Aveyron : un millier de collégiens invités dans les coulisses des chantiers

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  • Les acteurs de la FBTP ouvrent leurs portes aux collégiens du département, jeudi.
    Les acteurs de la FBTP ouvrent leurs portes aux collégiens du département, jeudi.
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Mathieu Roualdés

Dans le cadre de l’opération "les coulisses du bâtiment", menée par la FBTP, 952 collégiens aveyronnais découvriront les métiers de la filière ce jeudi.

Dans nos métiers, mieux vaut voir directement comment cela se passe, plutôt que d’écouter des gens sur un salon d’orientation…" La Fédération du bâtiment et des travaux publics de l’Aveyron fêtera le 13 octobre prochain la 20e édition des "coulisses du bâtiment". Près d’un millier de collégiens, 954 élèves de quatrième et de troisième précisément, pourront à cette occasion découvrir la face cachée d’un chantier ou d’un atelier et tous les secrets d’une filière dans laquelle le savoir-faire n’est plus à prouver. Cette année, 19 établissements scolaires ont répondu favorablement à l’opération. Une aubaine pour les entrepreneurs, toujours en quête de main-d’œuvre dans un département où le chômage est au plus bas et où les jeunes passionnés de travaux publics sont souvent contraints de s’exiler vers Égletons en Corrèze pour suivre une formation spécifique…

Combattre les idées reçues

" Nous remercions les entreprises d’ouvrir leurs portes. Le message qu’on veut faire passer, c’est dire à tous ces jeunes que le bâtiment offre de belles perspectives", explique Daniel Druilhet, président de la FBTP12. Avant que son secrétaire général, Robert Hyronde, ne rappelle qu’il faut "encore combattre les idées reçues véhiculées dans l’éducation nationale qui trop souvent vit dans son monde". Pour preuve dit-il, lors de la sollicitation des collèges aveyronnais pour l’opération, "une dame nous a répondu que cela tombait bien car il y avait beaucoup de cancres" dans son établissement...

"C’est toujours choquant d’entendre ce genre de propos. On a répondu à cette dame que sans le bâtiment, le toît de son collège lui serait certainement déjà tombé dessus", souffle Daniel Druilhet, sans omettre de rappeler qu’il y aura "toujours du travail dans notre filière, à moins de revenir au temps des cavernes". Et la FBTP a mis les petits plats dans les grands pour séduire les jeunes. Car, outre les visites en direct des collégiens, il sera également possible pour tous de suivre en direct les coulisses d’un chantier sur la chaîne Youtube de la Fédération française du bâtiment. Rendez-vous est donné jeudi, à 10 heures.

Stade Paul-Lignon, collège du Larzac…

Parmi les 952 participants à l’opération des coulisses du bâtiment, certains auront la chance de découvrir quelques chantiers emblématiques de notre département. On peut citer notamment la construction du futur collège et gymnase du Larzac à La Cavalerie ou encore du futur stade Paul-Lignon à Rodez. Dans les deux cas, c’est l’entreprise Andrieu Construction qui ouvrira ses portes. La visite d’un atelier de décapage écologique à Montlaur, de fabrication d’escaliers à Durenque, de menuiserie à Cassuéjouls, La Primaube et Rodez, de chalets à Rieupeyroux, d’un chantier de pose d’ardoises au Cayrol, de gros œuvres en maçonnerie à Baraqueville, d’un aménagement urbain à Réquista ou encore d’une usine de préfabrication de pièces en béton à Firmi sont également au programme de l’opération. Un partenariat a été organisé avec le conseil départemental pour le transport des élèves depuis leurs collèges.

L’inquiétude pour l’année à venir

Le manque de main-d’œuvre est une chose. L’incertitude en l’avenir, une autre. Et c’est certainement ce deuxième point qui préoccupe particulièrement les acteurs du bâtiment et des travaux publics. Car si les carnets de commandes sont encore remplis jusqu’à la fin de l’année, la crainte de voir les collectivités compter un peu plus leurs dépenses en cette période de sobriété est présente. "Certains projets ont déjà été abandonnés un peu partout. Les maires vont payer les factures d’électricité avant de construire de nouveaux bâtiments", confirme Daniel Druilhet. Surtout, les prix des matériaux ne cessent d’augmenter et rognent petit à petit les trésoreries. "C’est insupportable, réagit Robert Hyronde. Aujourd’hui, on fait face à des spéculateurs qui ont le monopole de l’acier, du béton et qui pensent avant tout à leurs dividendes. Le problème dans tout cela, c’est qu’il n’y a toujours aucune limite à cette spéculation… Et nous ne pouvons faire sans ces grands groupes". Selon une récente étude de la FBTP 12,54 % des entreprises aveyronnaises se disaient déjà en difficulté de trésorerie. Pour rappel, le secteur de la construction compte 6 436 salariés dans le département pour un peu plus d’un millier d’entreprises. "C’est une nouvelle crise que nous allons traverser. Mais on va s’en sortir, quand je me suis installé en 1986, c’était déjà la crise…", souffle un brin optimiste Daniel Druilhet.
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