Visite en Aveyron : dans les pas du géant Gargantua, de Lescure à Rieupeyroux

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  • Le site de la Ramonde où se trouvent les martinets du Lézert. Le site de la Ramonde où se trouvent les martinets du Lézert.
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  • Le pont gallo-romain du Cayla.
    Le pont gallo-romain du Cayla.
  • L’église Saint-Martial, à Rieupeyroux.
    L’église Saint-Martial, à Rieupeyroux.
  • L’omoplate de Gargantua exposée dans l’église.
    L’omoplate de Gargantua exposée dans l’église.
  • Les ruines du château de Peyroles à La Salvetat.
    Les ruines du château de Peyroles à La Salvetat.
  • La chapelle Saint-Jean-Baptiste de Modulance à Rieupeyroux.
    La chapelle Saint-Jean-Baptiste de Modulance à Rieupeyroux.
  • Le cheval du roi sur les hauteurs de Lescure-Jaoul.
    Le cheval du roi sur les hauteurs de Lescure-Jaoul.
Publié le
Centre Presse Aveyron

Gargantua a traversé l’Aveyron et notamment le Ségala où il a laissé de nombreuses empreintes.

En ce temps-là, le Ségala n’était pas encore célèbre pour sa qualité de vie et ses contrées sauvages… Il n’en fallait pas plus pour attirer Gargantua. Le géant n’aspirait qu’à peu de choses dans la vie : faire bonne chère, boire soutenu, faire le tour du cadran.

L’histoire se déroule dans les années 1000. Ayant entendu parler d’une pierre si lourde que personne ne pouvait la soulever, le géant se rendit à Lescure-Jaoul. "Le cheval du roi", bribe de dolmen de 6 000 kg, fut soulevé d’une main par Gargantua, ce qui le rassura sur sa force légendaire. Assoiffé après de tels efforts, il descendit vers les gorges sauvages du Liort. Se désaltérant à plus soif, il assécha le ruisseau. Au fond de l’eau, se trouvait un galet propice aux ricochets.

Il le ramassa et le lança si haut que ce dernier est venu se planter au centre du bourg. La statue menhir du Puech, marquée des griffes du géant, gît, depuis, à l’entrée de la médiathèque. Il décida alors de poursuivre son périple vers les gorges de l’Aveyron, écrasant au passage de ses grands pas, le château de Peyroles, où les ruines sont encore visibles à La Salvetat-Peyralès. Après avoir traversé le pont gallo-romain du Cayla, il fit une halte aux martinets du Lézert, unique forge hydraulique en France encore en état de marche aujourd’hui. Son but, demander aux martinaïres de lui forger non pas une marmite mais un godet assez grand pour boire l’eau de l’Aveyron. Attendant son présent, il s’assoupit sur les rives du Lézert, profitant du calme et de la sérénité qu’inspire ce lieu. Le fracas du marteau pilonnant le cuivre réveilla le géant soudainement. Trop soudainement. Courageux mais pas téméraire, ce dernier a fui si brusquement qu’il détruisit sur son passage douze des treize martinets longeant la rivière !

Manger le plus possible, boire plus que de raison…

Apeuré, il enjamba quelques puech, semant la désolation dans les champs de seigle. Les villageois de Saint-Salvadou ont fait alors sonner les cloches de l’église néogothique, l’effrayant de plus belle. Gargantua rencontra le seigneur de Vabre et se réfugia dans le fort villageois pour échapper à la fureur des habitants de Saint-Salvadou, mais grand pas faisant, il ne parvint qu’à détruire les fondations du fort.

Il partit donc se cacher dans un petit bois mystérieux où se trouvait "la font des fachilièiras" (la fontaine des fées), un rocher de quartz creusé et toujours rempli d’eau. C’était un lieu connu de tous les paysans. On racontait que les soirs de pleine lune, "las fachilièiras", ces êtres fantastiques mi-fées mi-sorcières, faisaient leur lessive avec des battoirs en or et qu’elles s’amusaient à faire peur aux villageois.

