Conques : à la découverte de la longue histoire de l’immigration aveyronnaise

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  • De nombreux Aveyronnais ont ainsi émigré en quête d’une vie meilleure.
    De nombreux Aveyronnais ont ainsi émigré en quête d’une vie meilleure. Repro CP
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JDM

Ce vendredi 29 avril à 18 h 30, au Centre européen de Conques, une conférence autour des migrations aveyronnaises aux Amériques est organisée avec l’association Culture et Patrimoine Grand-Vabre.

De tout temps, l’Aveyron a été et reste une terre d’immigration, de migration. Aujourd’hui, à 18 h 30, au Centre européen de Conques, une conférence est organisée, avec l’association Culture et Patrimoine Grand-Vabre, autour de "Ces Aveyronnais partis aux Amérique, l’exemple de Grand-Vabre".

Dans un documentaire, Pierre et Solange Madrières reviennent ainsi sur cet épisode qui a marqué toute la vie du village, concerné chaque famille de Grand-Vabre. De la fin du XIXe siècle, au début du XXe siècle, des centaines d’Aveyronnais (même s’il reste difficile de les quantifier précisément comme le souligne Pierre Andrieu, de l’association Rouergue-Pigüe) ont tout quitté et embarqué pour une longue traversée de l’Atlantique, en direction des Amériques (Argentine bien sûr, mais également États-Unis). Et sur la côte ouest en particulier, où au fil des migrations une petite communauté aveyronnaise s’est formée à San Francisco notamment – comme le raconte la romancière Laetitia Bex dans son ouvrage L’Américaine, une Aveyronnaise à San Francisco. Il y a aura le Canada pour certains d’entre eux. Aujourd’hui, si cette communauté s’est en partie diluée dans la population américaine, on peut régulièrement croiser certains de leurs descendants qui viennent fouler la terre de leurs ancêtres. Au final, l’association a recensé plus de 70 personnes, natives de Grand-Vabre, ayant migré aux USA (73 %), en Argentine (23 %) et au Canada (4 %) entre 1884 et 1950. Près de 80 % de ces migrants, issus de tous les hameaux de la commune, avaient moins de 30 ans. La plupart étaient des hommes à 65 %, issus du monde paysan. On compte aussi parmi eux des ouvriers ou des mineurs qui étaient installés dans le bassin industriel decazevillois.

Tous ont quitté leur terre en quête d’une vie meilleure. Et si certains n’ont jamais abandonné l’espoir d’un retour, d’autres ont pris un aller simple vers les Amériques.

Migration : Roger Béteille et Sofian Bouchfira dialoguent sur Finta ! le podcast

55 ans les séparent. Eux, Roger Béteille et Sofian Bouchfira, mais aussi leurs travaux. Roger Béteille, 83 ans, est géographe. Sofian Bouchfira, 28 ans, sociologue. C’est leur sujet d’études qui les rassemble : l’émigration aveyronnaise, vers Paris, mais pas seulement. Le premier épisode de cette rencontre enregistré par Lola Cros a été diffusé sur le site www.fintaposcast.fr. La seconde partie sera diffusée samedi 30 avril. Dans nombre de départements, l’exode rural a simplement contribué à disperser les populations. Les Aveyronnais, eux, se sont toujours distingués en structurant une solidarité, des liens économiques forts, et une sociabilité aussi, à travers les amicales. De l’histoire des "bougnats", au XIXe siècle, jusqu’aux limonadiers des années 2000 : Roger Béteille et Sofian Bouchfira voient leurs travaux se mêler, dans une certaine continuité.

L’un s’est inspiré des recherches de l’autre, l’autre suit de près l’actualisation des études de l’autre. Car si Roger Béteille a été pionnier en la matière, il est encore aujourd’hui une référence dans les sciences sociales pour son étude des migrations. Lancé dans une enquête de terrain, archivistique et ethnographique, Sofian a créé un enquêteur fictif : @LeBougnatlosophe. Sous ce pseudonyme, il communique, sur Instagram et Facebook notamment, ses trouvailles et questionne les bougnats du XXIe siècle. Comme beaucoup, un pied ici, l’autre à Paris.

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