Sud-Aveyron : le gigantesque feu de Comprégnac a dévasté 430 ha de végétation avant d'être contrôlé

  • Le sinistre est resté hier sous étroite surveillance.
    Le sinistre est resté hier sous étroite surveillance. Jean-Michel Mart
Publié le
Jennifer Franco

Il aura fallu deux jours et deux nuits ainsi que 230 soldats du feu pour en venir à bout.

Après deux jours et deux nuits d’une lutte sans relâche au cœur d’une course contre la montre lancée face au feu, hier, aux premières lueurs du jour, les sapeurs-pompiers avaient réussi à maîtriser le gigantesque incendie sévissant depuis vendredi après-midi sur Comprégnac et les hameaux aux alentours. "Le feu n’est toujours pas fixé à cette heure mais la situation évolue favorablement", confiait dès 8 heures du matin, le commandant William Buchet, le chef du centre de secours de Millau et le patron du groupement Sud de l’Aveyron.

Le travail engagé toute la nuit sur place et d’importants renforts dépêchés depuis l’Hérault et les Bouches-du-Rhône, ont été payants.

"Un combat quasi héroïque sur Navas"

"Les renforts reçus dans la nuit de samedi à dimanche ont permis de mettre le paquet. Nous sommes montés jusqu’à 230 soldats du feu mobilisés, permettant à la situation de progresser de manière favorable ce dimanche matin." Pourtant, samedi après-midi, un point critique a été atteint en milieu de journée. Face au vent, devenu l’ennemi n°1, le sinistre a repris de plus belle, grignotant du terrain vers le nord en direction de Castelnau-Pégayrols, menaçant le hameau de Navas. Rallumant des points chauds. "Nous avons mené un gros combat. Cela a été quasi héroïque".

Hier, au troisième jour de mobilisation sur place, le passage de l’avion de reconnaissance sur la zone sinistrée, a permis de définir son étendue. 430 ha de végétation ont péri dans les flammes. Toute la journée, la situation est restée sous étroite surveillance en raison d’un vent encore défavorable. "Un vent de sud-est, ce qui n’est pas une bonne orientation pour nous par rapport à notre feu", expliquait encore le commandant Buchet. Sur place, l’essentiel des interventions a consisté à des opérations de détrempage et de noyage pour éviter toute reprise demeurant toujours plausible. Et dimanche, en fin de matinée, les effectifs déployés sur le terrain ont été revus (150 sapeurs-pompiers sur place) mais restaient importants.

65 personnes relogées

Au total, 65 personnes évacuées par précaution des hameaux de Peyre, Thérondels, Navas, Castelmus, etc., ont été relogées, par de la famille ou des amis. Samedi soir, la mairie de Comprégnac avait préparé trente couchages à la salle des fêtes pour d’éventuels "naufragés". "On n’en a pas utilisé un seul", confiait Olivier Julien, le maire.

Hier soir, la prudence restait de mise. Le risque d’incendie est toujours à son maximum dans le département en raison de cette chaleur caniculaire précoce et de la sécheresse qui continue de s’accentuer…

Chaîne de solidarité

Dès le début de la crise, une immense chaîne de solidarité s’est mise en place autour des soldats du feu. Sur le terrain, des agriculteurs et des professionnels du bâtiment se sont organisés pour acheminer des citernes d’eau, notamment sur le secteur de Navas afin de pouvoir réapprovisionner les pompiers en eau. "Ils nous ont prêté la main de manière remarquable", saluait dimanche matin William Buchet. "Ils nous ont alimentés en eau car c’est un coin où il n’y en a pas. Ils nous ont mis à disposition des citernes, ils se sont toujours débrouillés pour que l’on puisse alimenter nos camions et que l’on ne se retrouve pas en rupture".Et des agriculteurs ont utilisé des herses, quand le feu passait à travers champs, ce qui a permis de faire des coupe-feu.
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