Rallye du Rouergue : la mythique traversée de Moyrazès rabotée !

Durant les mois de préparation de ce 48e rallye du Rouergue, il n’a jamais vraiment été question de ne serait-ce qu’envisager de se passer de l’emblématique spéciale de Moyrazès, véritable signature de la course aveyronnaise comptant pour le championnat de France. Pour autant, ce passage a clairement été en danger. Cela, Jean-Claude Bessaou, le président de l’organisation, et ses équipes n’en ont pas fait mystère jeudi 9 juin au soir à la CCI de Bourran à Rodez, lors de la présentation officielle de leur épreuve qui aura lieu les 8 et 9 juillet prochains.

"Il y avait beaucoup de sécurité à revoir. Un gros travail a été réalisé ", a-t-il notamment indiqué devant une assemblée garnie par des élus, des partenaires privés, des organisateurs et des pilotes. "L’observateur de la fédé nous avait mis l’an dernier une mauvaise note, détaille pour sa part le monsieur sécurité du rallye, Pascal Cayla. On devait à tout prix faire quelque chose. "

Le poids de l’accident mortel aux Cardabelles en 2019

Résultat : une épingle a sauté et une autre se referme moins. En clair, et pour les fins connaisseurs de ce passage tant attendu tous les étés (les aficionados se comptent par milliers), la première équerre à gauche reste au menu, la deuxième à droite (devant le restaurant) également, mais se referme moins puisque la troisième qui suivait a, elle, disparu. " En fait, on revient à ce qui se faisait il y a une bonne dizaine d’années ", rappelle Yves Pailhories, chargé du tracé du rallye. La faute "au comportement de certains spectateurs" pour un Pascal Cayla qui ne cache pas que des images de la précédente édition ont fait grand bruit. On y voit notamment une auto "toucher" une botte de paille sur laquelle un supporter s’était installé. Un incident qui aurait pu virer au drame. Et qui a allumé les feux à tous les niveaux, cela alors que la sécurité est un domaine déjà très strict et contrôlé. Au niveau fédéral, avec un cahier des charges toujours plus poussé et des consignes et interdictions drastiques. Mais aussi, voire surtout, à l’échelle préfectorale. La période Covid et sa cohorte de précautions ont laissé des traces. Surtout, le souvenir de l’accident mortel lors du rallye des Cardabelles en Sud Aveyron en 2019 plane toujours. L’extrême vigilance est donc de mise, ne rendant pas aisée la tâche des organisateurs pris entre l’impérieuse nécessité de sécurité et la volonté de laisser place au spectacle pour un sport qui, rappelons-le, est très populaire notamment en Aveyron.

Début et fin eux aussi corrigés, le casse-tête de l’ES de Rodez

À noter également que la traversée du village, nécessitant la présence de plus de 20 personnes en charge de la sûreté, n’est pas la seule impactée. En effet, l’ES longue de 27,6 km a été raccourcie de quatre bornes au total. Avec un départ qui se fait désormais de l’extérieur du village de Ruols. "Durant trois ans d’affilée, il y a eu un accident à chaque fois dans le village, il fallait réagir", indique Cayla. Le point stop, ayant lui été avancé, en amont du Pas.

Si la sécurité demeure un fil rouge tout au long de cette 48e édition, la spéciale urbaine en début de soirée le samedi à Rodez est également un casse-tête en la matière pour l’ASA Rouergue. "Elle est longue de 2,2 km mais mobilise 50 à 60 personnes pour sa sécurité ! ", révèle Bessaou. "C’est beaucoup de travail et de logistique ", renchérit Pascal Cayla. Le tout pour offrir un final à couper le souffle.