Six semaines pour trouver sa vocation à Barcelone : les jeunes aveyronnais de la Mission locale racontent

  • Les sept jeunes aveyronnais ont profité de Barcelone pendant six semaines.
    Les sept jeunes aveyronnais ont profité de Barcelone pendant six semaines. Nexes -
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Pour les aider à trouver leur voie professionnelle et leur faire vivre de nouvelles expériences, sept jeunes de la Mission locale ont travaillé pendant six semaines à Barcelone.

Ils sont sept jeunes aveyronnais de la Mission locale à avoir répondu à une opportunité unique de Erasmus+ : partir pour six semaines dans un stage professionnel immersif à Barcelone. Âgés de 18 à 25 ans, ils étaient découragés par les études ou bien en difficulté pour trouver leur voie professionnelle avant de revenir de cette expérience le 12 mars 2022.

Même s'ils ne parlaient pas espagnol à la perfection, ils ont été formés dans des structures de tourisme, de restauration d'art, d'agriculture, de développement informatique, de réception administrative... Des expériences professionnelles qui ont fait naître des vocations. Farah, 22 ans, qui a passé six semaines avec les équipes de la cathédrale de Barcelone, voudrait bien se diriger vers une formation dans le tourisme. "Mes collègues, les touristes, les clients, tout le monde était toujours très gentil même quand je cherchais mes mots en espagnol. Si j'arrive à faire des études dans le tourisme, j'aimerais beaucoup refaire un stage à l'étranger".

Même enthousiasme du côté de Luna, 19 ans, qui a effectué sa formation dans la restauration d'art. "J'ai appris tellement de choses, par exemple j'ai fait mes carrelages en argile et j'ai restauré des moulures. Ça m'a donné une très bonne impression du monde du patrimoine". Pour elle qui n'a pas réussi à aller au bout de sa première année d'études, et qui a souffert d'une dépression en pleine période de confinement, ce voyage en Espagne a été un vrai regain d'air frais. Le métier d'architecte d'intérieur et le milieu de la décoration restent dans un coin de son esprit, mais Luna a décidé de se donner une chance dans une autre passion pour l'instant : le cinéma, alors qu'elle démarre une formation dans un théâtre de Millau.

Un "esprit de colonie de vacances"

Ces six semaines ont été un déclic pour trouver sa voie pour certains, mais avant tout une belle expérience sociale pour tous ces jeunes aveyronnais. Ils ont été dispersés dans des familles d'accueil ou des appartements et ont vécu avec une bourse de 160 euros par semaine. Même s'ils pouvaient toujours compter sur les équipes d'Erasmüs + et l'organisme Nexes en cas de problème, il fallait gérer ses repas et ses loisirs avec cet argent de poche hebdomadaire.

"Dès les premiers jours, il y a eu un effet de colonie de vacances", se souvient Loïc, 24 ans. "Au début on a passé nos journées ensemble, ça nous a soudés, et puis on a visité la ville en groupe, on s'est beaucoup amusé". La plage, le parc Güelle, les spectacles de Flamenco, le zoo et l'aquarium, le stade Camp Nou... Barcelone ne manquait pas de lieux à voir. "Au bout de quelques semaines, on a craqué pour l'achat de rollers. C'était tellement plus pratique pour se déplacer dans la ville".

Quand le président de la Mission locale, Romain Smaha, a demandé s'ils préféreraient revenir travailler en Aveyron ou repartir à Barcelone, la plupart des jeunes ont répondu l'Espagne avec un grand sourire. "Sauf pour la nourriture", relève Luna. "La viande était immangeable, même dans les restaurants. Mais contrairement à Millau où le lundi tu ne vois que trois personnes dans les rues, à Barcelone il y a toujours du monde, ça donne envie de sortir ! Pour ça, les grandes villes sont vraiment agréables".

"Pour sortir de sa zone de confort... et pour son CV"

"On a eu des retours d'expérience très positifs. Ce voyage est bon pour la confiance en soi, pour l'ouverture d'esprit, pour sortir de sa zone de confort, pour son développement personnel... mais aussi pour son CV", commente Monika Oszmaniec, chargée de mobilité professionnelle pour la Maison de l'Europe à Nîmes, et qui a accompagné les Aveyronnais dans leurs aventures de l'autre côté des Pyrénées.

Un sentiment que partage le doyen de ce voyage, Gabriel, 25 ans, qui a laissé tomber son parcours scolaire en classe de Seconde et qui enchaîne les missions d'intérim et les stages depuis. "Je referais ce voyage sans hésiter, dans n'importe quel pays", se réjouit-il, des souvenirs plein dans la tête. En Espagne, il a découvert le milieu de la culture, de l'entretien de la terre et des plantations. Revigoré par cette expérience, il souhaiterait s'orienter vers l'horticulture et la vente, avec une formation en vue en Dordogne.

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