Rodez : la cathédrale "croquée" pour être sauvée des flammes

Depuis de nombreuses années, la cathédrale fait l’objet d’exercice de mise en sécurité de la part des pompiers. Et plus encore depuis le drame de Notre-Dame, le 15 avril 2019. Un drame qui a notamment mis en exergue un métier peu connu au sein des soldats du feu et cependant déterminant : celui de dessinateur opérationnel. En quelques coups de crayons, ce dernier est capable de restituer au commandement un dessin en trois dimensions avec diverses annotations expliquant clairement l’évolution du feu. Et permettre aux pompiers d’agir le plus efficacement possible. Ni une photo, ni une caméra ne peuvent faire cela. " C’est une image mentale qui est restituée là ", lance René Dosne.

Ce mercredi après-midi, celui qui est considéré comme le père de cette discipline a participé à un exercice dans la cathédrale de Rodez. L’occasion pour lui de découvrir ce "magnifique" édifice, et notamment sa charpente exceptionnelle. Qu’il a "croqué" avec un plaisir non dissimulé. "Par rapport à la photo, on mâche tout le travail d’analyse", explique René Dosne. " On n’éteint pas les incendies avec des crayons mais on contribue à la compréhension du sinistre" avait-il expliqué lors d’un reportage.

Reste que pour faire ce métier, il faut être pompier avant d’être dessinateur. Car c’est bien la connaissance du feu qui est privilégiée-là. "Nous n’avons pas de dessinateur opérationnel en Aveyron, mais si un jour nous recrutons un pompier qui est aussi dessinateur, on verra ", glisse le directeur adjoint du Sdis, Stéphane Alleguède. Qui avait également prévu, mercredi soir, une conférence de René Dosne.

À cette technique du dessin opérationnel, s’ajoute celle de l’utilisation du drone. Depuis quelques années, c’est un appui majeur pour les équipes d’intervention. "Il peut par exemple détecter des fumerolles, qui indiquent la potentielle présence du feu. Équipés de caméras thermiques, il peut aussi détecter des points très chauds qui ne se voient pas à l’œil nu", expliquent les pilotes.

Lors de cet exercice, les pompiers ont également recensé les objets du patrimoine dont la mise en sécurité était à privilégier au regard de leur importance.

Il n’en demeure pas moins que l’important reste que la cathédrale ne subisse jamais les affres d’un incendie. Elle reste belle à croquer comme ça…