Pédocriminalité dans l'Église : quelle est cette échelle de 1 à 10 pour indemniser les victimes ?

  • 216 000 personnes auraient été victimes de pédocriminalité dans l'Eglise.
    216 000 personnes auraient été victimes de pédocriminalité dans l'Eglise. Archives CP
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L'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR) a fait état ce mercredi 1er juin des indemnités que pourront percevoir les victimes des affaires de pédocriminalité dans l'Église, soumises à une échelle d'évaluation des faits.
 

La nature des faits subis, les conséquences notamment psychologiques sur la victime et la façon dont l'Église a réagi ou non : tels sont les trois critères qui détermineront le niveau de l'indemnisation des victimes de pédocriminalité dans l'Eglise, a détaillé ce mercredi 1er juin l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR), selon Midi Libre citant France Info. Pour chacun de ces critères, les faits seront soumis à une échelle d'évaluation de 1 à 10. Pour la nature des faits par exemple, 1/10 correspond à une exhibition sexuelle, 10/10 à des viols répétés (5/10 à un viol simple). Cette évaluation ne sera cependant pas automatique et se fera au cas par cas, assure l'INIRR, afin de fixer une indemnisation pour chaque victime, laquelle est plafonnée à 60 000 €.

Une échelle d'évaluation qui essuie déjà des critiques. Interrogé par France Info, François Devaux, ancien président de l'association la Parole libérée (dissoute en mars 2021), s'interroge sur l'échelle d'avaluation de 1 à 10 : "Un viol unique vaut cinq points sur dix. Quand on sait qu’un garçon ou une fille qui a été violé a en général sa vie flinguée, cinq points ce n’est pas beaucoup. Ça me heurte et ça me met même en colère. Cinq points, c'est insultant". Et même s'il dit comprendre le plafonnement de l'indemnisation, le troisième critère sur la façon dont l'Église a réagi ou non est pour lui "vraiment une blague""Je ne sais pas qui a décidé, comment fonctionnent ces instances, qui fixe le barème, qui va noter les points que les victimes sont en mesure de faire valoir, s'il y a des recours possibles", lance-t-il.

A ce jour, 526 victimes de pédocriminalité au sein de l'Eglise ont saisi l'INIRR, loin des quelque 216 000 victimes relevées par la rapport Sauvé.

Les premières indemnisations devraient avoir lieu sous peu.

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