Coopérative agricole Unicor : 30 ans de solidité aveyronnaise pour bien traverser la crise

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  • Jean-Claude Virenque, président d’Unicor depuis 2012, ce vendredi à Laissac.
    Jean-Claude Virenque, président d’Unicor depuis 2012, ce vendredi à Laissac. Centre Presse - Olivier Courtil
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Propos recueillis par Olivier Courtil

Conférence, soirée de gala...Un anniversaire dignement fêté ce vendredi 16 septembre en soirée, à Laissac, en présence de quelque 1.500 agriculteurs.

Mille cinq cents agriculteurs étaient réunis vendredi soir soir à Laissac pour célébrer les trente bougies de l’Union des coopératives régionales (Unicor). Entretien avec son président depuis dix ans, Jean-Claude Virenque, éleveur de brebis laitières pour roquefort à Comps-la-Grand-Ville, pour évoquer cette histoire et cette réussite qui a débuté bien avant 1991.

Quel regard portez-vous sur ces trente ans d’histoire d’Unicor ?
C’est l’accomplissement de beaucoup de travail, des rêves qui se sont réalisés, un modèle d’agriculture qui s’est concrétisé. C’est surtout les 90 ans de la coopération en Aveyron. Il faut avoir une pensée pour nos prédécesseurs qui nous ont mis sur les rangs après la guerre avec la famine et des tickets de rationnement, et des gens qui se sont rassemblés pour donner naissance aux premières coopératives. Je tiens d’ailleurs à rendre hommage à Gilbert Serieys dont on vient de fêter ses 100 ans, qui a passé 75 ans dans nos murs. C’est exceptionnel. Il y a d’autres agriculteurs courageux qui se sont engagés dans cette voie et nous utilisons aujourd’hui leurs outils.

Au vu de la réussite aussi d’une autre coopérative, celle de Jeune Montagne dans le Nord-Aveyron, est-ce que le coopératisme n’est pas aussi le modèle de demain ?
Tout à fait. C’est un modèle qui est très résilient. La coopération permet de traverser le temps sans problème de transmission du capital et de succession comme dans le domaine privé. On utilise ce qu’on va transmettre à nos enfants.

Le choix de Laissac pour fêter cet anniversaire est symbolique avec son marché aux bestiaux…
C’est surtout notre enracinement au monde agricole et aussi car notre ami et maire David Minerva a bien voulu mettre à disposition ses infrastructures. Nous souhaitions faire quelque chose de conséquent pour nos 1500 convives. On ne pouvait pas les accueillir sur Rodez, on est vraiment ravi d’être à Laissac. La situation s’y prête, on est à la campagne, on est chez nous.

Comment faites-vous face à la conjoncture actuelle ?
On fait la fête, 30 ans c’est notre anniversaire mais on reste lucide. Ces derniers mois, tout s’est accéléré, l’inflation, la matière première, la sécheresse, cela va créer des tensions dans des fermes et impacter Unicor. On ne pourra pas passer entre les gouttes, ce qui se passe est très grave avec un risque de décapitalisation pour des éleveurs, mais notre coopérative est solide. On a une structure forte, un bon équilibre financier, on est capable de résister et d’accompagner nos agriculteurs. On n’a pas de baguette magique mais on va se retrousser les manches, ce sont les habitudes des gens de cette terre, des Aveyronnais.

En préambule de la soirée de gala, une conférence s’est tenue justement sur la conjoncture actuelle. Quelles sont les pistes pour y faire face ?
Nous avons fait venir l’économiste Thierry Pouch qui, voici deux ans, nous avait beaucoup intéressé. La coopérative part son ancrage territorial, la carte du local répond aux attentes. Cela va dans le sens de notre orientation dans l’agroalimentaire pour maîtriser toutes les étapes.

Quels sont les projets ?
On a fait le choix voici deux ans en reprenant le site d’abattage de passer d’un modèle coopératif agricole à rentrer dans le monde agroalimentaire. Notre volonté est d’aller encore plus loin avec des budgets d’investissement, pour un atelier sur le steak haché, un autre atelier découpe, pour valoriser nos produits et amener de la valeur dans les fermes.

Quel message souhaitez-vous faire passer ?
On est heureux d’accompagner nos adhérents, nos salariés, nos élus qui nous accompagnent. C’est un moment festif, une parenthèse, on se libère mais on reste lucide au vu du contexte.
 

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