Plus d'un jeune sur deux a déjà été victime de cyber-harcèlement

  • La majorité des jeunes adultes ont été victimes de cyber-harcèlement pour la première fois avant 21 ans.
    La majorité des jeunes adultes ont été victimes de cyber-harcèlement pour la première fois avant 21 ans. sam thomas / Getty Images
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Centre Presse Aveyron

Les 18-25 ans souffrent grandement de cyber-violence. Ils sont même 60% à avouer avoir déjà été victimes de cyber-harcèlement.
 

Après s'être penché sur les enfants, l'étude Caisse D'Epargne/Association e-Enfance/3018 s'est intéressée aux jeunes adultes pour déterminer leur exposition aux violences numériques. L'enquête, réalisée par l'institut Audirep, a dévoilé des chiffres inquiétants.

L'impact de la crise sanitaire

Les 18-25 ans sont trois fois plus nombreux que les adolescents (60% contre 20%) à déclarer avoir été victimes de cyber-harcèlement. Les chiffres n'ont d'ailleurs pas reculé depuis mars 2020, lors du premier confinement, a précisé Justine Atlan, directrice générale de l’association e-enfance/3018. 90% des jeunes interrogés estiment d'ailleurs que leur temps passé sur internet et les réseaux sociaux a augmenté suite à la crise sanitaire et aux périodes de confinement.

La crise mondiale a joué un rôle important pour ces jeunes : 70% déclarent que cette période les a exposés plus qu'avant aux risques liés à internet et aux réseaux.

Le profil type ?

L'étude pointe notamment du doigt le fait que cette génération a été la première à apprendre à devoir gérer seule les réseaux sociaux et a découvert le cyber-harcèlement.

Question profil, difficile d'en établir un selon les professionnels. Pourtant, d'après l'étude, les hommes sont les plus exposés puisqu'ils sont ceux les plus présents sur les réseaux sociaux, et notamment sur les jeux en ligne. Les personnes non diplômées semblent également les plus touchées parmi les victimes.

Mais quels sont les réseaux sociaux les plus concernés ? Une question compliquée pour Justine Atlan : "Là où il y a le plus d'utilisateurs, il y a le plus de cyber-harcèlement. Aujourd'hui, j'aurais tendance à vous dire TikTok"? tout en nuançant "à partir du moment où les jeunes vont s'approprier un nouveau réseau, ce sera là, où il y en aura le plus". La professionnelle met tout de même Twitter "à part". "On a l'impression que Twitter est un réseau social qui a pris un peu le parti pris marketing d'être un lieu où il peut y avoir beaucoup de violences en ligne, où c'est décomplexé. Ce n'est pas le lieu où on traite le plus de cyber-harcèlement", avant de conclure : "Non, il n'y a pas une plateforme plus 'favorable' au cyber-harcèlement".

Les conséquences directes

Le cyber-harcèlement a malheureusement de lourdes conséquences sur la santé mentale des utilisateurs. D'après l'étude, 69% des victimes ont été perturbées par des insomnies, des troubles de l'appétit et du désespoir. 49% ont même reconnu avoir déjà pensé au suicide tandis que 51% ont failli tomber dans des comportements d'addiction comme l'alcool ou les drogues. Le travail ainsi que les études ont aussi contribué au mal-être de 66% des jeunes adultes et 61% éprouvent des difficultés à parler de leurs problèmes.

Agir pour contrer le cyber-harcèlement

Si les plateformes ont mis en place des moyens pour prévenir de tels comportements, 52% des jeunes ont déclaré qu'ils souhaiteraient de l'aide ou des informations d'une association de lutte contre les cyber-violences et 63% aimeraient plus d'aide de leurs proches. 62% vont même jusqu'à juger utile la mise en place d'un accompagnement psychologique.

Justine Atlan a d'ailleurs annoncé l'application de l'association e-enfance/3018 où les victimes pourront déposer les preuves de leur harcèlement afin de demander de l'aide. L'association travaille en étroite collaboration avec les réseaux sociaux pour accélérer la suppression des contenus haineux. 7.000 comptes et contenus sont supprimés par an et l'association se félicite de mettre moins d'une heure pour agir. Sur les 24.000 appels reçus chaque année, 60% concernent directement des cas de cyber-harcèlement.

* Etude réalisée par l'institut Audirep, du 18 mai au 3 juin 2022 auprès de 1.209 jeunes âgés de 18 à 25 ans.
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