n’étais pas et que d’ailleurs que je ne serai jamais. Car, en repartant de la cavité, où on a pu tirer des images vraiment magnifiques, je suis resté coincé plus d’une demi-heure dans un boyau. Impossible d’avancer ou de reculer. L’angoisse totale ! Ce qui m’a valu pendant plusieurs nuits des cauchemars atroces. Avec du recul, l’autre gros moment de pression que j’ai vécu, sur la via ferrata à plus de 100 m de hauteur, n’a rien de comparable, même si là-haut je ne la ramenais pas…"

Heureusement, toutes les images n’ont pas obligé Denis Poracchia à de telles épreuves. C’est l’expédition dans les gorges de la Vis qui a nécessité le plus de moyens, avec la présence de onze personnes, quatre caméras et deux plongeurs. Après avoir consacré plus d’un trimestre à la postproduction, la Nauze productions a ciblé 160 salles de cinéma art et essai en France.

Cette année, Stéphane Sichi et Denis Poracchia veulent faire du film "Touroulis" un événement. D’abord à Rodez, à Millau, à Espalion et, ensuite, à Decazeville puis à Toulouse et à Paris.

"Touroulis" en avant-première mardi 29 mars, au cinéma CGR, à Rodez, à 20 h 30.

Le touroulis, un oiseau impossible

Avec un nom à coucher dehors, l’oedicnème criard (ou touroulis) s’est avéré tout sauf coopératif. Très furtif et extrêmement méfiant, cet oiseau nocturne peut avoir un comportement déroutant. Alors qu’il supporte la proximité d’un tracteur ou d’un cavalier à cheval, apercevoir un bipède, caméra en main, le fait fuir immédiatement. Les images ont dû été tournées à plus de 200 mètres de distance ! Cet oiseau a besoin d’une grande tranquillité et d’une nourriture abondante à base de gros insectes. Il effectue deux pontes par an, la première à partir de mi-avril. Après la reproduction, ils se rassemblent en août et septembre, pour ensuite s’envoler en octobre vers le sud (Faune sauvage de l’Aveyron-Atlas des vertébrés aux Éditions de Rouergue).
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