Aveyron : les parcs naturels ont rendez-vous sur l’Aubrac
Le Parc naturel régional de l’Aubrac accueille ce mardi et ce mercredi le séminaire national des forêts à Peyre en Aubrac.
La tenue d’un séminaire d’envergure nationale vient comme une reconnaissance et une récompense pour le jeune parc naturel régional (PNR) de l’Aubrac. La récompense d’un travail mené depuis 2014 à travers la charte forestière, soit avant l’officialisation du parc. "C’est l’occasion de mettre en valeur ce que l’on fait comme la réhabilitation des bandes boisées, la pédagogie scolaire (des actions ont été menées la semaine dernière avec des plantations sur le thème "La forêt s’invite", NDLR) ou l’équilibre sylvo-cynégétique", explique Romain Ribeire, chargé de mission au PNR de l’Aubrac.
Sur le thème "Forêt et société", ce séminaire qui se tient ce mardi et ce mercredi, met au cœur cet équilibre à trouver entre forêt privée (75 % de la surface de l’Aubrac) et publique, et en conjuguant l’environnement, le tourisme et l’économie. "L’enjeu est de passer les antagonismes en trouvant les synergies. La forêt est multifonctionnelle. On lui demande d’amener du public pour le tourisme, de se charger du carbone, d’alimenter la ressource en bois, tout en maintenant la biodiversité."
Sensibiliser et dialoguer
Un enjeu de taille pour l’Aubrac, qui en est à ses balbutiements, dont le séminaire a pour vocation d’échanger sur les pratiques et de croiser les expérimentations. Et l’Aubrac a du pain sur la planche avec 15 000 propriétaires sur des parcelles morcelées. Pour cette raison, Nathan Bourguignon, technicien forestier du centre régional de la propriété forestière (CRPF) est hébergé au PNR de l’Aubrac pour établir un diagnostic et échanger sur les pratiques depuis le début de l’année. "Le but est de sensibiliser sur l’Aubrac car il y a peu de culture forestière. Des techniques actuelles, au lieu de coupe rase, permettent de mieux valoriser la forêt en réalisant un entretien régulier répondant à l’impact carbone, paysager et environnemental", poursuit Romain Ribeire.
Repères
90 000 hectares d’espaces boisés sur l’Aubrac soit un tiers de la surface du parc.
75 % de forêts privées.
13000 propriétaires ont moins de 4 hectares, 3 000 ont plus de 3 hectares et 500 propriétaires ont plus de 25 hectares.
35 % de forêts anciennes qui ont plus d’un siècle.
200 hectares par an de baisse.
Sensibiliser est le maître-mot pour aborder la perte de surface forestière sur l’Aubrac, les difficultés de gestion et conflits d’usages entre propriétaires, chasseurs, randonneurs ou cueilleurs de champignons… De la nécessité de dialoguer. De faire comprendre les enjeux qui relient tout ce beau monde. Montrer la liaison entre la société et la forêt, thème du séminaire. Ce qui fait dire à Romain Ribeire : "On travaille sur du temps long, pas à pas." Ce tout en conciliant avec l’urgence climatique : on mesure la difficulté. Reste que la forêt domaniale d’Aubrac est à ce titre un bon exemple selon François Artel, président de l’Office national des forêts (ONF) en Aveyron : "Cette forêt fait de l’exploitation, accueille du public tout en prenant en compte l’environnement." C’est à cette difficile équation que les experts et acteurs de la forêt ont à répondre du moins ouvrir des pistes, des chemins pour pérenniser ce bien salutaire à toutes les espèces. Et le plateau de l’Aubrac se retrouve au cœur de cette prise de conscience.
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