Du plastique recyclé à la monture de lunettes : itinéraire d’un projet entrepreneurial

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Centre Presse Aveyron

Flora Joly et Céline Lapeyre sont deux entrepreneuses héraultaises qui ont fait le pari de transformer le plastique ramassé sur les plages en monture de lunettes. Accompagnées à chaque étape de leur projet, elles ont aussi bénéficié d’un soutien financier.

Installées au Pouget dans l’Hérault, Flora Joly et Céline Lapeyre fabriquent des montures de lunettes à partir de plastique recyclé. 30 % du plastique utilisé a été récupéré dans la nature en Occitanie par des associations et des collectivités, le reste est du plastique recyclé acheté en France. Leur aventure a commencé en 2018. « Nous avions l’idée mais pas la compétence technique, se souvient Flora Joly. Nous nous sommes alors tournées vers l’incubateur des Mines d’Alès où nous avons noué un partenariat avec des chercheurs. » Deux années de R&D plus tard, la technique permettant de fabriquer des montures de lunettes à partir de plastique recyclé est au point. Parallèlement, les deux entrepreneuses comprennent que ces plastiques ramassés dans la nature, faute de volume suffisant, ont du mal à trouver des débouchés auprès des professionnels du recyclage et sont donc peu réexploités. Ce constat est suffisant pour finaliser leur projet : fabriquer des lunettes en plastique tout en répondant à l’enjeu du recyclage de cette micro-filière de plastique.

Renforcement des fonds propres

« À partir de là, nous avons suivi le parcours standard de la start-up », poursuit Flora Joly. Les deux créatrices d’entreprise, co-accompagnées par le pôle Novel-id de la Communauté de communes Vallée de l’Hérault, donnent naissance à R&D Concept. Au même moment, Flora Joly et son associée frappent à la porte du réseau d’accompagnement Initiative Cœur d’Hérault. « Elles nous avaient contactés une première fois en 2018, se souvient Sylvie Painvin, la présidente, mais nous les avions encouragées à revenir une fois leur projet plus mature, au moment de la phase de lancement. » En effet, c’est à ce stade qu’Initiative Cœur d’Hérault est en mesure de proposer un accompagnement financier à travers un prêt d’honneur afin de renforcer les fonds propres. Très souvent, ce prêt d’honneur – de 5 000 € maximum - est d’ailleurs associé à un prêt d’un montant équivalent de la banque publique d'investissements Bpifrance.

Le label de l’accompagnement

Pour pouvoir prétendre à ce prêt d’honneur d’Initiative Cœur d’Hérault, le projet de lunettes de Flora Joly et Céline Lapeyre a été soumis à un comité, constitué de trois banquiers, deux experts-comptables et deux chefs d’entreprise. Ces professionnels se sont attardés sur trois critères avant de se prononcer : la nombre d’emplois que peut engendrer le projet, la cohérence du projet avec le territoire et enfin la bonne adéquation entre le projet et le porteur de projet. « En nous accordant un prêt d’honneur, le comité a validé en quelque sorte notre savoir-faire et notre prévisionnel », estime Flora Joly. L’aval de ce comité sert d’ailleurs très souvent de sésame auprès des autres financeurs. « Agissant un peu comme un label, le prêt d’honneur rassure les établissements bancaires qui sont plus enclins à accorder des prêts », confirme Sylvie Painvin. Désormais, Flora Joly et son associée poursuivent leur aventure entrepreneuriale et s’intéressent au marché BtoB. « Nos lunettes pourraient être de parfaits cadeaux d’entreprise, responsables, avec un véritable engagement social et écologique. Fortes de notre savoir-faire sur la fabrication de lunettes en plastique recyclé, nous pourrions également tout à fait imaginer le transférer sur d’autres déchets, eux aussi sans solution de recyclage. »

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