Saint-Chély-d'Aubrac. Aveyron : l’Aubrac exporte ses taureaux et sa vitrine

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  • La vente de la vingtaine de taureaux a acceuilli beaucoup de monde vendredi.
    La vente de la vingtaine de taureaux a acceuilli beaucoup de monde vendredi. O. C.
  • L’Aubrac exporte ses taureaux et sa vitrine
    L’Aubrac exporte ses taureaux et sa vitrine
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    L’Aubrac exporte ses taureaux et sa vitrine
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Olivier Courtil

Au-delà de la réussite de la vente sous pli des 21 taureaux reproducteurs, la journée fut marquée ce vendredi 19 août du sceau de la convivialité.

Des véhicules stationnés – avec des voitures immatriculées de Suisse et du Luxembourg – tout au long de la route et sur le parking de la station d’évaluation plein à craquer, la reprise de la vente de taureaux reproducteurs par le groupement d’intérêt économique de la race aubrac fut un franc succès ce vendredi à Saint-Chély-d’Aubrac.

Malgré la crise économique et climatique avec la sécheresse obligeant bon nombre d’éleveurs à acheter du foin, il y avait foule dans le toril de Saint-Chély. Après la mise en place, depuis trois ans, d’un u catalogue en ligne à cause du Covid, acheteurs, éleveurs, ou simples curieux étaient bien présents en chair et en os. "La photo ne veut rien dire. Il faut toucher pour constater la finesse du cuir et voir le caractère de la bête", confie un couple d’éleveurs venu de la Loire, parti à deux heures du matin pour être sur le plateau de l’Aubrac. Il faut dire que la sélection avait été menée de main de maître par Claude Miquel qui, du haut de ses 27 ans, connaît le métier, au point d’avoir été sollicité par une illustre coopérative laguiolaise et de quitter ainsi sa fonction au bout de sept années d’expérience au sein du groupement d’intérêt économique de la race aubrac, non sans émotion.

Au-delà de la vente, c’est bien la convivialité qui est sortie victorieuse. "Si je ne vends pas, ce n’est pas grave, cela peut se faire plus tard, ce qui compte c’est de se retrouver, d’échanger", glisse ainsi Didier, éleveur à Lacalm et vendeur d’un taureau. Et si les Lituaniens ne sont pas venus hier, ils avaient bien glissé leur enveloppe – puisque cette vente a l’originalité de se faire sous pli – pour acheter trois taureaux. "Cette vente se base sur la confiance", résume ainsi Claude Miquel. De la confiance pour une race rustique qui, si elle a bien failli disparaître voici un demi-siècle, connaît une réussite insolente.

À l’instar de Maxime, installé dans le Puy-de-Dôme "Après soixante ans de charolais dans la famille, je suis passé depuis quinze ans à l’aubrac que j’élève et commercialise. La race aubrac produit du lait de meilleure qualité et est plus économe en foin." CQFD. Ce denier craignait de repartir bredouille, il a finalement décroché l’"Oscar", du nom du taureau en provenance du Carladez, pour quelque 4 500 €, soit la mise de départ. Cela n’a pas empêché certains taureaux d’être vendus pour plus de 8 000 €. De bonnes affaires qui vont de pair avec l’expansion de la race qui vient d’atteindre le cap des 250 000 vaches sur le territoire national. Un succès qui fait garder des yeux d’enfant aux anciens comme Jean Fournier, ancien buronnier et frère de Paul, cofondateur aussi de la station de Brameloup, venu en simple visiteur. "Ils sont magnifiques, cela n’a rien à voir avec notre époque."

Quand un taureau devient alors un tableau.

La race aubrac en octobre à Brameloup.
La race aubrac en octobre à Brameloup.

Brameloup à l’affiche en octobre

Pour la première fois, dans la volonté d’animer les stations de l’Aubrac, Brameloup accueillera le concours départemental de la race aubrac le 15 octobre. "Un peu de pluie et le moral au beau fixe font que nous sommes ravis d’accueillir cette manifestation", résume Patrice Théron, président de la fédération aveyronnaise des éleveurs Aubrac.
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