3e circonscription de l'Aveyron : Jean-François Rousset, de la mairie de Montlaur à l’Assemblée en marchant… vite

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  • Jean-François Rousset succède à Arnaud Viala dans  la 3e circonscription.
    Jean-François Rousset succède à Arnaud Viala dans la 3e circonscription. JAT
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Philippe Routhe

Elu maire pour la première fois en 2014 dans le Rougier, soutien d’Emmanuel Macron dès la première heure, l’ancien chirurgien se retrouve député huit ans après.

En 2014, quand il est revenu définitivement s’installer dans sa maison d’enfance de Montlaur, au Barry, il n’avait pas en tête l’idée de siéger un jour à l’Assemblée nationale. La politique, il regardait cela de très loin. Emmanuel Macron "n’existait pas" pour ainsi dire, lui-même venait tout juste de poser définitivement le bistouri après une brillante carrière de chirurgien digestif dans la ville "rose". Et avait fait le choix de revenir dans le Rougier de son enfance, où il passait de plus en plus de moments ces dernières années.

Référent départemental En Marche en 2019

La politique, c’est par le biais d’une candidature à la mairie de "son" village, sans étiquette aucune, "mais pas sans conviction et à la demande des Montlaurais" qu’il y a mis le pied dedans.

Puis, c’est Jean-Louis Austruy qui l’a poussé à ouvrir un peu plus la porte lors des législatives de 2017. Le candidat du nouveau mouvement "En Marche !" va le convaincre de sillonner avec lui la 3e circonscription. Il devient son suppléant, se frotte sans trop se piquer à cette élection très politique. La défaite n’entame pas sa vision des choses. "En 2017, je me suis retrouvé dans la vision que portait Emmanuel Macron pour la France et pour l’Europe, expliquait-il, il y a quelque temps de cela. Sa vision sociétale, la défense de la valeur travail, la laïcité, le dépassement des clivages politiques… J’ai adhéré en devenant marcheur avec la volonté de développer le parti en Aveyron. "

Référent de la macronie dans le sud de l’Aveyron, il devient référent départemental en 2019, succédant à Thomas Mogharaei. Il est toujours resté très proche de ce dernier qui pourrait, dit-on, intégrer son équipe parlementaire. Thomas Mogharaei était d’ailleurs à ses côtés, à Millau, quand le résultat définitif des législatives est tombé.

Et cette année 2019 le voit également accueillir, à Rodez, avec un plaisir non feint, Emmanuel Macron, venu lancer le débat sur les retraites. Une photo des deux hommes prises ce jour-là est d’ailleurs celle qui illustre le tract de campagne de celui qui devient donc le nouveau député.

Un cap dans sa notoriété à la tête du Sydom

Homme à la notoriété grandissante, Jean-François Rousset franchira un nouveau cap en prenant la tête du syndicat départemental des ordures ménagères (Sydom) en septembre 2020. Se dévoile alors son attrait pour l’environnement, qu’on lui connaît moins que celui qu’il a "naturellement" pour la santé.

À la tête du Sydom, Jean-François Rousset montre également une rigueur dans le travail des dossiers qui plaide en sa faveur. Il est vrai également que l’on ne dirige pas une clinique comme celle de Pasteur, à Toulouse, sans d’indéniables qualités d’organisation. Il tient d’ailleurs à garder un œil sur les gros dossiers du Sydom.

Et si on qualifie volontiers Jean-François Rousset de travailleur, il est également considéré comme "à l’écoute". "Je suis à l’écoute, mais je sais aussi trancher", résume-t-il.

Cela peut compter dans un territoire comme le sud de l’Aveyron, qui vient de passer une année sans député. "C’est également ce qui a guidé toute ma campagne. Je suis parti à la rencontre des gens. Il a fallu renouer beaucoup de fils, avoir beaucoup d’échanges ", explique-t-il.

"Être le député de la santé"

Dans cette campagne, son costume ressemblait également souvent à une blouse blanche. La santé est indéniablement "le" dossier qui lui tient à cœur. "Je veux être le député de la santé", n’hésite-t-il pas à lancer dans ce territoire qui doit faire face aux problématiques de désertification médicale, qui voit un hôpital médian voir le jour entre Millau et Saint-Affrique. " J’ai des idées, et pourquoi pas créer un groupe parlementaire dédié au domaine de la santé et du rural. Car il y a beaucoup à faire".

Au-delà de son territoire, d’autres sujets plus "politiques" le préoccupent. Au soir du premier tour, alors qu’il était devancé de quelques voix par Michel Rhin, son propos fut en premier lieu orienté vers l’abstention. "Il y a quelque chose qui ne va pas depuis longtemps, il va falloir que cela change", glisse-t-il. Il avait expliqué dernièrement son point de vue. "En règle générale, je ne parle pas du programme, mais conseille à chacun de s’intéresser à la politique. Sinon, on va vous piquer votre avenir. Il y aura toujours des gens bien-pensants qui diront pour vous ce que vous devez penser. S’intéresser à la politique n’est pas péjoratif, cela permet de se forger des opinions. On a dit tellement de mal des hommes politiques, alors que notre pays est si beau avec de telles valeurs que ça vaut le coup de le protéger un peu, en s’y intéressant."

Il y a plus une "exaltation" qu’une forme de vertige à rejoindre les bancs de l’Assemblée nationale pour celui qui, à 69 ans, n’a pas dix ans de politique derrière lui. Il sait également pouvoir s’appuyer sur Stéphane Mazars, réélu dans la première circonscription, qui formera le tandem "Ensemble" en Aveyron.

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