Ce soir-là, une des vilaines fées est venue à sa rencontre et lui a tenu ce discours dans un curieux langage : "Plan lo bonser, brave òme aluserpit. Primièr còp sul Segala ? Aicí sèm un pauc salvatge. Vai te’n veire l’abat Bessou que t’aprendrà nòstra lenga e nòstre biais de viure. Coma lo sabes lo saber noirit l’òme" ("Bien le bonsoir, grand gaillard. Première fois en Ségala ? Ici, nous sommes sauvages de caractère, va donc te déniaiser auprès de l’abbé Bessou qui t’apprendra notre langue, et us et coutumes. Comme tu le sais, le savoir hydrate et nourrit !"). Arrivé en une foulée à Saint-Salvadou, Gargantua rencontra le félibrige Justin Bessou, et écouta les paroles du sage : "L’òme del Segala sembla salvatge del bres a la tomba. Escota lo, copa lo pan amb el, beu un bon còp e sustot lo cal pas contradire jamai si que non de malastre t’arribarà." ("L’homme du Ségala paraît sauvage du berceau à la tombe. Écoute-le, coupe le pain avec lui, bois de concert et surtout ne le contrarie jamais, sinon malheur il t’arrivera." )

Le géant acquiesça et poursuivit son chemin en méditant sur les conseils avisés de l’abbé : manger le plus possible, boire plus que de raison et agacer les villageois. Bien mal lui en a pris de ne pas demander à l’abbé de parler en "françois" et non en occitan !

Un os exposé dans l’église Saint-Martial

Le colosse a fait une halte aux abords d’une sauveté bénédictine, Rieupeyroux. Moyennant quelques écus, il proposa au seigneur de construire, en 100 jours, la belle église du Ségala. Trois jours de plus ont été nécessaires pour terminer l’édifice, poussant ainsi le seigneur à ne pas payer le dû. Furieux, Gargantua monta sur les hauteurs du village et jeta trois pierres pour détruire l’église. Pierres qui sont tombées par le plus grand des hasards aux trois portes médiévales de la sauveté. Fatigué par tant d’efforts, il s’endormit au pied de la chapelle Saint-Jean-Baptiste de Modulance. Les chevaliers n’ont eu alors que peu d’efforts à faire pour l’occire et le transformer en tripous. Ces restes ont été enterrés sur les hauteurs environnantes. Quelque 100 ans plus tard, un de ses os, de l’omoplate, a été découvert et, depuis, exposé dans l’église Saint-Martial. Aujourd’hui, pour partir à la découverte de cette destination, pas besoin de guide, il vous suffit de suivre les traces laissées par le géant. Ceux qui pratiquent les activités de pleine nature ou les adeptes du farniente trouveront leur bonheur en Ségala, sauvage de caractère… et de nature.

Et surtout, surtout, ne contredisez jamais les Ségalis…

Bon à savoir

Les bons plans

Visitez tranquillement… en compagnie des habitants (programme sur l’agenda du site internet).Visitez curieusement… les martinets du Lézert au 06 12 67 19 93.Visitez paisiblement… à cheval avec le centre équestre du Haut Ségala au 06 48 53 60 64.Visitez sportivement… en VTT électrique avec PM Évasion 12, location au 06 30 83 34 44.

Contacts : www.tourisme-aveyron-segalaOffice de tourisme Aveyron SégalaBureau de La Bastide l’évêque-Le Bas Ségala au 05 65 81 13 94.Bureau de Rieupeyroux au 05 65 65 60 00.Points d’accueil saisonnier à La Salvetat-Peyralès (05 65 81 88 43) et à Prévinquières.

Les grandes dates

Festival en Bastides (Rieupeyroux et Le Bas Ségala) les lundi 1er (premier jour du festival à La Bastide-l’Evèque en journée et la soirée à Vabre-Tizac) et 2 août (Rieupeyroux). Festival du cinéma (Rieupeyroux), du 3 au 11 septembre.

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